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     |  | | Le Bavard Latino Espagne / Gouvernement anti-crise : les Sports à ... Zapatero!
 
 MADRID, mardi 7 avril 2009 (LatinReporters.com) - Le Conseil supérieur des Sports dépendra "directement du 
 président du gouvernement" (sic) a annoncé le 7 avril à
Madrid le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero en présentant
son nouveau cabinet anti-crise.  Or, le président du gouvernement,
c'est lui. Le voilà donc de  facto ministre des Sports du royaume
d'Espagne.
 
 
 
Pour la popularité, c'est astucieux. En effet, le football ("la roja"
championne d'Europe), le tennis (Nadal nº1 mondial) et déjà
dans une moindre mesure la Formule 1 (Alonso sur Renault) sont actuellement
les baumes populistes quotidiens d'une Espagne en déconfiture économique
et sociale. Officiellement, M. Zapatero prétend mieux promouvoir la
candidature de Madrid aux Jeux olympiques de 2016.|  |  | José Luis Rodriguez Zapatero annonçant en direct le remaniement de son gouvernement. (7 avril 2009 - Capture d'écran LatinReporters) |  |  |  
 La crise mondiale a dynamité le premier gouvernement de la seconde 
législature zapatériste moins d'un an après sa présentation. 
"Mon objectif est d'imprimer un changement de rythme pour lutter contre la 
crise et de préparer le futur modèle économique" a affirmé 
M. Zapatero. Il a souligné que le remaniement 
intervient à un "moment important", à quelques mois de la présidence 
espagnole de l'Union européenne (UE), au premier semestre 2010.
 
 Au total, 5 nouveaux ministres contre 5 remerciés. Cette valse est 
"l'aveu explicite d'un échec" claironne Mariano Rajoy, chef de la droite
incarnée par le Parti Populaire (PP). Il se demande "à quoi
bon changer l'équipage lorsque le capitaine navigue sans cap?" Mais
en avaient-ils un, les amis idéologiques de don Mariano qui ont déclenché 
à Wall Street la crise globale?
 
 Dans son bulletin mensuel de mars, la Banque
 d'Espagne annonçait deux ans encore de récession et un taux 
de chômage catastrophique frôlant en 2010 les 20%. Selon Eurostat, 
les 3,5 millions actuels de chômeurs espagnols représentent 15,5
% de la population active, record des 27 pays de l'UE.
 
 L'éclatement de la bulle immobilière et l'assèchement 
du crédit ont précipité plus rapidement qu'ailleurs cette
catastrophe socio-économique. Elle a un prix politique: victoire
du PP sur les socialistes aux élections régionales de Galice
le 1er mars, sondages nationaux favorables à la droite (40,7% au
PP contre 39,2% aux socialistes dimanche dernier) et défaite possible
du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, gouvernemental) au scrutin européen
de juin.
 
 M. Zapatero devait réagir. D'où le remue-ménage ministériel 
de ces Pâques 2009, opéré dès son retour des 
grands-messes du G20, de l'OTAN et de l'UE célébrées 
sur le Vieux continent par le messie Barack Obama, ami proclamé du 
leader socialiste espagnol.
 
 Economie et Finances changent de mains
 
 Exit Pedro Solbes, 66 ans, ministre de l'Economie et des Finances depuis
 l'avènement de Zapatero en 2004. Cet ancien commissaire européen aux Affaires 
économiques contribua à une nouvelle 
victoire socialiste aux législatives de mars 2008 par le message "La 
crise? Quelle crise?" (à l'époque slogan officiel zapatériste) face au PP jugé alors alarmiste 
dans un débat télévisé à forte audience. Le désastre enfin 
reconnu, tentant en vain de maintenir dans une orthodoxie financière 
l'inévitable explosion des dépenses sociales, il aspirait publiquement 
ces dernières semaines à la retraite.
 
 Il cède son portefeuille stratégique à Elena Salgado, 
59 ans, jusqu'alors ministre des Administrations publiques. Titulaire de la
Santé lors de la première législature, elle reste dans
les mémoires pour sa loi anti-tabac et l'échec d'une autre anti-alcool.
Première Espagnole de l'histoire à régir l'Economie et les Finances, il lui faut 
maintenant trouver la potion anti-crise qui ranimera l'ivresse collective.
 
 Deux des nouveaux venus, le premier au ministère inédit de la Politique 
territoriale et l'autre à celui de l'Equipement, Manuel Chaves et José 
Blanco, sont et restent respectivement président et secrétaire 
général-adjoint du PSOE, que M. Zapatero dirige en qualité 
de secrétaire général. Les nº 1, 2 et 3 socialistes 
se rassemblent donc au sein du même exécutif. Gouvernement et 
PSOE se confondent à un point également inédit.
 
 A 64 ans, Manuel Chaves abandonne l'Andalousie où il règne 
depuis 1990. Elu six fois consécutivement président du gouvernement 
régional andalou après avoir été ministre du Travail de Felipe Gonzalez, 
il laisse dans le plus vaste grenier à votes socialistes 
22% de chômeurs. C'est donc un moteur régional de la crise qui entre dans un 
gouvernement censé la combattre. Justifiant la création du nouveau ministère 
octroyé à Manuel Chaves, M. Zapatero argumente que "la cohésion 
territoriale est le complément nécessaire à la cohésion 
sociale". Peut-être la confirmation involontaire des tensions, aléas 
et gaspillages liés à la division de l'Espagne en 17 régions 
autonomes.
 
 A la Culture, l'ex-journaliste César Antonio Molina est remplacé 
par Angeles Gonzalez-Sinde, scénariste, réalisatrice et directrice 
de l'Académie espagnole de cinéma. Est ainsi officialisé le lien 
entre pouvoir socialiste et professionnels espagnols du septième 
art, traditionnellement ancrés à gauche et tout aussi traditionnellement 
quémandeurs de subsides publics pour compenser l'Hollywoodphilie des spectateurs.
 
 Les autres mouvements de portefeuilles valent peu de commentaires hors d'Espagne. 
Notons que Miguel Angel Moratinos conserve les Relations extérieures, 
Carme Chacon la Défense et Alfredo Perez Rubalcaba l'Intérieur. 
Ce dernier est supporter du Real Madrid et M. Zapatero du 
FC Barcelona.
 
 Critiqué à droite, le chef du gouvernement l'est également 
sur sa gauche. Le député Gaspar Llamazares, personnalité 
la plus connue de la Gauche Unie (IU, écolo-communiste), reproche aux
socialistes de "serrer les rangs" derrière leur parti au lieu de rechercher
à gauche les solutions à la crise. Il qualifie le remaniement
ministériel de "pas en arrière et vers l'intérieur". 
Un dribble politique en somme, comme sur la pelouse du Barça. Normal, 
vu les nouveaux attributs de M. Zapatero.
 
 Auteur: Le Bavard Latino
 
 
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