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L'opinion publique mexicaine s'y oppose
Sarkozy-Mexique: "rapatriement" de Florence Cassez sollicité par la France (selon La Jornada)

MEXICO, dimanche 8 mars 2009 (LatinReporters.com) - "Le gouvernement français a déjà sollicité du Mexique le rapatriement de Florence Cassez", Française condamnée à 60 ans de prison pour complicité d'enlèvements qu'elle nie, et "diverses autorités nationales analysent la possibilité juridique" d'une réponse positive du président mexicain Felipe Calderon écrit le 8 mars l'influent quotidien mexicain de gauche La Jornada.

"Embrouille judiciaire, défi diplomatique" titrait le 7 mars le quotidien mexicain El Universal en regard d'une photo de Florence Cassez, se demandant si elle est "coupable" ou "inculpée" abusivement.
A la veille de sa première visite d'Etat au Mexique, le président français Nicolas Sarkozy devait aborder le cas de Florence Cassez lors d'un déjeuner privé dimanche près de Mexico avec Felipe Calderon.

"Diverses autorités nationales analysent la possibilité juridique de l'acceptation par le gouvernement de Felipe Calderon de l'envoi de la citoyenne française dans son pays" ont confirmé à La Jornada "des sources de la Procuraduría General de la República (PGR)". Cet organe fait figure d'avocat de l'Etat mexicain et émet des appréciations juridiques lorsque le requiert le chef de l'Etat.

Selon "des fonctionnaires de la PGR" consultés par La Jornada, le gouvernement français aurait sollicité depuis plusieurs jours que Florence Cassez purge sa peine en France. La présidence française n'a jamais fait état jusqu'à présent de cette requête. Nicolas Sarkozy avait toutefois promis d'aborder ce dossier avec Felipe Calderon, tout en qualifiant l'affaire d'"extrêmement sensible". L'indépendance théorique de la justice mexicaine et la sensibilisation des Mexicains au fléau des enlèvements, quelque 8.000 par an, ne peuvent en effet être ignorées.

Dans une interview publiée par le quotidien français Le Monde daté du 6 mars, le président Calderon semblait déjà répondre à une requête française. Il déclarait que Florence Cassez a le choix entre deux voies. "Elle peut porter son affaire devant la Cour suprême mexicaine" disait-il, dans l'espoir d'être blanchie, en raison des nombreuses irrégularités qui, d'après ses avocats, entachent le dossier. Si la condamnée renonce à ce recours, précisait M. Calderon, "elle peut demander son transfèrement" en vertu de la Convention de Strasbourg, qui lui permet de purger sa peine en France.

Incarcérée depuis décembre 2005, la jeune Française, 34 ans, se trouve ainsi face à un choix difficile: contester sa condamnation devant la Cour suprême mexicaine dans l'espoir d'un nouveau procès, ce qui la laisserait un an ou deux de plus dans sa prison mexicaine dans l'attente d'un nouveau verdict, ou accepter sa condamnation et demander un transfèrement immédiat en France où sa peine serait probablement aménagée.

L'information publiée par La Jornada suggère implicitement que la détenue aurait déjà choisi la seconde solution et qu'une réponse juridique mexicaine à la demande de son transfèrement serait imminente.

Mais des complications se dessinent. Contre l'opinion exprimée par le président Calderon, une partie du gouvernement mexicain estimerait, selon les sources de la PGR interrogées par La Jornada, que Florence Cassez ne peut pas être autorisée à purger sa peine en France, car les conventions internationales ne contempleraient pas le rapatriement de personnes impliquées dans la "criminalité organisée". C'est de cette catégorie que relève le gang du "Zodiaco" auquel auraient appartenu Florence Cassez et son compagnon sentimental mexicain, Israël Vallarta.

En outre, diverses organisations civiles mexicaines luttant pour la transparence de la justice et de la politique, ainsi que la quasi totalité des internautes dans les forums ad hoc ouverts par les éditions digitales des médias mexicains s'opposent vivement au transfèrement de Florence Cassez, qui jouit en revanche en France d'un grand appui médiatique et parlementaire.

Dans un éditorial, La Jornada va jusqu'à fustiger dimanche "un esprit d'interventionnisme et même de colonialisme des occupants actuels de l'Elysée".

Même des sénateurs du Parti de la révolution démocratique (PRD), principale formation de l'opposition de gauche mexicaine, avertissent le président conservateur Felipe Calderon que "libérer" Florence Cassez, que disent avoir reconnue plusieurs séquestrés enlevés par le "Zodiaco", serait un signal très négatif pour le Mexique dans sa lutte difficile pour la sécurité publique et le respect de la justice.

Ce dossier domine dans les médias les objectifs économiques et politiques de la visite d'Etat du président Sarkozy. On a presque l'impression que Florence Cassez peut jeter entre la France et le Mexique un froid comparable à celui que la longue séquestration de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt par la guérilla des FARC fit régner entre Paris et Bogota.


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