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Les Espagnols célèbrent le titre mondial du pilote finlandais Raikonnen
L'Espagne d'Alonso se rit du "ridicule" de McLaren et Hamilton en F1

MADRID, lundi 22 octobre 2007 (LatinReporters.com) - A défaut du titre mondial, "Ferrarisé" par l'embusqué finlandais Raikkonen, l'écurie McLaren et son patron britannique Ron Dennis remportent en F1 la médaille 2007 du ridículo, le ridicule... C'est du moins le diagnostic des médias espagnols, heureux qu'Hamilton n'hérite pas de la couronne de son coéquipier Alonso.

Double champion du monde avec Renault, l'Espagnol Fernando Alonso vient de passer une saison en enfer chez McLaren-Mercedes. Il s'y est senti peu aimé. A ses yeux et aux yeux de l'Espagne, le novice prodige Lewis Hamilton monopolisait cajoleries humaines et techniques. Dans leur duel fratricide, les deux pilotes ont sabordé l'esprit d'équipe.

Mulâtre de la perfide Albion, Hamilton devait mathématiquement devenir le 21 octobre le nouveau roi mondial de la F1 lors du grand prix du Brésil, le dernier de la saison. Ses nerfs et la mécanique l'ont trahi. Pour peu Alonso remportait son 3e titre, empoché sur le fil par Kimi Raikonnen sur Ferrari. McLaren a dominé la saison avec ses flèches argentées, mais a tout perdu dans les 90 minutes et peut-être même les 30 premières secondes de la dernière course.

Les titres de la presse espagnole libèrent les rancoeurs accumulées au fil des injustices qu'aurait subies Alonso au sein de l'écurie de Ron Dennis:
-"Ridicule de McLaren", "Dénouement stupide mais non injuste". (Quotidien de gauche Público).
-"Le plus grand ridicule du siècle", "McLaren se fait hara-kiri", "Comment perdre un Mondial en 30 secondes". (Marca, principal quotidien sportif espagnol).
-"Ridicule de McLaren, qui dilapide le Mondial dans la dernière course". (Quotidien conservateur ABC).
-"McLaren méritait cette finale du Mondial", "Leçon pour McLaren", "McLaren goûte son propre venin". (Journal de centre droit El Mundo).
-"McLaren s'est trompée", "Raikkonen montre l'exemple à McLaren". (Quotidien de gauche El Pais).
Etc, etc.

L'opinion prévaut en Espagne que Ron Dennis a été incapable d'insuffler ou de rétablir au sein de l'écurie McLaren-Mercedes l'esprit d'équipe qui aurait concrétisé un triomphe annoncé.

"La victoire de Ferrari suppose un coup dur pour Dennis, qui n'a plus gagné le Mondial avec McLaren depuis 1998. Sur le plan de l'éthique, il a aussi été touché, très touché, par la très vilaine affaire d'espionnage exercé sur son grand adversaire [Ferrari]" écrit El Pais. L'influent quotidien madrilène ajoute: "Dennis n'a pas su tirer profit d'un double champion comme Alonso tandis qu'il forgeait le futur d'Hamilton. McLaren avait tout: le plus grand budget, le meilleur pilote actuel (Alonso) et le débutant (Hamilton) le plus percutant depuis des décennies. Cela ne servit à rien face à la cohésion de Ferrari".

Devant les écrans géants diffusant le grand prix du Brésil au Palais des sports de Madrid, dix mille Espagnols ont ovationné au soir du 21 octobre... Kimi Raikkonen. Quatre mille autre fans d'Alonso faisaient de même à Oviedo, capitale des Asturies, la région du pilote espagnol. Le triomphe du Finlandais n'est pour l'Espagne qu'une "douce défaite", selon l'expression du journal sportif As, mais non l'affront qu'aurait constitué le sacre d'Hamilton.

Plainte de McLaren

"Ron Dennis continue à faire le ridicule" avertissait toutefois lundi soir la Radio nationale espagnole. Elle confirmait le maintien, en appel, de la plainte adressée par McLaren à la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) pour une présumée réfrigération non-réglementaire du carburant des monoplaces Williams-Toyota et BMW-Sauber, classés 4e, 5e et 6e au grand prix du Brésil. Hamilton terminait alors 7e.

Si la plainte aboutissait, avec disqualification d'au moins deux des bolides visés, Kimi Raikonnen perdrait son flambant neuf titre mondial au profit de... Lewis Hamilton! De supposées précédentes marques de sympathie de la FIA pour Hamilton font craindre le pire à un internaute espagnol. Réagissant sur le site Internet d'El Pais, il n'exclut pas qu'on "disqualifie aussi les Ferrari en les accusant de rouler sur quatre roues".

Et Alonso de confirmer à la chaîne espagnole de radio Cadena Ser tout l'amour qu'il porte à son écurie McLaren: "S'ils donnent le titre à Hamilton suite à la réclamation [de McLaren], j'en mourrai de honte"...




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