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Recours, inutile selon Madrid, à la Déclaration de Bruxelles
Espagne-Basques: l'ETA sollicite une médiation internationale

Photogramme d'une vidéo de l'ETA saisie en mai 2010 par la garde civile. Les autorités espagnoles estiment que la vidéo faisait partie du matériel "didactique" de l'ETA pour former ses pistoleros.

par Christian GALLOY

MADRID, dimanche 19 septembre 2010 (LatinReporters.com) -
Relevant qu'au cours des 20 dernières années plusieurs "nouveaux Etats ont surgi au coeur de l'Europe et ont trouvé l'acceptation internationale", l'organisation indépendantiste basque ETA sollicite dans un communiqué la médiation de la communauté internationale, l'appelant à "impulser et participer à la structuration d'un processus démocratique" qui déboucherait sur la solution négociée du "conflit séculaire" basque.

"L'ETA tente de faire pression sur le gouvernement [espagnol] en faisant appel à des médiateurs internationaux"
titre dimanche l'influent quotidien de centre gauche El Pais. Des sources proches du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero ont toutefois rapidement indiqué que "ce n'est pas le moment des communiqués, aucun communiqué ne servira à rien", car la seule chose que doit faire l'ETA est "abandonner son activité armée et se dissoudre".

Gouvernement, opposition et la majorité des éditorialistes avaient reçu avec le même scepticisme et la même exigence d'un adieu définitif aux armes l'annonce, deux semaines plus tôt par l'ETA, d'un cessez-le-feu unilatéral d'une durée non précisée, assorti d'un appel à une nouvelle négociation avec Madrid. Selon le ministre espagnol de l'Intérieur, le socialiste Alfredo Perez Rubalcaba, la trêve actuelle de l'ETA s'inscrirait dans la tentative de sa branche politique interdite, Batasuna, de retrouver le droit légal de briguer des dizaines de mairies basques et navarraises aux élections municipales de mai 2011.

Résumé samedi, puis publié intégralement dimanche 19 septembre par le journal basque Gara, le nouveau communiqué de l'ETA s'adresse plus particulièrement aux signataires de la Déclaration de Bruxelles du 29 mars 2010. Celle-ci demandait à l'ETA de déclarer "un cessez-le-feu permanent et complètement vérifiable" et au gouvernement espagnol d'y "répondre adéquatement" afin d'aboutir à une "paix durable" qui mettrait fin à "l'ultime conflit en Europe".
 
Avalisée par vingt-et-une signatures, dont celles de la Fondation Nelson Mandela, de quatre Prix Nobel de la Paix (Desmond Tutu, Frederik W. De Klerk, John Hume, Betty Williams), de l'ex-présidente irlandaise Mary Robinson, de l'ancien Premier ministre irlandais Albert Reynolds et d'un ancien chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan Powell, la Déclaration de Bruxelles fut présentée au siège bruxellois du Parlement européen par l'avocat sud-africain Brian Currin, médiateur dans les conflits d'Irlande du Nord et d'Afrique du Sud et assesseur de la gauche indépendantiste basque proche de l'ETA.

Exprimant dans leur nouveau communiqué leur respect envers les signataires de la Déclaration de Bruxelles, les séparatistes se disent "disposés à étudier de façon conjointe les pas nécessaires au processus démocratique, y compris les engagements que doit prendre l'ETA". L'organisation armée invite en fait ainsi les illustres signataires à s'asseoir avec elle autour d'une table pour analyser leur demande d'un cessez-le-feu permanent et vérifiable et la réponse adéquate qu'on pourrait en attendre de Madrid.

Des analystes relèvent que la concrétisation de cette proposition de l'ETA exposerait le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero à une forte pression politique et médiatique internationale, mettant à l'épreuve son refus proclamé de rouvrir le dialogue avec l'ETA après l'échec de plusieurs mois de négociations en 2006.

Les mêmes analystes soulignent que dans les cycles attentats-trêve-négociation qui caractérisent la stratégie de l'ETA, la négociation, que veut donc relancer aujourd'hui l'organisation armée, est l'étape la plus importante. C'est en effet logiquement d'une négociation, mais non d'une impossible victoire militaire, que l'ETA espère obtenir un jour la reconnaissance par l'Espagne du droit des Basques à l'autodétermination, assorti des moyens d'exercer ce droit.

M. Zapatero ouvrit la voie à l'internationalisation du dossier basque

En 2006, M. Zapatero, très critiqué sur ce point par l'opposition conservatrice, sembla plus enclin que ses prédécesseurs à faire des concessions politiques à l'ETA. Le leader socialiste offrit à l'époque aux indépendantistes une respectabilité internationale inédite quoique passagère, faisant voter le 25 octobre 2006 au Parlement européen, sur le score étriqué de 321 oui contre 311 non et 24 abstentions, une résolution appuyant les négociations alors en cours entre Madrid et l'ETA.

Pour tenter de désarmer en Espagne la vive opposition à ces négociations, le président du gouvernement espagnol avait donc lui-même ouvert la voie à une internationalisation du dossier basque dépassant largement la traditionnelle coopération policière hispano-française. Cela explique sans doute pourquoi la Déclaration de Bruxelles, jamais avalisée par Madrid qui ne l'anathématise pourtant pas, put être présentée le 29 mars dernier dans l'enceinte du Parlement européen, en dépit de l'étiquette de terroriste que les 27 pays de l'Union européenne collent sur l'ETA, au nom de personnalités dont certaines furent probablement associées aux négociations frustrées de 2006.

L'eurodéputé et ex-ministre de l'Intérieur espagnol Jaime Mayor Oreja, chef de file des eurodéputés espagnols du Parti Populaire, a affirmé à plusieurs reprises, malgré les démentis officiels, que des négociations sont actuellement en cours entre l'ETA et des émissaires de M. Zapatero.

Il est vrai que, terrassé dans les sondages pour sa gestion jugée catastrophique de la crise économique, le chef du gouvernement espagnol remettrait plus facilement en selle son Parti socialiste si l'ETA abandonnait définitivement les armes avant les élections législatives du début 2012. Mais il est vrai aussi que les succès actuels de l'option policière contre les indépendantistes sont applaudis par la majorité des Espagnols.

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