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Brésil: croisade contre le "libertinage" à Rio de Janeiro

RIO DE JANEIRO, 12 mai 2001 (LatinReporters.com) - Nudisme, prostitution, transsexualité et pornographie réchauffent depuis longtemps le climat déjà torride de Rio de Janeiro. Mais ce " libertinage ", comme il l’appelle, ne plaît pas du tout au maire de la grande cité carnavalesque, César Maia. Sa croisade purificatrice commence à Copacabana.

Désormais, l’amende municipale frappe ceux qui s’arrêtent au volant de leur véhicule pour faire la causette aux douzaines de péripatéticiennes et travestis de la touristique Avenida Atlantica, en bordure de la fameuse plage de Copacabana.

En sus de l’amende, les automobilistes friands de conversations suspectes verront le numéro de leur plaque publié dans le journal officiel de Rio. Une information aussi redoutable mise ainsi à la merci des épouses brésiliennes soupçonneuses fera peut-être exploser le tirage de ce journal municipal.

Quant aux sex-shops, le maire César Maia veut les rayer du centre de la ville et de la proximité des écoles. Il promet d’autres mesures non dévoilées, car, dit-il, "nous vivons une période de recrudescence de la violence, des crimes sexuels et du libertinage ".

La croisade moralisatrice du maire de Rio coïncide avec la mutation de ses convictions politiques. Il abandonne en effet les centristes du Parti travailliste brésilien et négocie son ralliement aux conservateurs du Front libéral.

Mais cette coïncidence est peu significative, puisqu’en 1996 déjà César Maia prétendait obliger les propriétaires de kiosques à journaux à retirer de leur devanture revues et vidéocassettes pornographiques. Il prohibait alors aussi la projection de films pornos dans les salles situées à moins de cinq cents mètres d’une école. Ces interdits ne furent jamais respectés.

L’année dernière, le chaste maire partit en guerre contre l’un des attraits les plus visibles de Copacabana, le topless. Mais la première arrestation d’une charmante créature à la poitrine bronzée provoqua un tel tollé que César Maia dut se résoudre à cohabiter avec les bikinis d’une seule pièce.

La frustration du maire carioca ne s’arrête pas là. En février dernier, comme chaque année, il fut en effet, de par sa charge, l’une des personnalités présidant aux quatre jours d’un carnaval enjolivé de femmes de rêve couvertes de simples peintures accentuant leurs charmes les plus intimes.

La nouvelle campagne de César Maia est donc un exemple de persévérance dans l’adversité. Mais le Collège des avocats de Rio affirme que sa croisade viole des principes constitutionnels et la justice va être appelée au secours du " libertinage ".

Et comme un malheur ne vient jamais seul, les associations de prostituées ont averti le maire qu’elles ne se croiseraient ni les bras ni les jambes dans leur mine d’or de Copacabana.


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