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La guérilla marxiste des FARC serait "la plus dangereuse"

Colombie: Washington menace d'utiliser la force contre les "terroristes"

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Dossier Colombie

WASHINGTON / BOGOTA, 16 octobre 2001 (LatinReporters.com) - "L'usage de la puissance militaire, comme en Afghanistan, si nécessaire" pourrait être décidé par les Etats-Unis contre les trois organisations colombiennes, dont deux guérillas de gauche, figurant sur la liste des organisations considérées comme terroristes par Washington. La menace a été lancée lundi dans la capitale américaine par Francis Taylor, coordinateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat.

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Formation idéologique
dans un campement des FARC.
Cette guérilla marxiste
est jugée "terroriste"
et "dangereuse" par Washington.
© FARC-EP
Interrogé par des journalistes sur la stratégie antiterroriste américaine dans la région andine et en particulier en Colombie, Francis Taylor a répondu: "La stratégie pour ce continent est la même que pour le reste du monde".

"Elle consiste, a-t-il poursuivi, à utiliser tous les instruments de la puissance des Etats-Unis au niveau des services de renseignement, de la diplomatie, du démantèlement des finances (des terroristes) et aussi de l'usage de la puissance militaire (américaine), comme en Afghanistan, si nécessaire".

Francis Taylor s'exprimait à l'issue d'une réunion à huis clos du Comité interaméricain de l'OEA contre le terrorisme. L'OEA (Organisation des Etats américains) regroupe tous les pays des Amériques, à l'exception de Cuba.

A la question de savoir si les Etats-Unis établissent un  parallélisme entre l'Afghanistan et la Colombie, la production et le trafic de drogue finançant le terrorisme dans les deux pays, Francis Taylor a répondu que la situation en Colombie "fait partie du même problème".

Les trois organisations colombiennes visées par Washington sont la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes, 17.000 combattants), la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN, pro-cubaine, 4.500 guérilleros) et les paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (AUC, extrême droite, 8.000 hommes), adversaires acharnés des deux guérillas.

FARC, ELN et AUC alimentent une guerre civile qui, depuis 1964, a fait plus de 200.000 morts et déplacé deux millions de personnes en Colombie. L'administration américaine et l'armée colombienne affirment que les FARC et les AUC tirent l'essentiel de leur financement de leur implication dans la production et le trafic de cocaïne.

Selon Francis Taylor, "les FARC, l'ELN et les AUC seront traitées de la même façon que n'importe quel autre groupe terroriste. Notre intérêt est de les poursuivre et de stopper leurs activités. Je ne vais pas discuter de la distinction (entre groupe insurgé et groupe terroriste). Je dis seulement que ceux qui figurent sur la liste sont terroristes et sont visés par notre campagne contre le terrorisme".

Le 12 octobre dernier, dans des déclarations publiées par l'influent quotidien libéral colombien "El Tiempo", le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat dénonçait le danger que représenterait la guérilla des FARC aux yeux de Washington.

"Aujourd'hui, disait Francis Taylor, les FARC sont le groupe terroriste international le plus dangereux basé dans notre hémisphère. Depuis 1980, les FARC ont assassiné 13 citoyens américains et en ont enlevé des centaines. Non seulement les chefs des FARC ont applaudi les attaques du 11 septembre (contre New York et Washington), mais en outre, ensuite, ils ont renouvelé leur appel aux attaques contre des citoyens des Etats-Unis".

Diverses personnalités de l'administration et du Congrès américains se sont également inquiétés, depuis le 11 septembre, du danger potentiel que représenterait la guérilla colombienne des FARC, notamment en fonction de ses liens supposés avec d'autres organisations considérées comme terroristes, telles que l'IRA irlandaise et l'ETA basque.

Les appréhensions et les menaces américaines sont parfois interprétées en Colombie comme un désaveu des concessions octroyées aux guérilleros des FARC par le président colombien Andres Pastrana.

En échange de l'ouverture de négociations vaines jusqu'à présent, les FARC ont en effet obtenu en novembre 1998, sans même cesser les hostilités, le contrôle d'un "laboratoire de paix" de 42.000 km2 (la superficie de la Suisse), cédé par le président Pastrana, qui en a retiré l'armée et la police. Contre l'avis, selon les sondages, d'une majorité écrasante de Colombiens, le chef de l'Etat a prorogé le 7 octobre dernier, jusqu'au 20 janvier prochain, l'existence du "laboratoire de paix".

La quasi totalité des forces politiques colombiennes se sont prononcées la semaine dernière contre une éventuelle intervention militaire directe des Etats-Unis en Colombie. Par contre, un accroissement de l'importante aide américaine à l'armée colombienne pour combattre la guérilla soulèverait nettement moins d'objections.


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