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Succès relatif de l'Indien "cocalero" Evo Morales malgré un veto des Etats-Unis

Bolivie: le président sera élu par le Parlement lors d'un second tour indirect

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LA PAZ, mardi 2 juillet 2002 (latinreporters.com) - Le prochain président de la Bolivie sera choisi avant le 6 août par le Parlement entre les deux candidats arrivés en tête des élections de dimanche, l'ex-président libéral conservateur Gonzalo Sanchez de Lozada et l'ex-militaire populiste de droite Manfred Reyes Villa. L'issue de ce second tour indirect, obligatoire faute de majorité absolue au premier tour, dépendra d'alliances que compliquera le succès relatif de l'Indien Evo Morales, un "cocalero" (producteur de coca, matière première de la cocaïne) frappé d'un veto prononcé par les Etats-Unis.

Plus de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote, les résultats du double scrutin, présidentiel et législatif, demeuraient incertains lundi soir. Les chiffres partiels distillés au compte-gouttes par La Cour nationale électorale plaçaient en tête tantôt Gonzalo Sanchez de Lozada, tantôt Manfred Reyes Villa, chacun tournant autour de 25% des voix.

L'ex-président libéral (1993-1997), richissime fondateur de la plus importante compagnie minière de Bolivie, s'était proclamé vainqueur lundi matin sur la base de projections médiatiques convergentes lui donnant un avantage de 2% et faisant de son Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) la première force du pays avec 46 parlementaires (34 des 130 députés et 12 des 27 sénateurs).

Le nombre d'élus au Parlement et les alliances entre partis seront décisifs lors du second tour indirect présidentiel. Les parlementaires devront désigner à la majorité absolue le chef de l'Etat. S'ils n'y parviennent pas lors de deux votes consécutifs, la Constitution prévoit que le président sera alors celui ayant obtenu le plus de voix à l'élection présidentielle. Arrivé en tête de cette élection en 1989, Gonzalo Sanchez de Lozada avait néanmoins été évincé lors du second tour parlementaire au profit de Jaime Paz Zamora, candidat à l'époque, mais aussi dimanche dernier, du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR).

Tant ce précédent que l'incertitude des projections médiatiques et les va-et-vient dans le lent décompte des résultats effectifs permettent à l'ex-capitaine de l'armée Manfred Reyes Villa de contester la victoire revendiquée par Gonzalo Sanchez de Lozada. Le suspense pourrait durer plusieurs jours encore et la Cour nationale électorale rappelle avec philosophie qu'elle dispose d'un délai légal de 25 jours pour proclamer les résultats définitifs.

Dans ces circonstances, les projections médiatiques ont une grande influence psychologique. Trois d'entre elles plaçaient lundi à la deuxième place de l'élection présidentielle Manfred Reyes Villa, qui fut aussi le maire efficace de Cochabamba, troisième ville de Bolivie. Toutefois, selon les mêmes estimations, la Nouvelle force républicaine (NFR) de l'ex-militaire ne serait que la 4e force parlementaire, devancée non seulement par le MNR de Gonzalo Sanchez de Lozada,  mais aussi par le Mouvement vers le socialisme (MAS) du "cocalero" autochtone Evo Morales (32 élus, 25 députés et 7 sénateurs) et par le MIR de Jaime Paz Zamora (31 parlementaires, 26 députés et 5 sénateurs).

Si les résultats officiels confirmaient la deuxième place au parlement du MAS de l'Indien Evo Morales, ajoutée aux 5 députés possibles du Mouvement indigène Pachakuti (MIP), les autochtones seraient représentés par le quart des parlementaires, une proportion historique en Bolivie, qui compte toutefois 65% d'Indiens.

Quatre jours avant les élections, l'ambassadeur des Etats-Unis, Manuel Rocha, avait scandalisé le monde politique bolivien en agitant la menace d'une suspension de l'aide américaine à la Bolivie si Evo Morales, défenseur d'extrême gauche des plantations de coca , était associé au pouvoir.

Le dirigeant indien estime que ce scandale lui a apporté "un torrent de votes anti-impérialistes". Il se refuse pour l'instant à impliquer dans une quelconque négociation "les votes honnêtes et dignes que nous a donnés le peuple". Evo Morales pourrait cependant être l'arbitre du second tour présidentiel qui se jouera au Parlement.

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