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Espagne: le message des bombes de l'ETA

Indépendantistes basques de l'ETA - Vidéo-photo ETB
MADRID, lundi 6 décembre 2004 (LatinReporters.com) - Sept bombes ont secoué lundi sept villes espagnoles. Plus de peur que de mal, mais avec ce show détonant que le ministre de l'Intérieur leur attribue, les séparatistes basques de l'ETA lancent plusieurs messages.

Les explosions ont fait au moins cinq blessés légers. Les dégâts matériels sont peu importants. Les charges étaient de faible puissance et, 50 minutes avant les explosions, deux appels téléphoniques au nom de l'ETA à un journal basque avaient permis à la police d'évacuer à temps les lieux visés, dont plusieurs cafétérias.

La nouvelle offensive des indépendantistes basques adresse plusieurs messages implicites aux autorités espagnoles.

Primo: votre Constitution, semble dire l'ETA, ne sera jamais la nôtre. L'Espagne fêtait en effet ce 6 décembre, jour férié, le 26e anniversaire de sa Constitution démocratique.

Secundo: nous, l'ETA, frappons encore où nous le voulons, malgré vos succès policiers. De Santillana del Mar, sur l'Atlantique, à Malaga, sur la Méditerranée, en passant par Léon (la ville de José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement socialiste), Valladolid, Avila, Alicante et Ciudad Real, les sept villes secouées lundi par des explosions tracent une ligne nord-sud traversant toute l'Espagne.

Vendredi dernier, avec l'explosion de cinq autres bombes "légères" dans autant de stations-service, ce fut Madrid, au centre du pays, qui eut très peur. Un engin du même type désamorcé samedi à Almeria -il était programmé pour exploser aussi lundi- porte à 13 le nombre total de bombes posées par l'ETA pour saboter les cinq jours de vacances que les Espagnols appellent "le pont de la Constitution".

Le troisième message implicite de cette offensive est le plus inquiétant: actuellement, nous ne tuons plus, disent d'une certaine façon les séparatistes de l'ETA, mais si nous voulions à nouveau endeuiller l'Espagne, qui pourrait nous en empêcher?

Effectivement, si au lieu de 300 grammes d'explosif (évaluation de la police), les 13 bombes du week-end en avaient, par exemple, contenu chacune deux ou trois kilos, et si en plus l'ETA n'avait pas averti par téléphone, le massacre aurait été inévitable. Les terribles attentats islamistes de Madrid du 11 mars dernier (191 morts et 2.000 blessés) dissuadent sans doute les activistes basques d'en rajouter, mais pour combien de temps?

Ces divers messages implicites des terroristes de l'ETA peuvent se résumer en un seul, adressé au gouvernement socialiste de M. Zapatero, qui s'est déclaré partisan d'un élargissement des autonomies régionales: négociez avec nous le droit des Basques à l'autodétermination et vous aurez la paix.

A peine était-il averti des dernières explosions que M. Zapatero affirmait, une fois de plus : "Le seul destin de l'ETA est la fin de la violence et l'abandon des armes". Son ministre de l'Intérieur, José Antonio Alonso, renchérissait: "L'ETA doit abandonner tout espoir".

Le chef du gouvernement espagnol reçoit mardi à Saragosse son principal allié dans la lutte contre le terrorisme basque: le président français Jacques Chirac.

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