ACCUEIL  
|
  POLITIQUE  
|
  ECONOMIE  
|
  MULTIMEDIA  
|
  SOCIETE  
| |
  TITRES  
|
  COMMUNIQUES  
Partagez sur Facebook Partagez sur Wikio Partagez sur Delicious Partagez sur Twitter Partagez sur Myspace Partagez sur Google Partagez sur Yahoo
English Español Flux RSS Publicité version imprimable
Recherche personnalisée
Mégaconcert "Paix sans frontières" à La Havane
Juanes sur la place de la Révolution : "Cuba libre, Cuba libre!"

Concert "Paix sans frontières", le 20 septembre 2009 sur la place de la Révolution à La Havane: le Colombien Juanes chante "La camisa negra".

Mardi 22 septembre 2009 (LatinReporters.com) - Oui, oui, le chanteur Juanes l'a dit et même crié deux fois, "Cuba libre, Cuba libre!", dimanche devant des centaines de milliers de Cubains, à La Havane sur la place de la Révolution, tribune historique de Fidel Castro au pied du mémorial José Marti. Le concert "Paix sans frontières" du troubadour colombien, auteur de la fameuse "Camisa negra", ne fut donc pas aussi avilissant que le prétendaient des dissidents et des exilés cubains.

Juanes crie "Cuba libre, Cuba libre!" à la fin de cette brève vidéo, mise en ligne par un site vénézuélien pro-Chavez qui y voit "une offense à la révolution cubaine".
Première question à se poser pour évaluer l'éthique d'un concert gratuit réunissant cinq heures durant à Cuba, au nom de la paix, 15 artistes de six pays ibéro-américains: qu'en aurait-on dit s'il avait été organisé sous une dictature autre que la castriste, par exemple sous celle de Pinochet, au Chili il y a une vingtaine d'années?... Mieux vaut laisser à chacun sa propre réponse.

Seconde question: pourquoi chanter la paix à Cuba, qui n'est pas en guerre et que le président des Etats-Unis, Barack Obama, n'a manifestement pas l'intention d'envahir? Réponse: parce que chanter explicitement la liberté dans l'île n'aurait pas été autorisé par les frères Castro.

Mais il est vrai que Juanes était quelque peu prisonnier du mot "paix", car il prétendait répéter le succès de son premier concert "Paix sans frontières", le 16 mars 2008 sur le pont Simon Bolivar, qui relie la Colombie et le Venezuela. Ces deux pays semblaient à l'époque au bord de la guerre après le bombardement, par l'armée colombienne, d'un camp de la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) dressé au nord de l'Equateur. Le président vénézuélien Hugo Chavez, allié de l'Equateur et des FARC, avait alors déployé des chars sur sa frontière avec la Colombie et menacé de faire décoller ses chasseurs Soukhoï achetés à la Russie.

Les 100.000 spectateurs qui dansaient et chantaient l'an dernier autour du pont Simon Bolivar ont été largement surpassés ce 20 septembre par la marée humaine, tout aussi jeune et enthousiaste, réunie par Juanes et ses amis à la Havane sur la place de la Révolution. "Vous êtes un million cent cinquante mille" a lancé à la foule le Colombien. Ce chiffre énorme a été repris par les médias cubains et internationaux.

Pourtant, la place de la Révolution a une superficie officielle connue, 72.000 m². Un compactage de quatre personnes au mètre carré, qui aurait empêché les Cubains de danser comme certains l'ont fait dimanche, permettrait une assistance maximale de 288.000 personnes. En plus, même la photo aérienne du concert qui emplissait lundi la une du quotidien officiel Granma, organe du comité central du parti communiste cubain, attestait de larges creux parmi les spectateurs les plus éloignés du podium. Mais faire un procès à Juanes sur les chiffres serait mesquin. Le concert fut bel et bien un grand succès.

"Mieux vaut remuer le cul que parler de politique"

Le titre de Granma, "Hermosa fiesta en la Plaza" (Belle fête sur la Place), et son compte rendu dithyrambique révèlent que le régime castriste estime avoir engrangé l'impact médiatique international d'une initiative associant apparemment Cuba à la paix. Les chants, les sauts, les danses et les applaudissements de centaines de milliers de jeunes ont rejeté dans l'ombre l'hostilité au concert d'exilés cubains, qui ont détruit à Miami des milliers de CD de Juanes, et l'inquiétude de dissidents, dont le notoire prix Sakharov Oswaldo Paya, ébahi qu'on célèbre la paix dans son pays, Cuba, où, dit-il, "la guerre du gouvernement contre le peuple se poursuit".

Au correspondant du quotidien espagnol El Pais qui l'interrogeait pendant le concert sur ce débat, une jeune étudiante cubaine, Yoraidis, répondit: "Ne sois pas embêtant. Mieux vaut remuer le cul que parler de politique". A sa façon, Yoraidis donnait raison à Juanes. Officiellement, le Colombien ne visait qu'à offrir aux Cubains un courant d'air frais, "un grain de sable" contribuant à unir la "famille cubaine" divisée par l'exil, à "générer par la culture des connexions" entre Cuba et l'extérieur, y compris avec les Etats-Unis. Dans les semaines précédant le concert, Juanes fut reçu par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et Washington délivra en un délai record permis et visas afin que du personnel technique et des équipements arrivent à temps à La Havane pour préparer le concert.

C'est dans ce contexte nébuleux que Juanes a lancé en clôture de spectacle son "Cuba libre, Cuba libre!". "Cuba libre de tout blocus américain" interprètent des sympathisants des frères Castro. Mais alors pourquoi la presse officielle cubaine ignore-t-elle le cri de Juanes? Au Venezuela, des fidèles de Hugo Chavez, le plus solide allié de Cuba, s'indignent de ce cri, tandis que s'en réjouit Globovision, la chaîne télévisée d'opposition que Chavez veut fermer.

Moins remarqué, sauf sans doute par les autorités cubaines et qui sait par combien de jeunes spectateurs, fut le "Nada particular" (Rien de particulier) chanté en duo par Juanes et l'espagnol Miguel Bosé. Le refrain de cette chanson disait textuellement "Dame una isla en medio del mar. Llámala libertad". (Donne-moi une île au milieu de la mer. Appelle-la liberté).

Sans oublier qu'en ouverture du concert, la chanteuse portoricaine Olga Tañon avait prononcé un sonore "It's time to change", qui servit de titre en outre à une autre chanson des mêmes Juanes et Miguel Bosé... Changer quoi et quand? Si on la retrouve, on le demandera à l'étudiante Yoraidis lorsqu'elle sera moins remuante.


ARTICLES ET DOSSIERS LIÉS
Entre Colombie et Venezuela, la "paix sans frontières" de Juanes électrise 100.000 jeunes
Dossier CUBA
Dossier COLOMBIE
VOIR   AUSSI
Entre Colombie et Venezuela, la "paix sans frontières" de Juanes électrise 100.000 jeunes
Dossier CUBA
Dossier COLOMBIE
REPRODUCTION
Le texte de cet article peut être reproduit moyennant:

1. Attribution à LatinReporters.com

2. Lien sur LatinReporters.com

Ce logo peut être affiché
P A Y S
  • Argentine
  • Bolivie
  • Brésil
  • Chili
  • Colombie
  • Costa Rica
  • Cuba
  • Equateur
  • Espagne
  • Guatemala
  • Honduras
  • Mexique
  • Nicaragua
  • Panama
  • Paraguay
  • Pérou
  • R.dominicaine
  • Salvador
  • Uruguay
  • Venezuela
  • NOUS  CONTACTER
  • Rédaction
  • Christian Galloy directeur
  • (00 34) 917 155 469
  • (00 34) 610 686 761
  • Publicité - Références
  • SERVICE  RADIO
    Pour les radios francophones, analyses audio de l'actualité en Espagne et en Amérique latine (sur demande).
      ACCUEIL  
    |
      POLITIQUE  
    |
      ECONOMIE  
    |
      MULTIMEDIA  
    |
      SOCIETE  
    | |
      TITRES  
    |
      FORUM  
    Le texte de cet article peut être reproduit s'il est attribué, avec lien, à LatinReporters.com
    © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne