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Coup de théâtre
Colombie : le président Uribe met fin à la médiation de Chavez pour la libération d'otages des FARC

BOGOTA, jeudi 22 novembre 2007 (LatinReporters.com) - Dénonçant un contact non autorisé entre Hugo Chavez, président du Venezuela, et le chef de l'armée colombienne, le général Mario Montoya, le président colombien Alvaro Uribe a révoqué mercredi soir le mandat de médiateur qu'il avait octroyé fin août à son homologue vénézuélien pour ouvrir avec la guérilla des FARC la voie d'un échange humanitaire de prisonniers.

Cet échange devrait bénéficier notamment à la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, séquestrée par les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) depuis le 23 février 2002.

Le président Uribe a révoqué également le mandat de facilitation de contacts avec les FARC accordé à Piedad Cordoba, sénatrice colombienne du Parti libéral, l'une des formations de l'opposition.

La décision d'Alvaro Uribe est confirmée et justifiée dans ce bref communiqué présidentiel diffusé dans la nuit du 21 au 22 novembre:

"Le président de la République se permet d'informer:

1. Aujourd'hui, la sénatrice Piedad Cordoba a téléphoné au commandant
[en chef] de l'armée, le général Mario Montoya, lui demandant un rendez-vous et, ensuite, elle a passé le téléphone au président Hugo Chavez du Venezuela. Le président Chavez a posé au général Montoya des questions sur des personnes séquestrées par les FARC.

2. Lors de la réunion de Santiago du Chili
[sommet ibéro-américain des 8, 9 et 10 novembre; ndlr], le président Uribe avait dit au président Chavez qu'il n'était pas d'accord que le président de la République bolivarienne du Venezuela entre directement en communication avec le haut commandement institutionnel de la Colombie.

3. En conséquence, le président de la République met fin à la facilitation de la sénatrice Piedad Cordoba et à la médiation du président Hugo Chavez, les remerciant de l'aide qu'ils fournissaient.

Bogota D.C., 21 novembre 2007"


Selon des sources du gouvernement colombien citées par le quotidien El Tiempo, l'appel téléphonique au général Montoya pourrait avoir été effectué de Cuba, où Hugo Chavez et Piedad Cordoba ont fait escale en revenant du sommet franco-vénézuélien qui a réuni à Paris, le 20 novembre, les présidents Sarkozy et Chavez.

Les mêmes sources gouvernementales supposent même que le président cubain Fidel Castro pourrait avoir été un témoin d'exception de la conversation téléphonique.

Surpris d'avoir été mis en contact de cette façon avec le président Hugo Chavez, le général Montoya se serait gardé de révéler des données confidentielles. Après l'appel, il se serait rendu au palais présidentiel colombien pour avertir le président Uribe.




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