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Chili - Pinochet doit être fiché par la police cette semaine

SANTIAGO, 14 mai 2001 (LatinReporters.com) - Le général Augusto Pinochet entame une semaine difficile dans le cadre de son procès pour crimes commis pendant sa dictature (1973-1990). Il devrait en effet être fiché officiellement par la police, une formalité que ses partisans et lui-même considèrent comme une humiliation.

Les défenseurs de Pinochet, âgé de 85 ans, n’excluent pas que l’avis de ses médecins permette d’éviter cette procédure. Ils veulent empêcher que le général soit photographié de face et de profil et qu’on lui prenne les empreintes digitales pour établir sa fiche policière comme on le fait avec n’importe quel délinquant.

Le général à la retraite Guillermo Garin, porte-parole de l’ex-dictateur, feint de n’y voir qu’un " simple acte administratif ". Mais il ajoute que si les médecins considèrent que le fichage peut affecter la santé délicate d’Augusto Pinochet, " on utilisera tous les recours judiciaires pertinents " pour l’éviter.

La fiche devrait être dressée le vendredi 18 mai, selon les défenseurs de Pinochet. Des sources judiciaires avaient néanmoins indiqué le mardi 15.

L’ex-dictateur est poursuivi comme complice de l’élimination, en 1973, de 75 prisonniers politiques (57 exécutés et 18 disparus) par un commando militaire baptisé " Caravane de la mort ". Le juge Juan Guzman Tapia l’avait inculpé comme " auteur " des mêmes crimes, pour les avoir ordonnés, mais la Cour d’appel ne l’a pas suivi.

Le porte-parole de Pinochet indique que ses avocats défenseurs n’ont pas encore décidé s’ils demanderaient ou non la récusation du juge Guzman. Ce dernier est critiqué par les partisans de l’ex-dictateur et par la Cour suprême de justice du Chili pour s’être rendu en Espagne afin d’y recevoir, le 2 mai, un prix de l’Université de Gérone justifié notamment par sa décision de poursuivre Pinochet.

Selon le général Garin, " cela n’est pas correct " et le juge Guzman aurait prouvé sa partialité en acceptant le prix.

" Il est clair pour nous que le général Pinochet n’est pas en condition de suivre un procès avec tout ce que cela signifie, confrontations, interrogatoires, etc. " affirme le porte-parole de l’ex-dictateur. " C’est pourquoi, poursuit-il, nous devons présenter tous les recours légaux possibles pour empêcher que cela continue et que sa santé en souffre ".

La stratégie de la défense vise à faire rebondir ses recours devant la cinquième salle de la Cour d’appel, composée de magistrats qui avaient voté l’an dernier contre la levée de l’immunité sénatoriale de Pinochet et dont toutes les sentences ont été jusqu’à présent favorables au vieux général.

Malgré la levée de son immunité, Augusto Pinochet jouit encore de certaines prérogatives parlementaires. Le sénateur socialiste Jose Antonio Viera-Gallo suggère que l’ex-dictateur renonce définitivement à son mandat au sénat. " Il n’est pas logique, dit-il, qu’une personne puisse exercer de manière adéquate une responsabilité parlementaire, alors que selon sa propre défense elle ne réunit pas les conditions physiques ni mentales pour affronter un procès ".


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