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Venezuela: le président Chavez se définit comme "le second Fidel Castro"

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Venezuela

CARACAS, 27 mai 2001 (LatinReporters.com) - Moyennant certaines différences de conditions et d’époque, le président du Venezuela, Hugo Chavez, s’est défini samedi comme "le second Fidel Castro d’Amérique latine". Il a annoncé que son gouvernement décorerait Fidel Castro lors d’une prochaine visite à Caracas du chef de l’Etat cubain. Quatrième exportateur mondial de pétrole, le Venezuela défie ainsi ouvertement les Etats-Unis, qui viennent de durcir leur attitude à l’égard du régime castriste.

C’est en visite officielle à Pékin et lors d’une conférence de presse que le président Chavez s’est identifié à Fidel Castro, dont il a fait l’éloge après avoir vivement critiqué la mondialisation de l’économie. Dès samedi soir, la majorité des médias vénézuéliens reprenaient ces déclarations dans leur édition électronique.

"Fidel est un point dans l’histoire en mouvement, un point d’éloge et de référence pour le peuple d’Amérique latine" a affirmé le président du Venezuela. Il a spécialement salué la "médecine sociale" à Cuba, l’opposant à celle du reste du continent, où prévaudrait "la médecine des marchands : si tu n’as pas d’argent, tu meurs".

Lors d’un prochain voyage, probablement cet été, Fidel Castro sera décoré par le gouvernement vénézuélien pour, précise en substance Hugo Chavez, son travail en faveur des classes défavorisées en Amérique latine.

Se référant implicitement à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) prévue pour 2005, le président Chavez a prédit que l’Amérique latine, "où les inégalités sont les plus grandes du monde",  pourrait "mourir dans la tentative " de baser son développement sur la globalisation de l’économie mondiale.

"Si nous ne sommes pas capables de créer une société basée non seulement sur des échanges économiques, mais aussi sur des projets sociaux, politiques et éthiques, nous serons victimes de la loi de la jungle" a estimé Hugo Chavez.

Dans son périple à l’étranger entamé le 13 mai, le président vénézuélien vient de conclure successivement en Russie, en Iran et en Chine, des "alliances stratégiques", selon sa propre expression. Il y a multiplié les déclarations en faveur d’un "monde multipolaire" qui ne serait plus dominé exclusivement par les Etats-Unis.

Depuis son élection triomphale, en 1998, l’ancien lieutenant-colonel putschiste a lancé au Venezuela la "révolution bolivarienne". Il a rapproché son pays de Cuba. Caracas livre à La Havane du pétrole à un prix préférentiel. Des Cubains travaillent dans l’enseignement et le monde sportif au Venezuela. Les universités et les hôpitaux de Cuba accueillent des Vénézuéliens.

En bons termes avec la guérilla pro-cubaine de Colombie, Hugo Chavez fut aussi le premier chef d’Etat à visiter l’Irak de Saddam Hussein depuis la guerre du Golfe de 1991. En avril dernier, au Canada, il fut l’unique des 34 chefs d’Etat ou de gouvernement signataires de la Déclaration de Québec à faire consigner ses réserves sur la "démocratie représentative", ciment politique de la future Zone de libre-échange des Amériques.

Hugo Chavez renouvelle son admiration pour Fidel Castro quelques jours après que le président des Etats-Unis, George W. Bush, a réaffirmé son "plein appui" à l’embargo économique contre Cuba et aux dissidents et émigrés anticastristes, "aussi longtemps qu’il n’y aura pas de liberté dans ce pays".

Quatrième exportateur mondial de pétrole, le Venezuela est aussi, après l’Arabie Saoudite et le Canada, le 3e fournisseur d’or noir des Etats-Unis, confrontés actuellement à un déficit énergétique.

A la veille de son actuelle tournée internationale, le président vénézuélien avait déclaré envisager "sérieusement" de décréter l’état d’exception pour faire face aux "graves problèmes" économiques et sociaux de son pays. L’opposition, les milieux économiques, l’Eglise et même les alliés socialistes de Hugo Chavez dénoncent cette "menace totalitaire".


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