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Le sommet avait été annoncé par José Luis Rodriguez Zapatero
Sommet UE / Etats-Unis en Espagne ? Pas à l'agenda d'Obama !

MADRID, mardi 2 février 2010 (LatinReporters.com) - Actuel président semestriel de l'Union européenne, le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, est au centre d'un cirque diplomatique qui ne grandit ni son pays ni l'Europe. Washington a en effet indiqué le 1er février que le président Barack Obama n'a jamais inscrit à son agenda le sommet UE / Etats-Unis annoncé tant par M. Zapatero que par le site Internet de la présidence espagnole de l'UE.

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José Luis Rodriguez Zapatero reçu par Barack Obama le 13 octobre 2009 à la Maison Blanche.
Archives - White House photo by Pete Souza
Zapatero avait officialisé l'annonce du sommet en présentant les priorités de la présidence espagnole de l'UE le 16 décembre dernier à Madrid devant les députés espagnols (page 14 de son discours). Ce 2 février, le site Internet de la présidence espagnole de l'UE fixe encore la tenue du sommet aux 24 et 25 mai prochains à Madrid. Le même site Internet, sous le titre "La présidence espagnole aura l'opportunité de rénover l'agenda transatlantique", affirme que l'Espagne peut se convertir en "interlocuteur de référence pour l'administration d'Obama".

Interrogé sur ce sommet par un journaliste du quotidien espagnol El Pais, le 1er février à Washington lors d'une conférence de presse, le sous-secrétaire d'Etat américain aux Affaires européennes, Philip H. Gordon, a émis ces démentis insistants : "La Maison blanche n'a jamais annoncé un tel voyage [d'Obama à Madrid] ... Le président [Obama] n'a jamais eu à son programme un voyage pour un sommet de printemps US-UE ... Nous travaillons encore à cette question avec l'Union européenne, mais un sommet en Espagne n'était pas en tête de son agenda [celui d'Obama] ... Je le dis à nouveau, un voyage en Espagne pour un sommet n'a jamais été à son agenda". (Transcription intégrale de la conférence de presse de Philip H. Gordon).

Soulignant l'importance des relations avec l'Europe ainsi que les contacts déjà noués par le président Obama avec l'UE et avec José Luis Rodriguez Zapatero, le sous-secrétaire d'Etat américain n'en laisse donc pas moins aucune place au doute sur l'absence de Barack Obama en mai à Madrid. Des analystes estiment même que les propos de Philip H. Gordon signifieraient qu'aucun sommet UE / Etats-Unis ne se tiendra dans la capitale espagnole.

De Jérusalem, où il analysait le dossier du Proche-Orient au nom de l'UE, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a été le premier à réagir lundi soir. "Je viens d'apprendre cette décision [d'Obama] ... Nous comprenons que l'agenda du président Obama ne lui permet pas en ce moment de se déplacer en Europe comme il l'aurait souhaité" déclarait le ministre à la télévision espagnole.

Miguel Angel Moratinos tentait ainsi de dissimuler son embarras sous une interprétation doublement douteuse, attribuant à Obama une soudaine "décision", ne pas venir à Madrid en mai, que le président américain n'avait officiellement pas prise puisqu'il n'aurait jamais envisagé ce voyage, et laissant entendre que le chef de la Maison blanche avait justifié cette "décision" par la surcharge de son "agenda" intérieur. Ce qui serait faux aussi, dans la mesure où le sous-secrétaire d'Etat Philip H. Gordon, tout en mentionnant un agenda présidentiel effectivement chargé, déclarait "ne lier en aucun cas à des affaires domestiques" l'inexistence d'un sommet à Madrid à l'agenda de Barack Obama.

Le porte-parole du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) au Congrès des députés, l'ex-ministre José Antonio Alonso, très proche de Zapatero, n'a pas caché, lui, le courroux officiel. "Ce n'est pas l'Espagne qu'Obama plante là, mais l'Union européenne, qui est un acteur politique de première grandeur", estimait-il mardi.

On n'en retire pas moins l'impression que pour des raisons de prestige propre, l'Espagne socialiste a tenté en vain de forcer la main à Barack Obama, jaugeant mal la portée de "l'amitié" qui unirait Zapatero au président des Etats-Unis et estimant que ce dernier serait moralement porté à assister à un sommet annoncé, fût-ce unilatéralement, par le pays assumant la présidence tournante de l'UE. Mais que l'on sache, ce pays, l'Espagne, n'a pas présenté le moindre agenda pour ce sommet désormais en voie d'annulation. Zapatero, les Espagnols le savent, a toujours cru qu'en politique l'image l'emporte sur le contenu.

"Plantage planétaire"

Les quotidiens madrilènes plaçaient à la une, le 2 février, ce couac diplomatique intercontinental sous les titres "Obama laisse l'Espagne hors de son agenda international" (El Pais, centre gauche), "Obama laisse Zapatero sans sommet bilatéral à Madrid" (El Mundo, centre droit), "Plantage planétaire : Obama ne viendra pas en Espagne" (ABC, conservateur).

Le "Plantage planétaire" souligné par ABC est d'une ironie cruelle pour José Luis Rodriguez Zapatero. D'autant que vendant très tôt la peau de l'ours, la nº3 du PSOE gouvernemental, Leire Pajin, adressait dès juin 2009 aux Espagnols cette recommandation messianique : "Je vous suggère d'être attentifs au prochain événement historique qui se produira sur notre planète: la coïncidence de deux présidences progressistes des deux côtés de l'Atlantique, la présidence d'Obama aux Etats-Unis et la présidence de l'UE qu'assumera Zapatero".

Sous le couvert de cette complicité "progressiste" hispano-américaine désormais bousculée, la présidence semestrielle de l'UE, dont le plat de résistance était le sommet avec les Etats-Unis, devait en principe permettre à José Luis Rodriguez Zapatero de se refaire une santé politique. Il est depuis plusieurs mois devancé dans les sondages par les conservateurs du Parti Populaire à cause de sa gestion catastrophique de la crise économique en Espagne. A ce propos, plusieurs députés du Parlement européen et des éditorialistes de grands journaux du Vieux continent se sont inquiétés des prétentions du chef du gouvernement espagnol à influer sur la politique économique de l'UE alors qu'il aurait fait de l'Espagne le malade de l'Europe.

Enfonçant le clou, l'analyste Florentino Portero écrit dans ABC :

"Le Traité de Lisbonne est en vigueur. Il n'y a plus d'excuses pour que l'Europe ne joue pas le rôle que ses gouvernants ont requis. Néanmoins, au moment de la vérité, ces mêmes mandataires ont choisi pour président [permanent de l'Union européenne, Herman Van Rompuy] et comme Haute représentante [de l'UE pour la Politique extérieure, Catherine Ashton] des politiciens de peu de relief pour garantir qu'ils ne dérangeraient pas les diplomaties nationales. Si on ajoute à cela que la présidence tournante [de l'UE] est retombée sur un mandataire aussi discrédité que Rodriguez Zapatero, nous devons comprendre sur le Vieux continent que le président américain considère le sommet [avec l'UE] comme une perte de temps".

"Les Européens, dans un acte de foi, avons décidé qu'Obama était plus européiste que Bush. Il ne l'est pas. La réalité est que le président représente une génération qui se sent moins liée à l'Europe que ses prédécesseurs. Pour ces Américains, républicains ou démocrates, nous sommes une région en décadence qui, à l'heure de la vérité, ne remplit pas ses obligations d'alliée".


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SOMMET UE / USA
PROBABLEMENT
REPORTÉ


MADRID, mardi 2 février 2010 - Le sommet UE/USA prévu les 24 et 25 mai à Madrid sera très "probablement" reporté a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) une source proche du gouvernement espagnol. La tenue de ce sommet annuel en l'absence du président américain Barack Obama "n'aurait pas beaucoup de sens" a ajouté cette source.

Elle a toutefois souligné que "la décision définitive" d'un éventuel report "se prendra en collaboration absolue avec les institutions européennes", en particulier avec le président permanent du Conseil européen, le Belge Herman Van Rompuy.

L'AFP note qu'un porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley, avait pointé le schéma complexe des institutions européennes depuis l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, lequel juxtapose un président du Conseil de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, et une présidence tournante, actuellement assurée pour six mois par l'Espagne.

Parcourant la presse madrilène, l'AFP relève que le quotidien de centre droit El Mundo fait dire à des sources américaines que le président Obama avait été "contrarié" par la façon dont s'est déroulé le dernier sommet USA/UE en novembre aux Etats-Unis et que cela "lui a ôté l'envie d'une autre réunion en mai". "Il y a eu tant de voix et si peu de résultats que le président (Obama) a écourté la réunion et envoyé au repas officiel son vice-président Joseph Biden", commente El Mundo.

"Ce qui est certain, c'est que les Etats-Unis ne sont pas très impressionnés par l'influence, la collaboration et les bonnes manières de l'UE", ajoute le journal, citant le faible engouement des Européens à envoyer des troupes en Afghanistan et leur rôle marginal au sommet de Copenhague sur le climat.

"Obama tourne le dos à l'Europe" croit pour sa part le quotidien El Pais, tout en soulignant que le président américain préférerait que le sommet UE/USA coïncide avec le sommet de l'OTAN prévu en novembre à Lisbonne.

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