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Colombie - La guérilla des FARC veut s'exprimer à la tribune de l'ONU

Membres de l'état-major des FARC. Au centre, le nš2, Raul Reyes. Le leader historique, Manuel Marulanda, n'a plus fait d'apparition publique depuis plus de deux ans - Photo FARC-EP
BOGOTA, mardi 28 décembre 2004 (LatinReporters.com) - La guérilla des FARC, la plus importante de Colombie, sollicite d'expliquer devant l'Assemblée générale des Nations unies sa solution du conflit interne colombien. La demande est adressée au secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, dans une lettre qui renouvelle l'offre de libération de 63 otages des FARC, dont Ingrid Betancourt, en échange de celle de 500 guérilleros emprisonnés.

Diffusée lundi soir par ANNCOL (Agencia de Noticias Nueva Colombia), agence officieuse de la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, 17.000 combattants), la lettre porte pour seule date "Décembre 2004" et est signée par le "Secrétariat de l'état-major central" du mouvement rebelle.

La lettre ne fait aucune allusion à l'offre du président colombien Alvaro Uribe de ne pas extrader vers les Etats-Unis Juvenal Ricardo Palmera (alias "Simon Trinidad", la plus haute personnalité des FARC capturée jusqu'à présent) si la guérilla libère au plus tard le 30 décembre les 63 otages inclus dans les dernières tractations. "Simon Trinidad" est convaincu par la justice américaine de trafic de stupéfiants.

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Les 63 otages concernés sont 59 politiciens, militaires et policiers colombiens, ainsi que trois Américains et un Allemand. L'ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, est incluse dans ce groupe.

"Nous sollicitons à nouveau [les FARC avaient adressé à M. Kofi Annan une requête similaire en 2003] qu'on nous permette de participer à l'Assemblée générale des Nations unies pour expliquer au monde la réalité de notre conflit interne et les propositions qui, à notre avis, contiennent des formules de solution à la grave crise qui nous affecte et nous oppose aux tenants du pouvoir" écrit dans sa lettre l'état-major de la guérilla.

Les insurgés réclament, au cas où serait acceptée leur proposition de prendre la parole à New York à la tribune de l'ONU, "de véritables garanties de sécurité pour notre délégation, de son point de départ jusqu'à son retour".

La qualifiant de "thème inhérent " à leur requête à M. Annan, les FARC renouvellent dans leur lettre leur proposition d'échanger 63 otages contre 500 guérilleros "dans les municipalités démilitarisées de Pradera et Florida... avec l'aide et l'accompagnement de l'ONU, du Vatican et d'un petit groupe de pays amis de la Colombie". La lettre cite "la France, la Suisse, l'Espagne, Cuba, le Venezuela, l'Argentine, l'Uruguay et le Brésil, appuyés par la Croix-Rouge internationale et l'Eglise catholique colombienne".

La guérilla maintient ainsi son exigence préalable de démilitarisation de deux municipalités. Le président colombien Alvaro Uribe s'y oppose fermement. Le 20 décembre, un communiqué de la présidence colombienne affirmait que "le gouvernement est disposé à se réunir de manière immédiate avec les FARC dans toute église rurale ou urbaine du pays si elles [les FARC] libèrent un premier groupe de séquestrés en tant que geste de bonne volonté".

Les observateurs considèrent improbable que M. Kofi Annan autorise à s'exprimer à la tribune des Nations unies des représentants d'une guérilla considérée officiellement comme mouvement terroriste tant par la Colombie que par les Etats-Unis et l'Union européenne. Acculées sur le plan militaire, politique et diplomatique, les FARC semblent rechercher surtout, dans leur lettre à M. Kofi Annan, qu'on leur rende une crédibilité internationale.

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