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L'espagnol, 2ème langue étrangère la plus étudiée par les Coréens
L'Amérique latine, objectif stratégique pour la Corée du Sud
 

  

 
Séoul - En Corée du Sud, traditions et édifices anciens cohabitent en harmonie avec un développement surprenant. (Photo Pilar Valero / LatinReporters.com)

par Pilar VALERO
 

MADRID, 4 décembre 2014 (LatinReporters.com) - La Corée du Sud, quatrième économie asiatique, voit en l'Amérique latine un objectif stratégique en fonction de son marché ample et complémentaire du modèle coréen de production, basé sur les exportations industrielles et technologiques, mais déficitaire en ressources naturelles.

Inversement, les pays d'Amérique latine sont riches en matières premières essentielles à la consommation intérieure et au développement industriel du « tigre asiatique », pays parmi les plus innovants et compétitifs de la planète.

L'ambassadeur sud-coréen en Espagne, Park Hee-Kwon, a souligné lors d'une entrevue avec LatinReporters que son pays s'est associé en qualité d'observateur à la principale alliance commerciale d'Amérique latine, l'Alliance du Pacifique (formée par le Pérou, le Chili, le Mexique et la Colombie) afin d'intensifier la pénétration et l'influence coréenne dans la région.

"Il faut garder à l'esprit que le modèle économique coréen est fortement basé sur les exportations et une proportion importante de l'expansion et des investissements des entreprises coréennes s'oriente vers l'Amérique latine", note le diplomate.

Échanges commerciaux

L'ECOS (Economic Statistics System of Korea) indique que les échanges commerciaux entre la Corée du Sud et l'Amérique latine se sont élevés à 53,550 milliards de dollars en 2013, en baisse de 4,8 pour cent par rapport à 2012. Un fléchissement dû surtout à une réduction des exportations, selon l'ambassade sud-coréenne en Espagne.

Elle souligne en revanche la croissance exponentielle des échanges commerciaux au cours de la dernière décennie: en 2004, ils représentaient à peine 19,639 milliards de dollars, soit 63 pour cent de moins qu'en 2013.

L'an dernier, la balance commerciale avec l'Amérique latine dégagea en faveur de la Corée un surplus de quelque 13,370 milliards de dollars.

Park Hee-Kwon, ambassadeur de Corée du Sud en Espagne - (Photo ambassade sud-coréenne)
En ce qui concerne l'Espagne, le Korea Custom Service a enregistré un trafic total de marchandises d'une valeur de 3,279 milliards de dollars en 2013, représentant 10,7 pour cent de plus qu'en 2012, avec un excédent commercial de 85 millions de dollars pour la Corée.

L'ambassadeur Park Hee-Kwon estime que la triangulation avec l'Espagne, via des alliances d'entreprises, peut concrétiser dans des pays latino-américains de grands projets, tel celui de 3,8 milliards de dollars développé par la multinationale espagnole Repsol et un consortium coréen dans une usine de gaz liquéfié au Pérou.

Les infrastructures, la santé, le traitement et la gestion de l'eau, le trafic, la sécurité ou l'environnement et la qualité de l'air sont, cités par le diplomate, d'autres secteurs d'intérêt dans une région en développement et en croissance économique constante et qui a donc besoin de flux importants d'investissements et de know-how.

Département d'espagnol dans 15 universités coréennes

L'attrait qu'éprouve la Corée du Sud pour l'Amérique latine et l'Espagne se reflète aussi dans l'engouement pour l'espagnol, deuxième langue étrangère la plus étudiée après l'anglais dans le pays asiatique. Aux yeux de l'ambassadeur, cette popularité s'explique par le souci des universités de répondre aux exigences d'un marché du travail très orienté vers l'extérieur et de tenter de satisfaire les nombreux étudiants qui voient en l'espagnol un outil fondamental du développement de leur carrière professionnelle.

Quinze universités coréennes ont un département d'espagnol et l'échange d'étudiants avec des universités d'Amérique latine est en augmentation constante. Il en va de même avec des universités espagnoles, dont celles de Salamanque et de Malaga.

Cependant, par rapport à des géants asiatiques comme la Chine et le Japon, la Corée du Sud demeure un pays beaucoup moins connu tant en Amérique latine qu'en Espagne, en dépit de ses secteurs de pointe tels que la technologie, la recherche, l'art, la culture, les cosmétiques ou le tourisme.

La puissance exportatrice de grandes multinationales comme Samsung, LM, Hyundai ou Kia a contribué à l'intérêt pour cette nation de 49 millions d'habitants, dévastée par la guerre civile (1950-1953) et aux ressources naturelles rares, mais néanmoins devenue l'une des plus avancées du monde.

Une stratégie de l'innovation technologique appliquée à de nombreuses industries a permis à la Corée du Sud de se hisser au leadership mondial de divers secteurs, notamment les chantiers navals et la rapidité d'accès à Internet.

"Vague coréenne" et tourisme

Au cours des dernières années, la "vague coréenne" a également contribué à la promotion du pays. D'un grand succès en Amérique latine et en Espagne, cette vague d'expressions diverses englobe notamment feuilletons télévisés, cinéma et musique, avec par exemple le rocker Psy et son "Gangnam style", qui a rendu mondialement célèbre la "danse du cheval".

La Corée du Sud veut aussi assurer sa promotion par le tourisme.>

Selon l'ambassadeur sud-coréen en Espagne, son pays a accueilli en 2013 plus de 12 millions de visiteurs attirés par la culture, la gastronomie ou le shopping. L'objectif est de devenir, dans le cadre du tourisme en Asie, une référence aux yeux de l'Amérique latine et de la péninsule ibérique.



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  • Pilar Valero directora adjunta
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