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Espagne-immigration: régularisation moins humanitaire qu'économique

Latino-Américains travaillant dans la restauration à Madrid
Photo LatinReporters
MADRID, mercredi 27 octobre 2004 (LatinReporters.com) - Ce n'est qu'en 2005 et pendant trois mois, de février à avril, que se concrétisera la régularisation massive d'immigrés clandestins annoncée dès août dernier par le gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero. Le ministre du Travail, Jesus Caldera, en a précisé mercredi les modalités définitives, plus économiques qu'humanitaires. [Texte intégral en espagnol, fichier pdf]

Ancien pays de forte émigration, l'Espagne accueillait l'an dernier 35% -un record- de l'ensemble du flux migratoire net vers l'Union européenne.

Sur aujourd'hui plus de trois millions d'étrangers, près d'un million sont clandestins en Espagne. Quelque 200.000 à 400.000 d'entre eux pourraient, selon des sources syndicales et patronales, bénéficier de la nouvelle régularisation extraordinaire, la 6e en moins de 20 ans.

Pour recevoir un permis de séjour d'un an, éventuellement renouvelable, les clandestins devront, de février à avril 2005, prouver qu'ils sont en Espagne depuis six mois ou plus, disposer d'un contrat de travail d'une durée d'au moins six mois aussi (c'est à l'employeur qu'il reviendra de le présenter aux autorités) et cotiser à la sécurité sociale. Les secteurs de l'agriculture, de la construction, de l'hôtellerie et les travaux domestiques bénéficieront de flexibilité dans l'application de ces critères de base.

Comme le souhaitaient gouvernement et syndicats, la régularisation sera ainsi étroitement liée aux capacités du marché du travail, à la consolidation de la sécurité sociale et à la hausse des rentrées fiscales découlant de la réduction du travail au noir.

La régularisation en apparaît globalement moins humanitaire qu'économique. Le ministre Jesus Caldera le confirme implicitement lorsqu'il avertit que les clandestins ne satisfaisant pas aux critères tomberont sous le coup d'une politique d'expulsion renforcée.

Pour avoir été annoncée dès l'été dernier, créant ainsi un effet d'appel relevé surtout aux frontières terrestres franco-espagnoles (des clandestins de divers pays d'Europe refluant sur l'Espagne), la prochaine régularisation aura peut-être attiré plus de sans-papiers qu'elle n'en légalisera. Selon le ministre Caldera, elle sera refusée à ceux arrivés après juin 2004.

La date d'arrivée prise en considération sera celle d'une paradoxale inscription administrative municipale (padron ou empadronamiento) effectuée par la majorité des immigrés. L'étonnant padron n'activait jusqu'à présent aucun service de police. Il permet même aux clandestins de bénéficier de la couverture sanitaire de base et de s'abonner à l'électricité, au téléphone, etc. [Explications complémentaires sur le padron]

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