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Les fumées couvrent 8 des 9 départements
Bolivie: les incendies ravagent la Terre mère d'Evo Morales
LA PAZ, lundi 23 août 2010 (LatinReporters.com) - Les fumées d'incendies provoqués par des brûlis agricoles couvrent huit des neuf départements de la Bolivie a indiqué dimanche le Service national de météorologie. Au moins 25.000 foyers d'incendies ont été recensés depuis deux mois et environ 1,5 million d'hectares ont brûlé, selon l'Autorité des forêts et des terres. Une photo satellite de la NASA illustre ce diagnostic catastrophique pour la "Terre mère" du président Evo Morales.

Une myriade de points rouges désigne les foyers d'incendies sur cette photo prise le 16 août 2010. Depuis, le feu n'a cessé de progresser, ravageant forêts, jachères et parcs naturels. A l'ouest du pays, protégé par la Cordillère des Andes, seul le département d'Oruro n'est pas contaminé.

Plus de 20 aéroports régionaux sont fermés par intermittence à cause de la visibilité insuffisante. Le responsable du Service national d'épidémiologie, René Lenis, s'inquiète de la forte hausse d'infections respiratoires aiguës, surtout dans les régions amazoniennes des départements septentrionaux de Beni et Pando. Il souligne aussi que les fumées provoquent des problèmes de peau et des cas de conjonctivite.

Selon le Service national de météorologie, aucune pluie n'est attendue cette semaine. Le directeur de l'Autorité des forêts et des terres, Cliver Rocha, croit que l'absence de pluies pourrait élever à 50.000 le nombre de foyers d'incendies et à 6 millions d'hectares, soit 6% du territoire national, la superficie sinistrée.

Evo Morales et la "Terre mère"

Le président amérindien de la Bolivie, le socialiste radical Evo Morales, qualifiait le 19 août les incendies de "phénomènes naturels". Admettant qu' "il n'y a pas d'équipements pour combattre les incendies", il se prononçait pour une demande d'aide au Brésil, à l'Argentine et au Chili. Ces pays voisins disposent d'avions et hélicoptères bombardiers d'eau, mais leur aide se fait attendre.

Promoteur de campagnes écologistes internationales et organisateur, en avril dernier à Cochabamba, de la Ière Conférence mondiale des peuples sur le changement climatique et les droits de la Terre mère, Evo Morales y faisait approuver un Accord des peuples qui sera soumis à la prochaine conférence des Nations unies sur le climat, du 29 novembre au 10 décembre à Cancun (Mexique).

Imputant au "système capitaliste" la responsabilité du réchauffement planétaire, cet Accord des peuples recommande notamment la récupération de "pratiques ancestrales" des peuples originaires pour préserver la "Terre mère". L'une des pratiques ancestrales dans l'agriculture bolivienne est le "chaqueo". Ce mot désigne les brûlis d'avant semailles, cause directe de l'enfer qui ravage aujourd'hui la Bolivie.

Photo NASA's Aqua Satellite
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