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Guerre internationale antiterroriste

Les Etats-Unis comparent les FARC de Colombie à ben Laden

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WASHINGTON / BOGOTA, 3 octobre 2001 (LatinReporters.com) - Les principales organisations humanitaires et la communauté internationale ont vivement critiqué la guérilla marxiste colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, 17.000 combattants), qui a assassiné le week-end dernier une ex-ministre de la Culture et empêché, sous la menace des armes, une manifestation pacifiste d'un candidat à la présidence.

Les Etats-Unis rappellent qu'ils considèrent les FARC comme une organisation terroriste pouvant, comme celle d'Oussama ben Laden, "affecter globalement" les intérêts américains.

A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Richard Boucher, affirme que le gouvernement des Etats-Unis est "triste et furieux après l'assassinat (de l'ancienne ministre colombienne Consuelo Araujonoguera) perpétré de sang-froid par les FARC".

Le porte-parole américain condamne également les menaces des FARC qui ont forcé l'annulation d'une marche pacifiste vers le "laboratoire de paix" de 42.000 km2 (la superficie de la Suisse) cédé en 1998 à la guérilla par le président Andres Pastrana, dans l'espoir -resté vain- d'y négocier la fin d'une guerre civile qui a fait plus de 200.000 morts depuis 1964 en Colombie.

Richard Boucher avertit que si la bataille contre le terrorisme est actuellement concentrée contre les islamistes d'Oussama ben Laden, Washington n'en considère pas moins que d'autres groupes sont capables d'agir globalement contre les Etats-Unis et leurs alliés. A cet égard, le porte-parole du département d'Etat mentionne les FARC, soulignant leurs liens supposés avec les activistes irlandais de l'IRA.

A propos des 31 organisations considérées actuellement comme terroristes par les Etats-Unis, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell déclarait le 24 septembre à la chaîne de télévision ABC : "Beaucoup d'entre elles tenteront d'attaquer nos intérêts dans la région où elles opèrent et aussi chez nous. Nous devons les traiter toutes comme si elles avaient la capacité potentielle d'affecter nos intérêts de manière globale. Ou d'affecter nos amis et nos intérêts dans d'autres parties du monde."

Et Colin Powell de préciser aussitôt: "Par exemple, rien qu'en Colombie, il y a trois groupes que nous considérons comme terroristes (FARC, ELN, AUC) et nous travaillons avec le gouvernement (colombien) pour protéger sa démocratie contre les menaces que ces terroristes représentent". (L'ELN -Armée de libération nationale, 4.500 guérilleros- est d'obédience pro-cubaine et les 8.000 paramilitaires des AUC -Autodéfenses unies de Colombie-, adversaires acharnés des deux guérillas, sont classés à l'extrême droite.)

A la question de savoir pourquoi les Etats-Unis, désormais ouvertement hostiles aux sanctuaires terroristes, ne s'opposent pas au "laboratoire de paix" (appelé aussi "zone de détente") octroyé aux FARC par le président colombien Andres Pastrana, Richard Boucher répond que "ces questions devront être considérées par (le président) Pastrana au moment de prendre sa décision".

Avant le 8 octobre, le chef de l'Etat colombien doit en effet annoncer s'il maintient ou non l'immense "laboratoire de paix" dominé et dénaturé par les FARC, qui l'utilisent pour préparer leur attaques contre le reste de la Colombie.

Le souhait du porte-parole du département d'Etat américain de voir le président Pastrana "considérer ces questions" traduit le durcissement de Washington. Avant la mobilisation internationale contre le terrorisme provoquée par les attaques du 11 septembre contre New York et Washington, les Etats-Unis considéraient en effet comme "affaire interne colombienne" le problème du "laboratoire de paix" des FARC.

Les FARC attirent aussi l'attention des parlementaires américains. Le sénateur Bob Graham, président du Comité des services de Renseignement (Intelligence Committee) du sénat estime que le recours au trafic de drogue comme source de financement et l'alliance avec d'autres groupes terroristes, dont l'IRA, "font ressembler chaque jour davantage les FARC à l'organisation de ben Laden".


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