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L'ONU institutionnalise la voix des peuples autochtones

Au moins 300 millions de personnes concernées, dont 40 millions d'Indiens d'Amérique latine

Bolivie - Enfant indien du lac Titicaca
© Henri Leduc
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NEW YORK, mercredi 15 mai 2002 (latinreporters.com) - La protection des libertés et droits fondamentaux d'au moins 300 millions de personnes composant les peuples autochtones de 70 pays des cinq continents est au centre de la première session de l'Instance permanente sur les questions autochtones, organisée du 13 au 24 mai au siège des Nations unies (ONU), à New York.

L'Instance permanente devra adopter une déclaration finale sur les droits des populations autochtones. Leur voix est désormais institutionnalisée au sein de l'ONU, l'Instance devant y évaluer chaque année les problèmes et le chemin parcouru. Les 40 millions d'Indiens d'Amérique latine sont concernés.

L'Instance permanente est composée de 16 experts indépendants qui disposent d'un mandat de trois ans. Huit sont nommés par leur gouvernement et les huit autres par les organisations autochtones.

Conclusions du 1er
Forum permanent
des peuples autochtones

Les conclusions de la 1ère session de l'Instance permanente sur les questions autochtones, appelée aussi Forum permanent des peuples autochtones, pourront être lues sur le site Internet des Nations unies (ONU), à partir de sa page Populations autochtones.

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Le projet de déclaration finale constitue l'un des instruments les plus importants pour la promotion et la protection des libertés et droits fondamentaux des populations autochtones. Il a été élaboré par le Groupe de travail de la Commission des droits de l'homme. Il couvre un vaste ensemble de questions comme la préservation des caractéristiques culturelles et des identités, la protection contre les risques de génocide et d'ethnocide, les droits fonciers, le maintien des structures économiques traditionnelles, la protection de l'environnement ou encore l'autodétermination.

Un débat général aura lieu au préalable, puis l'Instance évaluera les activités mises en oeuvre dans le système des Nations Unies en faveur des populations autochtones. Elle définira ses activités futures, ainsi que le programme de travail de sa deuxième session, qui aura lieu l'année prochaine. L'Instance doit en effet se réunir tous les ans pour une période de dix jours et transmettre son rapport annuel au Conseil économique et social.

L'Instance permanente sur les questions autochtones a été créée le 28 juillet 2000 par le Conseil économique et social de l'ONU en tant qu'organe consultatif. Elle devra lui fournir des conseils, ainsi qu'aux programmes, fonds et institutions du système des Nations unies, sur les questions touchant au développement social et économique, aux droits de l'homme, à l'éducation, à la santé et à l'environnement.

L'Instance devra également veiller à la coordination des activités menées dans l'ensemble des Nations unies et diffuser des informations sur les questions autochtones. La naissance de l'Instance est le point culminant d'un processus initié lors de la Conférence internationale de Vienne sur les droits de l'homme de 1993. Sa création a été ensuite un des objectifs centraux de la Décennie internationale des populations autochtones (1995-2004), qui a été placée sous le thème "Populations autochtones: un partenariat dans l'action".

Les populations autochtones luttent depuis des décennies pour que leurs préoccupations soient entendues par la communauté internationale. Elles avaient déjà tenté au cours du siècle dernier d'obtenir, en vain, une représentation internationale auprès de la Ligue des Nations. Leurs besoins sont passés largement inaperçus jusqu'à ce qu'une étude soit menée en 1970 par la sous-commission des Nations unies pour la lutte contre les mesures discriminatoires et pour la protection des minorités.

Par ailleurs, la Journée internationale des populations autochtones est célébrée chaque année le 9 août. Depuis le mois de mars 1997, quinze organisations représentant des populations autochtones ont un statut consultatif auprès du Conseil économique et social.

Présentes de l'Arctique au Pacifique Sud, les populations autochtones ou aborigènes occupent des terres que peuplaient déjà leurs ancêtres avant l'arrivée de colons étrangers. Les Indiens d'Amérique tels que les Mayas du Guatemala ou les Aymaras de Bolivie, les Inuits et les Aléoutiens des régions polaires, les Saami de l'Europe du Nord ou encore les Maori de Nouvelle-Zélande constituent quelques exemples de peuples autochtones qui ont préservé leurs caractéristiques sociales, culturelles, économiques et politiques.

A la fin des années 1990, les populations autochtones d'Amérique latine totalisaient près de 40 millions de personnes, soit un peu moins de 10% de la population de l'ensemble de la région.

La zone des Andes, avec 20 millions de Quechuas et d'Aymaras, est celle qui compte le plus grand nombre d'Indiens autochtones. Le Mexique et le Guatemala abritent 18 millions d'Indiens essentiellement d'origine maya ou aztèque. Le bassin amazonien compte, lui, environ deux millions d'autochtones.

La pauvreté et la marginalisation sont des caractéristiques communes à ces populations.


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