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Les Etats-Unis attaqués

L'Amérique latine, y compris Cuba, unanime contre le terrorisme

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QUITO, 12 septembre 2001 (latinreporters.com) - Tous les gouvernements latino-américains, même celui de Cuba, ont condamné l'offensive terroriste menée mardi contre les Etats-Unis avec quatre avions Boeing de lignes intérieures détournés par des pirates kamikazes et lancés comme des bombes, avec leurs passagers, sur New York, Washington et la périphérie de Pittsburgh.

Des mesures extraordinaires de sécurité ont été prises aux abords d'ambassades, d'institutions juives et d'installations stratégiques en Amérique latine, notamment le long du Canal de Panama. Les bourses du continent étaient mardi en chute libre. Comme dans le reste du monde, les médias latino-américains attribuent les attentats à des fanatiques islamistes.

Le président cubain Fidel Castro, ennemi historique des Etats-Unis, a affirmé que son pays "partage la douleur et la tristesse du peuple nord-américain" pour ces attentats multiples qui ont fait des milliers de morts.

Fidel Castro a proposé aux Etats-Unis "un appui médical, du plasma, ou tout ce qui peut être nécessaire". Pronostiquant que "les prochains jours seront tendus", le leader cubain a invité les Américains "à ne pas se laisser entraîner par la haine". Auparavant, un communiqué officiel du gouvernement de la Havane avait "rejeté et condamné avec énergie" les attentats qui ont endeuillé et paralysé les Etats-Unis.

Mais tant Castro que son gouvernement n'ont pu résister à profiter de l'occasion pour affirmer que, selon eux, "notre peuple est victime depuis 40 ans d'actions terroristes menées à partir du territoire des Etats-Unis".

Un autre adversaire historique de Washington, le sandiniste Daniel Ortega, favori de l'élection présidentielle de novembre au Nicaragua, a dénoncé, dans une lettre de soutien au président George W. Bush, "la barbarie terroriste" qui frappe "les valeurs essentielles de l'humanité".

"C'est incroyable. C'est une guerre. C'est la troisième guerre mondiale!" s'est exclamé le président du Brésil, le social-démocrate Fernando Henrique Cardoso, en apprenant qu'au Proche-Orient des Palestiniens fêtaient les attentats et les milliers de morts américains. Le chef d'Etat brésilien s'inquiète d'éventuelles "graves conséquences économiques et politiques dans le monde".

Une forme de condamnation des attentats très appréciée par les Etats-Unis a été l'adoption mardi par acclamation, sans débat, de la Charte démocratique interaméricaine par l'Organisation des Etats américains (OEA) réunie à Lima. Les chefs de la diplomatie des 34 pays de l'OEA ont observé une minute de silence en hommage aux victimes de l'attaque terroriste.

Fondement philosophique de la Zone de libre-échange des Amériques prévue pour 2005, la Charte démocratique interaméricaine permettra de mettre à l'amende, voire d'exclure des instances continentales, les pays qui porteraient atteinte à la démocratie ou simplement à leur ordre constitutionnel.

Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a directement regagné Washington après la réunion de Lima, annulant une visite très attendue dans la capitale colombienne. La Colombie est dévastée par une narcoguérilla marxiste qui, à l'égal de paramilitaires d'extrême droite, multiplie les attaques terroristes contre les populations civiles. La Colombie et ses voisins (Pérou, Brésil, Equateur, Venezuela et Panama) redoutent que la violence et l'ampleur sans précédent dans le monde de la frappe terroriste contre les Etats-Unis ne servent d'exemple à la guérilla colombienne.

Toutefois, il est vraisemblable que l'actuelle levée mondiale de boucliers contre la menace terroriste réduise les sympathies et les appuis dont bénéficient, notamment en Europe, diverses organisations violentes latino-américaines.

Au Chili, la commotion venue des Etats-Unis a pratiquement étouffé les manifestations traditionnellement redoutées du 11 septembre, jour anniversaire du coup d'Etat du général Pinochet en 1973. A Londres, le président chilien Ricardo Lagos envisageait une éventuelle annulation de sa visite dans d'autres capitales européennes. 

La quasi totalité des liaisons aériennes entre l'Amérique latine et les Etats-Unis ont été suspendues mardi. La frontière entre le Mexique et son voisin du Nord a été fermée, puis rouverte partiellement sous une extrême vigilance. A la demande du secrétariat au Tourisme, de nombreux hôteliers mexicains ont réduit leurs prix de 50% en faveur des touristes bloqués. Rien qu'à Cancun, où séjournent actuellement dix mille touristes Américains, le départ de 27 vols avait été annulé mardi.

Enfin, la bourse brésilienne de Sao Paulo, première place financière d'Amérique latine, chutait mardi de 9,17%,  soit la plus forte des baisses enregistrées le même jour dans les bourses occidentales. Buenos Aires reculait de 5,17%. Dans les deux villes, les cotations furent suspendues avant l'heure de fermeture.


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