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Colombie: Ingrid Betancourt en vie sur une vidéo enregistrée par la guérilla

Ingrid Betancourt (à droite) et Clara Rojas filmées par la guérilla sur une vidéo de mauvaise qualité diffusée par la chaîne colombienne Noticias Uno
Photo latinreporters.com
BOGOTA, mercredi 24 juillet 2002 (LatinReporters.com) - Pour la première fois depuis son enlèvement par la guérilla, le 23 février dernier, la franco-colombienne Ingrid Betancourt, ex-sénatrice et ex-candidate écologiste à la présidence de Colombie, est apparue mardi soir en vie sur une vidéo enregistrée par les rebelles et diffusée par le canal de télévision colombien Noticias Uno.

Amaigrie, le visage émacié jaillissant d'une veste militaire sombre et trop large, Ingrid Betancourt, visiblement fatiguée, parlait posément et réclamait la reprise du dialogue, sous égide internationale, entre la guérilla et le gouvernement de Bogota comme seule solution possible à la guerre civile qui a fait plus de 200.000 morts depuis 1964 en Colombie.

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Cette vidéo est la première preuve qu'Ingrid Betancourt est encore en vie ou du moins qu'elle l'était toujours le 15 mai, date du tournage de la vidéo, soit près de trois mois après son enlèvement par les guérilleros marxistes des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

Elle briguait à l'époque la présidence, conquise le 26 mai par le candidat le plus dur à l'égard de la guérilla, le libéral dissident Alvaro Uribe. La candidate d'Ingrid Betancourt à la vice-présidence, Clara Rojas, séquestrée avec elle, apparaît plus maigre encore qu'Ingrid, en retrait sur la vidéo tournée peut-être dans la forêt amazonienne si l'on en croit un fond d'arbres dense.

D'une durée de 22 minutes, la vidéo a été éditée, donc coupée, quatre fois. On ignore si elle a été enregistrée sous la contrainte ou non. Après avoir appelé à la reprise d'un dialogue des autorités avec les insurgés, Ingrid Betancourt critique "l'abandon" dans lequel elle-même et de nombreux autres séquestrés ont été laissés, selon elle, par le président sortant Andres Pastrana et par l'Etat colombien. Elle sollicite une enquête officielle sur les circonstances de son enlèvement, affirmant qu'il a été favorisé par le refus gouvernemental de lui procurer une protection efficace alors qu'elle était candidate à la présidence.

Une loi spéciale lui avait permis, malgré sa séquestration, de rester éligible à la magistrature suprême, mais elle n'avait recueilli que 0,49% des voix, se classant cinquième de l'élection présidentielle.

Ingrid Betancourt fait partie d'un contingent de personnalités, dont plusieurs parlementaires, séquestrées par les FARC pour forcer le gouvernement à négocier leur libération contre celle de centaines de guérilleros. "Je ne demande un échange ni pour moi ni pour les autres séquestrés" dit néanmoins Ingrid Betancourt sur la vidéo, laissant le gouvernement colombien maître de sa décision.

Déclarée terroriste par les Etats-Unis et par l'Union européenne, la guérilla des FARC a diffusé cette vidéo, centrée sur l'appel au dialogue, deux semaines avant la passation des pouvoirs, le 7 août, au nouveau président colombien Alvaro Uribe. Ce dernier n'acceptera le dialogue avec les rebelles que s'ils décrètent un cessez-le-feu.

Actuellement, la stratégie des FARC vise à briser toute autorité de l'Etat. Les guérilleros menacent les élus, les magistrats et les fonctionnaires des 32 départements et des 1.112 municipalités de Colombie. Ils sont priés de démissionner immédiatement sous peine d'être considérés comme "objectifs militaires", risquant donc d'être abattus ou enlevés.

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