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Obama président: discours d'investiture et réactions (Amérique latine et Espagne)

Barack Obama prête serment - Photo Cecilio Ricardo
Washington, 20 janvier 2009 - Sous les yeux de sa femme Michelle, Barack Obama prête serment aux portes du Capitole quelques instants avant de prononcer devant deux millions de personnes son discours d'investiture à la présidence des Etats-Unis. (Photo Master Sgt Cecilio Ricardo, US Air Force).
 Vidéo du discours d'investiture traduit par voix superposée (TF1, 21'04")
 Vidéo du discours d'investiture; original en anglais (BBC, 19'45")

MADRID, jeudi 22 janvier 2009 (LatinReporters.com) - A l'exception notable du Venezuela officiel de Hugo Chavez, les présidents et gouvernements d'Amérique latine saluent avec optimisme, ainsi que l'Espagne, le discours d'investiture prononcé le 20 janvier à Washington devant quelque deux millions de personnes par le premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama, sur l'honnêteté duquel Fidel Castro dit n'avoir "aucun doute".

Aux côtés de sa nouvelle définition de la sécurité, qu'il faudrait lier aux grands idéaux, de son appel à la surveillance du marché, de sa profession de foi dans les énergies renouvelables, de sa confirmation d'un prochain désengagement militaire des Etats-Unis en Irak et d'une offre de respect mutuel adressée au monde musulman, Barack Obama a pourtant pu irriter plus d'un régime latino-américain, en particulier ceux de la gauche radicale (Cuba, Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Equateur), en affirmant que la capacité du marché à générer la richesse et à étendre la liberté est sans égale, en désignant comme ennemis historiques tant le communisme que le fascisme et en plaçant "du mauvais côté de l'histoire" ceux qui musèlent leurs dissidents ou font reposer sur l'Occident les maux de leur société.

Comme nous l'avons fait pour son discours de la victoire prononcé le 4 novembre 2008 à Chicago au soir de l'élection présidentielle, LatinReporters facilite l'accès à la vidéo et au texte intégral du discours d'investiture de Barack Obama, désormais 44e président des Etats-Unis.

Nous relevons aussi, précédant celles recueillies en ESPAGNE, les principales réactions officielles dans des pays significatifs de la gauche latino-américaine radicale ou modérée: CUBA, VENEZUELA, BOLIVIE, ARGENTINE et BRÉSIL.

Quant aux Latino-Américains vivant aux Etats-Unis, leur souhait majoritaire est que Barack Obama légalise par une réforme migratoire plus de 12 millions d'immigrés sans papiers d'identité, en majorité mexicains, et en finisse avec les rafles policières et les rapatriements forcés qu'ils subissent.

CUBA - Fidel Castro: "Aucun doute sur l'honnêteté d'Obama, mais..."

Dans un article daté du 21 janvier publié par la presse officielle cubaine et dédié à la visite à Cuba de la présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, l'ex-président cubain Fidel Castro écrit: "En parlant des Etats-Unis, j'ai signalé a Cristina l'importance historique pour Cuba que hier à 12h [moment de l'investiture de Barack Obama; ndlr] dix présidents aient défilé en 50 ans, au cours desquels, malgré l'immense pouvoir de ce pays [les Etats-Unis], ils n'avaient pas pu détruire la Révolution cubaine. J'ai dit [à Cristina Kirchner] que je n'avais personnellement aucun doute sur l'honnêteté avec laquelle Obama, onzième président [des Etats-Unis] depuis le 1er janvier 1959 [date du triomphe de la révolution cubaine], exprimait ses idées, mais que malgré ses nobles intentions de nombreuses questions demeuraient sans réponse. A titre d'exemple, je me demandais: comment un système gaspilleur et consommateur par excellence pourrait-il préserver l'environnement?"

Raul Castro, frère et successeur à la présidence de Fidel hospitalisé depuis juillet 2006, voit pour sa part en Barack Obama "un homme bon" et il lui a souhaité "bonne chance".

Le discours d'Obama a été très applaudi par des représentants de la dissidence cubaine qui l'ont vu en direct grâce à une invitation du Bureau des intérêts des Etats-Unis à La Havane. Elizardo Sanchez, dirigeant de la Commission cubaine des droits de l'homme, estime que Barack Obama a lancé "des avertissements clairs" à Cuba sans citer ce pays, notamment en critiquant ceux qui bâillonnent les opinions dissidentes.

"Je recommanderais à tous les Cubains et en particulier aux autorités cubaines de lire et de méditer le discours [de Barack Obama]" a commenté, en s'avouant "très remué" et émotionné", l'économiste Oscar Espinosa, l'un des 75 dissidents incarcérés en 2003 et aujourd'hui en liberté conditionnée pour raison de santé.

Dans les rues de La Havane, des Cubains anonymes se demandent si Barack Obama lèvera, ou pour le moins allégera comme il l'avait suggéré lors de sa campagne électorale, l'embargo commercial et financier imposé par les Etats-Unis contre Cuba depuis 1962.

Voir aussi "Obama, Fidel Castro, sa mort et une photo qui la dément à nouveau".

VENEZUELA - Hugo Chavez: "Que personne ne se fasse d'illusions"

Se déclarant satisfait de la fin de l'ère de George W. Bush, qu'il a accusé d'avoir semé dans le monde "la terreur et la violence", Hugo Chavez, président du Venezuela et allié du régime communiste cubain, a émis l'espoir que l'avènement de Barack Obama produise "un changement réel dans les relations des Etats-Unis avec les pays du Tiers-Monde". Il a néanmoins ajouté: "Que personne ici ne se fasse d'illusions, car il s'agit de l'empire nord-américain".

"Indépendamment de qui gouverne les Etats-Unis, la révolution bolivarienne continuera à aller de l'avant et à construire l'indépendance nationale du Venezuela" a affirmé le président Chavez.

Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Nicolas Maduro, a saisi l'occasion de l'investiture du nouveau président américain pour le prier de "rectifier" de récentes déclarations dans lesquelles, selon Hugo Chavez, Barack Obama a accusé le Venezuela d'être un facteur négatif dans la région et d'appuyer des groupes terroristes tels que la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes).

Aux yeux de Nicolas Maduro, ces déclarations de Barack Obama s'inscrivent "dans le même schéma que celui imposé par le clan Bush". Le ministre estime insolite d'accuser le Venezuela de soutenir le terrorisme alors que le déjà ex-président américain George W. Bush a laissé en Irak "un million de morts", a créé des "prisons clandestines où l'on torture et on assassine" et a coopéré au "massacre" du peuple palestinien à Gaza.

BOLIVIE - Evo Morales salue avec optimisme le "frère noir"

Comme le président cubain Raul Castro, l'Amérindien Evo Morales, président socialiste de la Bolivie, a souhaité "bonne chance" à Barack Obama, avec l'espoir mêlé d'optimisme "qu'il puisse garantir un changement profond" de la politique des Etats-Unis et "résoudre les affrontements et guerres provoquées par l'ex-président Bush".

"Pour la première fois aux Etats-Unis, un frère noir a gagné les élections démocratiquement. Je sens que le monde commence à changer" a commenté Evo Morales. Il a relevé que "les indigènes d'Amérique latine et ceux qu'on appelle les Afro-Américains ont été soumis à l'esclavage et à la discrimination au cours de l'histoire".

"J'ai grand espoir qu'avec le nouveau président des Etats-Unis les relations diplomatiques s'amélioreront" a affirmé le président Morales, se déclarant disposé "à travailler ensemble, sans conditionnement ni imposition de politiques".

Socialiste radical proche des frères Castro et de Hugo Chavez, Evo Morales avait expulsé en septembre dernier l'ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie, Philip Goldberg, l'accusant de conspiration contre l'unité du pays. Washington expulsa à son tour l'ambassadeur bolivien et supprima d'importants abattements de droits de douane dont bénéficiait l'importation de produits boliviens.

Le ministre bolivien des Affaires étrangères, David Choquehuanca, a pour sa part salué le changement "historique" que signifie l'investiture de Barack Obama, qui "représente un espoir non seulement pour le peuple nord-américain, mais aussi pour tous les pays du monde".

ARGENTINE - Cristina Kirchner: "Confirmation des bonnes expectatives"

Le discours d'investiture de Barack Obama est "positif" et "confirme les bonnes expectatives" qu'il a soulevées a déclaré le 20  janvier la péroniste de gauche et présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, alors en visite officielle à Cuba. Elle a souligné "par-dessus tout" le passage du discours dans lequel le nouveau président des Etats-Unis a constaté, dit-elle, "que le monde a changé et que personne ne peut l'ignorer".

"Que la sécurité ne puisse pas s'obtenir aux dépens des idéaux dans un monde où au nom de la sécurité se sont produites des invasions, des attaques, des violations de souverainetés nationales, est un élément hautement positif" des paroles de Barack Obama a ajouté la présidente argentine. Elle a apprécié aussi "d'entendre dire que le marché est générateur de richesses, mais qu'il agit souvent de manière irresponsable et qu'il est donc nécessaire de le surveiller et de le contrôler".

Quant au ministre argentin des Relations extérieures, Jorge Taiana, il s'est déclaré confiant que l'arrivée d'Obama à la Maison blanche "se traduira" par "davantage de multilatéralisme", "davantage d'économie réelle" et un dialogue "franc et horizontal" avec l'Amérique latine.

BRÉSIL - Lula da Silva: "Trouver des solutions urgentes à la crise financière"

Le président du Brésil, le socialiste modéré Luiz Inacio Lula da Silva, a félicité Barack Obama et a souligné les objectifs communs et les similitudes entre leurs deux pays "multiethniques, démocratiques et d'une grande diversité culturelle". Le chef d'Etat brésilien, qui réclame depuis longtemps, comme la plupart de ses homologues de la région, la levée de l'embargo américain contre Cuba, affirme partager avec Barack Obama l'intention de rechercher des solutions politiques, dans une perspective multilatérale, "aux grands problèmes qui menacent la sécurité collective" mondiale.

"Je partage également son souci de trouver des solutions urgentes et profondes permettant d'affronter la grave crise financière et économique née dans le monde développé et qui menace les pays en développement", a ajouté le président Lula da Silva. Selon lui, on ne peut pas admettre que soit "frustré l'effort de dizaines de millions d'hommes et de femmes" qui, au Brésil et dans le reste de l'Amérique latine, ont "reconstruit" ces dernières années leur économie, bénéficiant "d'indéniables progrès sociaux et politiques".

ESPAGNE - Zapatero: "Identité social-démocrate très pure"

Le président du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a exprimé sa satisfaction pour le "signe d'identité social-démocrate très pure" qu'il décèle dans le discours d'investiture de Barack Obama. Il lui a offert son appui, estimant que l'espoir de paix et de dialogue que fait surgir le nouveau président américain est "une opportunité que nous n'allons pas perdre".

M. Zapatero a souligné l'appel de Barack Obama à une nouvelle relation avec le monde musulman et a loué sa nouvelle vision de l'ordre international qui, précise-t-il, met "le pouvoir des idées au-dessus de la force, sans renoncer à elle".

Le dirigeant socialiste espagnol s'est dit intéressé à construire avec la nouvelle administration américaine "une entente et une action commune" non pas "vers" ni "pour", mais plutôt "avec" l'Amérique Latine, que M. Zapatero a qualifiée de "très importante" pour les Etats-Unis et l'Espagne.

Selon le ministre espagnol des Affaires extérieures, Miguel Angel Moratinos, une rencontre bilatérale aura lieu en 2009 entre Barack Obama et José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier, au pouvoir depuis avril 2004, n'a jamais eu le moindre entretien en tête-à-tête avec George W. Bush. Les modalités expéditives du retrait, dès avril 2004, des militaires espagnols dépêchés en Irak, sans respecter le délai initialement annoncé par M. Zapatero et sans coordination avec les alliés, avaient irrité Washington autant sinon davantage que le retrait lui-même.

Sans exclure ni affirmer que l'Espagne pourrait accueillir des islamistes détenus sur la base américaine de Guantanamo (Cuba) afin d'aider Barack Obama à mettre fin à leur détention jugée illégale par divers gouvernements et organismes internationaux, le ministre Moratinos a indiqué qu'il faut analyser "cas pas cas" la situation de ces prisonniers avant d'étudier l'accueil éventuel de l'un ou l'autre d'entre eux.

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