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Brésil : la police responsable de milliers d'homicides chaque année (rapport ONU) 
 
Lundi 15 septembre 2008 (Service d'information de l'ONU / LatinReporters) - Au Brésil, la police 
est responsable d'une proportion importante des plus de 48.000 homicides perpétrés 
chaque année dans le pays affirme Philip Alston, expert indépendant auprès
du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (ONU), dans un rapport
sur les exécutions illégales diffusé le 15 septembre. 
 
« A Rio de Janeiro, la police tue trois personnes par jour », 
 estime M. Alston, rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires,
sommaires ou arbitraires et professeur de droit à la faculté
de droit de la New York University (NYU), selon un  communiqué du Haut Commissariat aux droits de
l'homme (HCDH).  
    
   « En somme, la police est responsable d'un meurtre sur cinq », 
 affirme M. Alston qui a remis son rapport  à l'issue d'une mission au Brésil
 où il a rencontré des représentants gouvernementaux,
 des responsables de la police, de nombreuses organisations non gouvernementales
 locales et plus de 40 témoins d'abus des droits de l'homme.  
    
   Selon l'expert, l'opinion publique au Brésil est peu critique sur 
 cette question, notamment parce que la population est sceptique sur le fait 
 que l'application normale du droit soit efficace contre les gangs de la drogue.
 A Rio, la police a eu recours à des « méga-opérations 
 » qui ont en réalité fait beaucoup plus de mal aux populations 
 qu'aux gangs, a déploré Philip Alston qui les qualifie d'opérations 
 de relations publiques « coup de poing ».  
    
   Une opération menée dans la favela « Complexo de Alemão 
 » a ainsi impliqué 1.450 policiers avec pour résultat 
 la capture de 2 mitraillettes, 6 revolvers, 1 pistolet mitrailleur, 2.000 
 balles et 300 kg de drogues. Au cours de l'opération, 19 personnes 
 ont été tuées de façon sommaire. L'expert auprès 
 des Nations Unies a aussi confirmé les activités « d'escadrons 
 de la mort » et de milices. Nombre de policiers luttent contre 
 les gangs de la drogue en service et servent de bras armé au crime 
 organisé pendant leurs « jours de repos ».  
    
   Ces milices sont engagées pour tuer des hommes d'affaires, des
policiers  ou des rivaux ainsi que pour éliminer les activistes autochtones 
ou  agricoles.  
    
   Par exemple dans l'Etat du Pernambouc, dans le nord-est du pays, près 
 de 70% des homicides sont commis par ces milices. En dépit des efforts 
 du nouveau gouverneur pour y faire face, la centaine de personnes arrêtées 
 ne représente que la partie émergée de l'iceberg.  
    
   Les principales raisons de cette situation résident notamment dans
le  fait que les policiers sont souvent mal payés et que le système 
 judiciaire n'aboutit que rarement à des condamnations, même dans
 le cas des meurtres ordinaires. A Sao Paulo, 10% des homicides seulement 
sont jugés et la moitié aboutit à des condamnations. 
 
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