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Troisième échec de l'ex-président sandiniste Daniel Ortega

Nicaragua-élection présidentielle: victoire du libéral Enrique Bolanos

Enrique Bolanos en campagne
électorale - © PLC

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MANAGUA, 5 novembre 2001 (latinreporters.com) - Plus que la victoire de l'homme d'affaires Enrique Bolanos, qui assure cinq nouvelles années de pouvoir au Parti libéral constitutionnaliste (PLC), l'événement important des élections présidentielle et législatives du 4 novembre au Nicaragua est la nouvelle défaite, la troisième consécutive, de l'ex-président sandiniste Daniel Ortega.

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De manière très responsable, car évitant ainsi d'éventuelles réactions violentes de ses partisans, Daniel Ortega a reconnu sa défaite et annoncé une "opposition constructive" alors qu'à peine 5% des bulletins des votes étaient dépouillés, octroyant 53,03 % des suffrages à Enrique Bolanos contre 45,35% au dirigeant sandiniste.

Faisant comme un clin d'oeil aux Etats-Unis qui le jugent indésirable, Daniel Ortega a précisé qu'il lutterait "frontalement" contre le terrorisme et le narcotrafic, ainsi qu'en faveur d'une "économie de marché dynamique".

Pendant la campagne électorale, l'Eglise nicaraguayenne et les Etats-Unis s'étaient ouvertement déclarés hostiles au retour à la magistrature suprême de Daniel Ortega. Washington l'avait accusé de relations avec le terrorisme international.

Au pouvoir de 1979 à 1990, alors alliés de Cuba et de l'Union soviétique, les sandinistes de Daniel Ortega avaient gouverné d'une main de fer, contrôlant la presse, s'enrichissant parfois personnellement avec les nationalisations et enrôlant de force dans l'armée et la police pour combattre la guérilla des "contras" soutenue par Washington.

Ni le nouveau look social-démocrate de Daniel Ortega, aujourd'hui âgé de 55 ans, ni sa campagne sur le thème de la paix et de l'amour ni ses demandes publiques de pardon pour ses erreurs passées n'ont convaincu les électeurs du Nicaragua, pays le plus pauvre d'Amérique latine après Haïti.

La crainte d'une diminution de l'aide économique et humanitaire des Etats-Unis en cas de victoire sandiniste -alors que la sécheresse fait régner la famine dans plusieurs régions du pays- pourrait avoir influencé le vote des Nicaraguayens

La défaite du candidat du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) signifie aussi que le souvenir du collectivisme marxiste des sandinistes a plus effrayé les Nicaraguayens que la corruption actuelle du pouvoir libéral. Il est vrai qu'Enrique Bolanos, qui fut vice-président de l'actuel chef de l'Etat,  son coreligionnaire libéral Arnoldo Aleman, s'était démarqué de ce dernier, que ses détracteurs accusent d'avoir amassé frauduleusement un capital personnel de 250 millions de dollars.

Enrique Bolanos succédera officiellement à Arnoldo Aleman le 10 janvier prochain. Agé de 73 ans, le vainqueur de l'élection présidentielle prend une revanche personnelle sur les sandinistes, qui l'emprisonnèrent à deux reprises et confisquèrent plusieurs de ses exploitations agricoles.

Les 2.700.000 électeurs du Nicaragua -dont les 5.100.000 habitants peuvent voter dès 16 ans- étaient également appelés à désigner les 90 députés du Congrès national, ainsi que 20 législateurs du Parlement d'Amérique centrale. Le PLC d'Enrique Bolanos estime qu'il aura la majorité absolue au Congrès, avec 52 ou 53 députés.

La participation électorale, évaluée à près de 90%, est qualifiée "d'historique" par les observateurs nord-américains et européens, satisfaits de la régularité du scrutin.


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