Chavez contre Chavez... Composition LatinReporters.com

par Christian Galloy
Analyste politique,
directeur de LatinReporters.com

Dimanche 4 décembre 2005 (LatinReporters.com) - Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a enfin un adversaire politique à sa mesure: lui-même!

Peu confiants dans les machines à voter électroniques, moins encore dans les arbitrages pro-chavistes du Conseil national électoral et sans doute surtout pas dans leur pouvoir réel sur les électeurs, les principaux partis de l'opposition ont en effet décidé de bouder les législatives vénézuéliennes du 4 décembre.

Tant les sociaux-démocrates de l'AD (Acción Democrática), membres de l'Internationale socialiste, que les démocrates-chrétiens du COPEI (Comité de Organización Política Electoral Independiente), ainsi que d'autres formations politiques ont renoncé à briguer les suffrages des 14 millions de citoyens invités aux urnes. Les sondages leur offraient d'ailleurs peu d'espoir.

Hara-kiri des deux partis qui avaient dominé le Venezuela pendant plus d'un demi-siècle? Cela y ressemble, quoique l'ampleur de l'abstention pourrait leur laisser un souffle de vie.

Si sur le plan international George Bush résiste encore (Chavez lui attribue ce "coup d'Etat électoral"), le tsunami chaviste emporte tous ses adversaires nationaux depuis 1998. Tous? Non, il en reste un: Hugo Chavez. Car avec une Assemblée nationale à 100% bolivarienne ou presque, le président vénézuélien ne pourra dénoncer d'autre contre-révolutionnaire que lui-même si la manne pétrolière ne balaie pas enfin la misère.

Le Venezuela devient une démocratie sans opposition parlementaire. Le président Chavez jouira d'un pouvoir à la fois absolu et démocratique. Une première mondiale, latinissime, et une quadrature du cercle enfin résolue que jalousera son Fidel ami Castro, qualifié, lui, de dictateur...