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Espagne - L'archipel des Canaries en proie aux pires incendies de son histoire

A partir des incendies (marqués en rouge) des îles de Tenerife et de Grande-Canarie, la fumée s'étire sur plusieurs centaines de km au-dessus de l'Atlantique. A droite, les côtes du sud marocain et du Sahara occidental.
Photo prise le 30 juillet 2007 par le satellite Aqua de la NASA
MADRID, mercredi 1er août 2007 (LatinReporters.com) - En pleine saison touristique, l'archipel espagnol des Canaries est depuis le 27 juillet la proie des pires incendies de son histoire. En cinq jours, le bilan, qui risque de s'alourdir, s'établit provisoirement à plus de 12.000 personnes évacuées et 35.000 hectares de zones boisées ravagés par les flammes. Une photo d'un satellite de la NASA montre la fumée s'étirant sur plusieurs centaines de km au-dessus de l'Atlantique.

Les sinistres font rage depuis vendredi sur l'île de Grande-Canarie (Gran Canaria) et depuis lundi sur celle de Tenerife. Mardi, un incendie de moindre ampleur éclatait aussi sur l'île de la Gomera, la plus proche de Tenerife. Des vents soufflant de 45 à 70 km/h et la canicule (plus de 25 degrés la nuit et près de 40 la journée) favorisent la progression du feu.

Reportant une visite officielle à Barcelone, le président du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, devait s'envoler mercredi vers les Canaries pour y évaluer la situation. La ministre de l'Environnement, Cristina Narbona, l'a précédé. Le président canarien, Paulino Rivero, chef de l'exécutif régional, qualifie les événements de "complexes, difficiles et dramatiques".

Selon les autorités de l'archipel, 20.000 hectares seraient déjà réduits en cendres à Grande-Canarie. Il s'agirait du tiers de la surface boisée de cette île estime Foresta, la Fondation canarienne pour la reforestation. (Et théoriquement 12,8% de sa superficie totale, qui est de 1.560 km², soit 156.000 hectares - NDLR).

Plus de 5.000 habitants de localités de l'intérieur ont été évacués. La municipalité la plus menacée est San Bartolomé de Tirajana. Des oiseaux de son parc zoologique ont été libérés par précaution.

Suspecté et arrêté, l'un des gardes-forestiers qui donna l'alerte a reconnu être à l'origine de ce gigantesque sinistre. Il prétendait forcer une mobilisation qui garantisse, en septembre, le renouvellement de son contrat.

A Tenerife (2.059 km², la plus grande des 7 îles de l'archipel), on dénombre quelque 7.500 évacués et 15.000 hectares brûlés. Les flammes sont concentrées sur le flanc nord-ouest de l'île. On ignore la cause de ces foyers. Les plus actifs affectent les municipalités de Garachico, El Tanque et Santiago del Teide.

Tant à Grande-Canarie qu'à Tenerife, le vent pousse la fumée vers les plages du sud-ouest et à partir de chacune de ces deux îles un panache épais s'allonge sur l'océan Atlantique. Des dizaines d'hélicoptères et d'avions anti-incendie tournoient de l'aube au crépuscule. Les pins en feu à flanc de montagne illuminent les nuits.

Envoyés de Valence et de Saragosse, 300 soldats spécialisés de la nouvelle "Unité militaire des urgences" sont venus renforcer les centaines de pompiers et de volontaires. Aucune victime n'est signalée. Des maisons ont brûlé, sans que leur nombre soit précisé.

Les zones à forte concentration touristique n'ont pas dû être évacuées. En 2006, l'archipel des Canaries avait accueilli 9,6 millions de touristes étrangers. Les hôteliers craignent que l'écho médiatique des incendies n'entraîne une baisse des réservations.

Chaque été, des dizaines de milliers d'hectares sont dévastés par les flammes en Espagne. En 2006, 77.000 hectares étaient partis en fumée en moins de deux semaines, du 4 au 15 août, dans la seule région de Galice (nord-ouest de la péninsule ibérique). Trente-deux personnes y avaient été arrêtées, dont deux pompiers. La garde civile avait alors établi "une volonté évidente de délinquance" derrière la plupart des incendies.

CANARIES EN FLAMMES
Dernière heure

MADRID, vendredi 3 août 2007 (LatinReporters) - Les incendies sont sous contrôle et en voie d'extinction dans les îles de Tenerife et Grande-Canarie. A l'issue du Conseil des ministres extraordinaire dédié vendredi à ces sinistres, la ministre de l'Environnement, Cristina Narbona, a confirmé que plus de 12.000 personnes furent évacuées temporairement. Elle a précisé que 11.000 hectares (8.000 à Grande-Canarie et 3.000 à Tenerife) ont brûlé. Si les incendies cernaient une superficie globale évaluée par les autorités de l'archipel à 35.000 hectares, les deux tiers de cette superficie auraient néanmoins été épargnés. Le Conseil des ministres a approuvé par décret un train d'aides publiques et d'indemnités aux sinistrés dont les dommages vont être évalués. Des médias estiment que quelque 160 habitations auraient été endommagées ou détruites par le feu. Pinèdes et cultures sont particulièrement touchées.



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