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Réunions dans le monde entier et sommet à Cuba
L'Alliance bolivarienne (ALBA) créée par Chavez et Castro célèbre ses 10 ans
 

  

 
Fidel Castro et Hugo Chavez, fondateurs de l'ALBA (Archives 2007 - Photo Granma / Estudios Revolución)

par Pilar VALERO
 

MADRID, 2 décembre 2014 (LatinReporters.com) - Dix ans se sont écoulés depuis que le 14 décembre 2004 fut créée l'ALBA par Hugo Chavez et Fidel Castro, alors respectivement présidents du Venezuela et de Cuba. La célébration de cet anniversaire par les neuf pays membres de cette alliance régionale est marquée par le défi de la raviver en instaurant une "Zone économique complémentaire".

Avec une forte composante idéologique, l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA), dirigée par des gouvernements de gauche, doit résoudre la question d'aller au-delà de la concertation politique et de projets de coopération.

Le 14 décembre à La Havane, un sommet présidentiel rendra hommage à ses créateurs, Chavez et Castro, et mettra l'accent sur l'objectif de relancer le bloc régional latino-américain en tant que forum de coordination politique, mais aussi économique et commercial, tout en maintenant le cap sur les principes du socialisme face à la globalisation.

L'ALBA "manque de l'énergie" de Chavez

Au cours des semaines précédant le 10ème anniversaire, les ambassadeurs des pays de l'ALBA ont organisé conjointement, dans le monde entier, des réunions publiques pour y proclamer la vigueur du bloc régional, niant qu'il soit entré en décadence à cause des difficultés économiques de certains de ses membres.

À l'une de ces réunions, le ministre des Affaires étrangères bolivien, David Choquehuanca, déclara devant la presse que l'ALBA "manque de l'énergie"» de Chavez et il estima qu'il fallait raviver l'organisme multilatéral.

Les neuf pays membres de l'organisation sont Antigua-et-Barbuda, la Bolivie, Cuba, la Dominique, l'Équateur, le Nicaragua, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines et le Venezuela. La Grenade et Saint-Christophe-et-Niévès devraient les rejoindre ce mois-ci. Haïti, l'Iran et la Syrie y participent en tant qu'observateurs.

L'ALBA, dont les pays comptent près de 80 millions d'habitants, a en point de mire la création d'une grande zone économique basée sur la complémentarité, non sur la concurrence, et qui puisse peut-être à l'avenir inclure le Mercosur.

Le bloc suit les idéaux des pères fondateurs de l'indépendance Simon Bolivar et José Marti afin d'unir l'Amérique latine, en insistant sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Au cours de ses dix ans d'existence, l'ALBA a coordonné la position de ses membres dans les instances multilatérales et dans les négociations avec d'autres pays et organisations, y compris les Nations unies.

Lors des réunions précédant le prochain sommet de La Havane, on a souligné aussi la coopération et la solidarité entre les pays de l'ALBA, matérialisées par, notamment, la création d'un Fonds d'urgence sociale, le Plan d'action "Hugo Chavez" pour éradiquer la faim et la pauvreté, la Mission Miracle dans le domaine de la santé, avec plus de 3 millions de personnes soignées, la construction de centrales électriques et de raffineries ou l'éradication de l'analphabétisme.

Incertitude due aux difficultés du Venezuela

Inspirés par des héros nationaux, de nouveaux produits touristiques ont également été conçus, tels que "La Route des Libertadores" au Venezuela et en Équateur, "La Route du Ché" en Bolivie, celle de Sandino au Nicaragua et celle de José Marti à Cuba.

Nombre de ces projets ont été cofinancés par la Banque de l'Alba, créée en 2008 avec un capital initial d'un milliard de dollars. Elle siège à Caracas et a une succursale dans la capitale cubaine.

En 2010, l'ALBA commença à utiliser une monnaie virtuelle, le sucre, pour les transactions commerciales entre pays membres.

Une forte rivalité oppose l'ALBA à l'Alliance du Pacifique, qui réunit la Colombie, le Pérou, le Mexique et le Chili. Basée sur la promotion du libre-échange, cette alliance est accusée par sa rivale bolivarienne de se soucier plus du néolibéralisme et du capital que des personnes.

Les difficultés économiques du Venezuela, moteur essentiel de l'ALBA et leader de l'alliance pétrolière Petrocaribe, fait planer l'incertitude sur l'avenir du groupe régional, en particulier à cause de la chute des prix du pétrole brut, qui a contraint le président Nicolas Maduro à réduire les dépenses publiques et l'exportation de pétrole subventionné.

Le professeur d'université et écrivain italien Luciano Vasapollo, qui présenta la semaine dernière à l'ambassade de Cuba à Madrid son livre «Du Sud au Sud», estime que l'ALBA n'est pas paralysée. Elle suivrait, selon lui, "la stratégie de l'escargot", construisant son futur lentement, mais en progressant.



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Nicolas Maduro, Raul Castro et Evo Morales au sommet du 10e anniversaire de l'ALBA (photo Ismael Francisco / Cubadebate)
ALBA - SOMMET DU
10e ANNIVERSAIRE :
DÉCLARATION FINALE

Texte intégral (La Havane, 14 décembre 2014)

À noter, au point 23 :
"Ratifier le caractère latino-américain et caraïbe de Porto Rico et réitérer que sa pleine indépendance et décolonisation est une affaire de grand intérêt pour les pays membres de l'ALBA-TCP".

Au point 24 :
"Souligner l'importance que confère l'ALBA-TCP à la réparation des dommages provoqués par le génocide de la population native et l'esclavage aux Caraïbes, et appuyer l'ouverture d'un dialogue sur la réparation avec les pays européens, intimement impliqués dans le génocide de la population native et la possession d'esclaves, afin d'aborder les séquelles de ce crime contre l'humanité".

Au point 38 :
"Élaborer les stratégies et actions concrètes qui permettent de rendre opérationnels la construction et le développement de la Zone Économique Complémentaire ALBA-TCP / PETROCARIBE / CARICOM / MERCOSUR en tant qu'espace de complémentarité économico-productive".
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  • Rédaction
  • Christian Galloy directeur
  • Pilar Valero directora adjunta
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