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Colombie-Betancourt: FARC proposent Granda comme vérificateur en vue de l'échange humanitaire

Rodrigo Granda (son vrai nom est Ricardo Gonzalez) - Photo FARC-EP
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BOGOTA, vendredi 22 juin 2007 (LatinReporters.com) - La guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui séquestre la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt depuis février 2002, propose que Rodrigo Granda, chef rebelle libéré par Bogota à la demande du président français Nicolas Sarkozy, soit "vérificateur" de la démilitarisation d'une zone où serait négocié un échange de prisonniers.

Contenue dans le dernier communiqué du secrétariat de l'état-major des FARC, cette proposition ne devrait pas faciliter un accord humanitaire qui déboucherait sur la libération d'Ingrid Betancourt et de plus de 50 autres otages politiques et militaires de la guérilla, dont trois Américains.

Le communiqué est en effet moins centré sur Granda que sur la réaffirmation de l'exigence des FARC, rejetée inlassablement par le président colombien Alvaro Uribe, d'une démilitarisation des municipalités de Florida et Pradera, soit 800 km2 dans le sud-ouest du pays, avant d'y négocier la libération des principaux otages de la guérilla en échange de celle des centaines de guérilleros prisonniers.

Les observateurs soulignent que dans pareil cadre, la guérilla, prétendant elle maintenir ses forces dans la zone dite démilitarisée, serait maître de la couverture médiatique des négociations et lancerait au monde l'image d'un mouvement armé reconnu comme interlocuteur politique par des observateurs internationaux et par le gouvernement colombien. Aujourd'hui, les FARC sont officiellement considérées comme terroristes tant par Bogota que par l'Union européenne et les Etats-Unis.

En insistant sur la condition préalable d'une zone démilitarisée, la guérilla renvoie à nouveau la balle dans le camp du président Uribe au moment où la pression nationale et internationale en faveur d'un échange humanitaire de prisonniers semble peser sur les FARC après la libération unilatérale par Bogota, début juin, de plus de cent guérilleros (les FARC nient qu'ils le soient) et de Rodrigo Granda. Ce dernier vient de s'installer à Cuba. Longtemps surnommé "ministre des Affaires étrangères" de la guérilla, il était, avant sa capture en décembre 2004, en pourparlers avec des émissaires français à propos d'Ingrid Betancourt.

Même l'appel à une solution humanitaire lancé par les principales puissances mondiales lors du récent sommet du G8 est retourné contre le gouvernement colombien par les FARC, qui y voient la reconnaissance d'un conflit social et armé vieux de 43 ans, alors que Bogota ne parle que d'actions terroristes.

En se réjouissant de l'intérêt de la communauté internationale, les FARC saluent en particulier le président Nicolas Sarkozy et les émissaires de l'Espagne, de la France et de la Suisse.

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