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Manifestations, amendement constitutionnel, référendum révocatoire
Venezuela: pour chasser Maduro, offensive globale de l'opposition
 

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Le président Nicolas Maduro faisant à Caracas la promotion de "l'agriculture urbaine". (Photo www.minci.gob.ve - février 2016)

CARACAS, 9 mars 2016 (LatinReporters.com) - L'opposition vénézuélienne, majoritaire au Parlement, a annoncé hier le lancement d'une offensive globale, menée sur trois fronts, pour chasser du pouvoir le président chaviste Nicolás Maduro, élu pour la période 2013-2019.

Des mobilisations populaires « pacifiques », la première samedi à Caracas, réclameront dans l'ensemble du Venezuela la démission du président.

Parallèlement, le Parlement va élaborer un amendement constitutionnel visant à réduire de six à quatre ans le mandat du chef de l'État. Cela permettrait, selon l'opposition, d'organiser « une élection présidentielle cette année ». [Ndlr : le quatrième anniversaire de l'élection de Maduro se situe pourtant en avril 2017.]

Simultanément encore, les adversaires du régime « initient », disent-ils, le processus de référendum pour révoquer le président Maduro.

Cette offensive tous azimuts a été annoncée en conférence de presse à Caracas par Jesus Torrealba, secrétaire exécutif de la Table de l'unité démocratique (MUD), plate-forme qui regroupe les divers courants de l'opposition antichaviste.

Après plus de deux mois de blocages institutionnels entre pouvoir législatif et exécutif présidentiel, les opposants au socialisme bolivarien ne débattent donc plus du choix de l'une ou l'autre méthode pour faire tomber le président. Ils ont en effet choisi de recourir à toutes les méthodes à la fois.

La MUD a décidé « à l'unanimité de constituer le plus grand mouvement démocratique de pression populaire ayant jamais existé afin d'activer tous les mécanismes de changement démocratique disponibles dans notre Constitution » a affirmé Jesús Torrealba, entouré du président du Parlement, Henry Ramos Allup, et d'autres notables de l'opposition.

Si le recours à la rue dans l'espoir de pousser Nicolás Maduro à la démission peut se concrétiser dans l'immédiat, il est par contre moins simple de réduire par amendement constitutionnel de six à quatre ans la durée du mandat présidentiel.

Car l'amendement que voterait le Parlement devrait en effet être jugé constitutionnel par le Tribunal suprême de justice (TSJ), puis soumis à un référendum national régi par le Conseil national électoral (CNE). Or, ces deux organismes sont considérés par nombre d'analystes comme inféodés à la présidence.

Référendum révocatoire

Quant au référendum pour révoquer le chef de l'État, comme l'autorise l'article 72 de la Constitution, il s'agit d'un processus ample et complexe qui ne pourrait être formellement lancé avant le 19 avril prochain, date marquant la moitié du mandat actuel de six ans de Nicolás Maduro.

La convocation du référendum devrait être sollicitée par au moins 20 % du corps électoral, soit par quasi quatre millions de Vénézuéliens légalement identifiés.

À cet égard, plus d'un se demandera s'il est encore risqué au Venezuela de réclamer, avec nom et signature, un appel aux urnes pour se débarrasser du chef de l'État. Les millions qui le firent contre Chávez pour obtenir le référendum révocatoire gagné en août 2004 par le leader bolivarien virent leur nom publié sur internet par feu le député chaviste Luis Tascón. Nombreux sont ceux qui affirmèrent avoir, en conséquence, perdu leur emploi.

Et pour que lors du référendum proprement dit la révocation de Maduro se concrétise, elle devrait être plébiscitée par au moins 7.587.532 voix, score obtenu par l'actuel président lors de son élection en avril 2013.

Théoriquement, la MUD serait capable de franchir l'obstacle. Elle a récolté 7.726.066 suffrages aux législatives de décembre dernier.

Mais, ici aussi, il faudra tenir compte du CNE. Cet allié présumé de la présidence est et sera le seul organisme habilité à trancher tout différend électoral.

Le 1er mars, l'autre grand allié institutionnel présumé de Nicolás maduro, le TSJ, avait ôté au Parlement, donc à l'opposition, son droit de regard sur le pouvoir judiciaire et électoral.

Faute de pouvoir écarter Maduro par l'une ou l'autre méthode, l'opposition tenterait alors, à l'en croire, de lancer un processus constituant, soit une remise à zéro du pays - de sa Constitution, de ses lois et de ses institutions - comme le fit Hugo Chávez en 1999 pour lancer sa révolution dite bolivarienne. Une entreprise plus complexe encore et plus risquée que l'offensive sur trois fronts annoncée hier.

La guérilla institutionnelle se double au Venezuela, pays pétrolier, d'une grave crise économique exacerbée par l'effondrement des cours du pétrole brut. Incertitudes politiques et revers économiques créent ensemble un climat explosif.



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