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Brésil: les cerfs-volants bientôt interdits?

RIO DE JANEIRO, 11 avril 2001 (latinreporters.com) - Jouer au cerf-volant dans les rues, l’une des principales diversions des enfants au Brésil, pourrait bientôt être interdit par le Congrès brésilien.

Le projet de loi sur cette interdiction a été approuvé la semaine dernière par une commission de la Chambre basse et son auteur, le député Lincoln Portela, estime qu’il a de grandes chances de se convertir en loi nationale.

Portela affirme que son projet ne vise pas à réprimer les enfants, puisqu’il prévoit la création d’espaces réservés, des " pipodromes " ( le mot portugais " pipa " signifie cerf-volant), où les jeunes pourraient s’adonner librement à leur jeu favori.

Mais le législateur croit nécessaire une réglementation, car ce jeu apparemment anodin se révèle fréquemment mortel.

" Même le Brazilian Kite Club, qui regroupe des professionnels du cerf-volant, reconnaît que chaque année une dizaine de personnes en meurent au Brésil " explique Lincoln Portela.

La plupart de ces décès sont dus au " cerol " dont les enfants enduisent les fils de leurs cerfs-volants pour abattre ceux de leurs compagnons. Le " cerol " est un mélange de verre broyé et de colle de cordonnier qui transforme la corde ders cerfs-volants en un résistant et dangereux fil tranchant.

" Des motards, des cyclistes et des enfants meurent égorgés lorsque leur tête s’empêtre accidentellement dans la corde des cerfs-volants " assure Portela.

Parmi les arguments destinés à convaincre ses collègues parlementaires du bien-fondé de son projet de loi, Lincoln Portela cite l’hôpital Souza Aguiar de Rio de Janeiro, qui, à lui seul, reçoit en moyenne chaque mois quatre victimes du " cerol ", pour la plupart des enfants de 7 à 11 ans.

Les vents marins qui soufflent constamment sur Rio de Janeiro y expliquent le succès des " pipas ", particulièrement dans les quartiers populaires et les favelas.

Dans quasi toutes les rues des faubourgs de Rio, on voit des cerfs-volants pris dans des lignes à haute tension. Des enfants qui tentent de les dégager sont régulièrement électrocutés.

Selon Portela, il y a deux ans à Brasilia, un cerf-volant provoqua même la chute d’un hélicoptère et la mort de ses trois occupants.

Le député insiste aussi sur les risques d’accidents graves encourus par les enfants qui manient leur cerf-volant dans la rue dans un pays qui compte 40 millions de véhicules.

Portela reconnaît que la plupart des municipalités brésiliennes manquent de ressources et parfois d’espace pour créer des " pipodromes ". Il leur faudra alors contrôler davantage les cerfs-volants, estime le député.

" La compagnie d’électricité de Minas Gerais, lassée des problèmes causés par les cerfs-volants, a déjà créé des espaces réservés à ce jeu et elle organise des compétitions entre les enfants " conclut, optimiste, le législateur.


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