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Crise provoquée par la visite du chef de l'opposition à Bogota
Le Venezuela accuse la Colombie de conspirer avec Capriles
 


 
Le président colombien Juan Manuel Santos (à droite) reçoit le 29 mai 2013 à Bogota le chef de l'opposition vénézuélienne, Henrique Capriles, provoquant une crise diplomatique avec Caracas. (Photo Javier Casella / SIG)

CARACAS, vendredi 31 mai 2013 (LatinReporters.com) - Fureur à Caracas, qui ouvre une crise diplomatique avec Bogota. Le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro estime que le voyage du chef de l'opposition Henrique Capriles en Colombie et son entrevue du 29 mai avec le président colombien Juan Manuel Santos relèvent d'une "conspiration" contre le Venezuela. Disant avoir "perdu confiance dans le président Santos", M. Maduro veut réexaminer "toutes les relations" bilatérales.

Reçu aussi par les présidents du Sénat et de la Chambre des députés colombiens, Henrique Capriles inscrivait sa visite à Bogota dans le cadre d'une campagne internationale dénonçant la présumée "fraude électorale" qui aurait permis à "l'illégitime" Nicolas Maduro de lui "voler la victoire" à l'élection présidentielle vénézuélienne du 14 avril dernier. L'annulation de l'élection est réclamée par M. Capriles devant la Cour suprême, qui tarde à se prononcer.

Réagissant dès mercredi soir sur le canal public de télévision VTV, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias Jaua affirmait que la visite d'Henrique Capriles en Colombie et son entretien avec le président Santos "confirment que depuis Bogota une conspiration est en cours contre la paix au Venezuela", impliquant "les plus hauts pouvoirs de l'État colombien".

Négociations Colombie-Farc dans le viseur de Caracas

Le ministre Jaua annonçait une première riposte diplomatique, visant l'un des flancs les plus sensibles du gouvernement colombien, à savoir ses négociations de paix ouvertes depuis six mois à La Havane avec la guérilla marxiste des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) pour tenter de clore un conflit intérieur vieux d'un demi-siècle. Le Venezuela, parfois soupçonné de tolérer sur son territoire des camps des Farc, est l'un des quatre pays associés aux négociations de La Havane pour les faciliter. Mais, révélait Elias Jaua, le président Maduro a ordonné le rappel de son délégué à ces pourparlers de paix afin d'évaluer si la participation du Venezuela y est encore pertinente.

Le gouvernement du président Maduro "regrette profondément que le président Santos ait fait un pas qui, douloureusement, va nous mener à un déraillement des bonnes relations" bilatérales, ajoutait le ministre Jaua. Et d'insister : "Il est regrettable pour nos deux peuples" qu'au moment où le gouvernement du Venezuela "déploie des efforts énergiques" pour rétablir la paix en Colombie, "il reçoive pour réponse des institutions de l'État colombien l'encouragement et la stimulation de ceux qui cherchent à déstabiliser la paix au Venezuela".

Auparavant, le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, l'influent député chaviste Diosdado Cabello, avait accusé le président colombien d'avoir "agressé" le Venezuela et posé une "bombe" dans les relations bilatérales en recevant le "fasciste et assassin" Capriles.

Le président Nicolas Maduro accentuait l'offensive jeudi, également à la télévision publique, affirmant que, selon ses "nombreuses sources d'information", "l'ensemble de l'État colombien s'est mis d'accord" pour tenter de le renverser.

Reprochant au président Santos d'avoir "lavé la face de la droite fasciste vénézuélienne" en recevant à Bogota l'opposant Henrique Capriles, M. Maduro accusait en outre son homologue colombien d'ingérence dans les affaires internes du Venezuela, exigeant ensuite une "rectification" rapide. Entre-temps, "nous continuerons à réévaluer toutes nos relations avec le gouvernement actuel de la Colombie" poursuivait Nicolas Maduro.

Maduro n'a plus confiance en Santos, qui "poignarde le Venezuela dans le dos"

Affirmant que la médiation exercée à la demande de M. Santos par le Venezuela auprès de la guérilla des Farc avait permis l'ouverture des négociations de paix à La Havane, le président Maduro s'est interrogé : "Maintenant, est-ce ainsi qu'on va nous payer, par la trahison ? Moi, j'ai perdu confiance dans le président Santos, à moins qu'il me démontre le contraire. [...] Je doute de la sincérité du président Santos lorsqu'il poignarde le Venezuela dans le dos et lave la face de la conspiration contre le Venezuela. Je le dis avec douleur".

Selon le président Maduro, un plan pour le renverser et même pour le tuer en lui inoculant un poison, pour aussi saboter l'économie et tuer des soldats vénézuéliens aurait été étudié mercredi à Bogota à l'occasion de la visite d'Henrique Capriles. M. Maduro implique dans la conspiration l'ex-ambassadeur des États-Unis Roger Noriega, "venu de Miami avec un groupe d'experts en poison".

Mercredi soir, après l'intervention télévisée du ministre vénézuélien des Affaires étrangères, son homologue colombienne Maria Angela Holguin avait indiqué que le gouvernement de Bogota "se maintiendrait éloigné de la diplomatie des micros, qui fait tant de tort", préférant "traiter cette affaire directement avec le gouvernement du Venezuela".

Selon l'analyste Maria Teresa Romero, professeure à l'Université centrale du Venezuela, "le gouvernement devrait savoir que tout gouvernement et Parlement peut recevoir tout acteur politique. C'est naturel et il est ridicule de mettre en difficulté pour cette raison des relations bilatérales".


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