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Colombie - Le baron de la drogue brésilien avoue être lié à la guérilla des FARC et est extradé vers le Brésil

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Dossier Colombie

BOGOTA / RIO DE JANEIRO, 25 avril 2001 (LatinReporters.com) - Capturé le 21 avril par l’armée colombienne et extradé vers le Brésil trois jours plus tard, le baron de la drogue brésilien Luis Fernando Da Costa a reconnu être un " associé " de la guérilla colombienne dans le commerce de la cocaïne, a déclaré à la presse le ministre colombien de la Défense, Luis Ramirez.

Le ministre a expliqué avoir recueilli cet aveu lors d’un entretien privé avec Da Costa peu après sa capture. Le général colombien Hector Velasquez a confirmé les propos du ministre en précisant que " Da Costa nous a dit avoir payé chaque mois l’année dernière dix millions de dollars aux FARC ".

Fortes de 16.500 hommes, les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes) sont le principal mouvement de guérilla du pays. Les reconnaissances aériennes, des témoignages de déserteurs et les découvertes de l’armée à la suite de combats indiquent que les insurgés contrôlent ou protègent la culture de la feuille de coca et l’extraction de la cocaïne dans diverses régions de la Colombie.

Ils ont particulièrement développé cette activité au sud, dans leur " laboratoire de paix " de 42.000 km2, grand comme la Suisse, offert en novembre 1998 par le président colombien Andres Pastrana, qui en a retiré la police et l’armée dans l’espoir, toujours introuvable, d’aboutir à la paix.

La drogue constitue, avec l’ " impôt révolutionnaire " et les rançons liées aux enlèvements, la principale ressource financière du gros acheteur d’armes que sont les FARC. Leur chef, Manuel Marulanda, a toujours nié son implication dans le narcotrafic pour ne pas compromettre des sympathies internationales. Mais les aveux de Da Costa et sa capture aux côtés de membres des FARC réduisent la crédibilité du leader rebelle.

Devant la presse colombienne, dans la base militaire de la localité de Marandua, Da Costa a tenu des propos très différents de ceux émis en privé devant le ministre de la Défense. Il s’est présenté comme un éleveur de bétail brésilien n’ayant aucun rapport ni avec les FARC ni avec la drogue.

Extradé vers le Brésil où des députés sont dans le collimateur

Des sources officielles colombiennes ont annoncé l'extradition de Da Costa vers le Brésil, le 24 avril, dans un avion militaire qui a décollé de Bogota peu avant minuit. Cet empressement étonne divers observateurs colombiens, dans la mesure où le trafic de drogue et la coopération avec des bandes armées sont des accusations graves qui justifieraient une prison préventive dans l’attente d’une comparution devant la justice colombienne.

L’extradition du détenu avait effectivement été réclamée par le Brésil. Dans son pays d’origine, Luis Fernando Da Costa, alias Fernandinho Beira Mar (le petit Fernand du bord de mer) est accusé de meurtres et d’y contrôler 60% du trafic de drogues. Avant même l'annonce officielle de son extradition, le gouverneur de Rio de Janeiro avait envoyé la police occuper la favela " Beira Mar ", berceau et fief du trafiquant, pour empêcher des manifestations de soutien à Da Costa.

Ce dernier pourrait entraîner dans sa chute des personnalités brésiliennes. Le secrétaire à la Sécurité de Rio, Josias Quintal, qui avait été dépêché en Colombie pour interroger Da Costa, affirme à la presse brésilienne que " Fernandinho m’a cité le nom de politiciens, y compris de nombreux députés fédéraux, de chefs d’entreprises et de policiers qui seraient impliqués dans le narcotrafic ".

Le secrétaire à la Sécurité de Rio a précisé que, selon Da Costa, ce dernier aurait financé des campagnes électorales de députés. Mais le responsable brésilien n’a pour l’instant révélé aucun nom.


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