Lisbonne, lumineuse et mélancolique
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Splendeur méancolique de Lisbonne au bord de l'estuaire du Tage. (Photo Deensel / CC BY 2.0)

par Pilar VALERO

5 novembre 2018 (LatinReporters.com) – Il se peut que sa luminosité et un certain air mélancolique - non en vain, elle est le berceau du fado - soient ce qui rend Lisbonne si attirante et, au-delà de ses attractions touristiques, lui permet de toucher comme peu d'autres les sentiments du voyageur.

La capitale la plus occidentale d'Europe a su conserver son essence traditionnelle et une forte personnalité marquée par l'embouchure impressionnante du Tage dans l'Atlantique, d'où partirent au XVe siècle les découvreurs portugais du nouveau monde.

On dit que les meilleures choses de la vie sont gratuites et l'une d'elles est de savourer de longues promenades dans le vieux Lisbonne bien conservé. Son centre névralgique, de la Praça do Rossio à la Praça do Comércio, regorge de cafés et de terrasses où les Portugais se mêlent aux touristes dans une vie urbaine agitée, mais exempte de stress.

Les tramways de Lisbonne sont très associés à l'image de la ville. (Photo Pilar Valero)
Pour contempler la vie portugaise, on peut aussi s'asseoir sous les arbres de l'Avenida da Liberdade, l'un des théâtres historiques de la romantique Révolution des Œillets, qui liquida la dictature salazariste en 1974 et qu'un défilé commémore chaque 25 avril sur cette avenue élégante au son poignant de «Grândola Vila Morena».

Depuis le Castelo de São Jorge (Château de Saint-Georges), sur l'une des collines entourant Lisbonne qu'escalade le tramway emblématique, on est frappé par la vue sur la ville entière et sur le Tage, enjambé par le mythique pont suspendu du 25 avril. L'impact est maximal sous la lumière dorée du coucher de soleil.

Le pont du 25 avril sur le Tage. (Photo Pilar Valero)
De superbes bâtiments anciens transformés en centres culturels, hôtels, restaurants ou lieux branchés témoignent également des nouvelles tendances et de l'effervescence de la capitale du Portugal.

Le Chiado et le Bairrio Alto sont désormais des lieux à la mode proposant des locaux originaux d'animations nocturnes, tels que la Pensão do Amor (Pension de l'Amour), ancien bordel délabré pour marins transformé en espace d'expression artistique et d'apéro. Son succès auprès du jeune public est attesté par la très longue file d'entrée.

Au musée de l'Azulejo, panorama de Lisbonne antérieur au séisme de 1755, qui détruisit presque toute la ville. (Photo Pilar Valero)
Parmi les nombreux musées intéressants, il est fortement recommandé de visiter celui de l'Azulejo, installé dans un ancien couvent avec jardin intérieur relaxant. Parmi ses belles compositions, on notera la vue panoramique de Lisbonne antérieure au tremblement de terre de 1755, qui détruisit presque totalement la ville.

Et, certes, ne pas oublier les plaisirs de la riche gastronomie locale. Le plat vedette, la morue, est préparé, comme on le suppose au Portugal, de 365 façons, autant que les jours de l'année, de sorte que le choix est réel. Ce délice s'arrose de vinho verde rafraîchissant et se termine sur un porto doux ou un coup de ginjinha, liqueur de cerises griottes mélangées à de l'eau-de-vie.

À Lisbonne, un étonnant palais de la sardine portugaise. (Photo Pilar Valero)
Face au monastère monumental des Jerónimos, au bord du Tage, des restaurants coquets permettent de savourer des spécialités de fruits de mer en jouissant de belles vues.

Non loin du monastère, une autre halte gourmande, fatale pour la ligne, est la fameuse «fabrique» du pastel de nata de Belém, une pâtisserie à la crème. Originaire de cet endroit précis, le pastel de nata se vend aujourd'hui dans tout Lisbonne.

Pasteles de nata. (Photo Pilar Valero)
À seulement une demi-heure de train, la jolie ville de Sintra, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, vaut le détour pour admirer ses palais de conte de fées, ses villas et ses jardins luxuriants dont les fortes pentes obligent à rester en forme.

Ou encore aller à Cascais, un ancien village de pêcheurs, où on raconte que Ian Fleming inventa James Bond, aujourd'hui prisé comme destination balnéaire et lieu de promenades côtières pouvant mener à Estoril.

Le Palacio da Pena, dans la ville de Sintra, à une demi-heure de train de Lisbonne. (Photo Pilar Valero)
Pour saisir l'âme du Portugal, il faut se rendre aussi dans l'un des lieux traditionnels du quartier d'Alfama et y savourer un spectacle de fado, chanson mélancolique qui reflète la déception amoureuse, la nostalgie ou la vie des quartiers humbles.

Par tous ces attraits et bien d’autres, Lisbonne séduit et distille l'envie d'y revenir.

Lisbonne : le Monument au Découvertes. (Photo Pilar Valero)
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