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Amérique latine - Les élections de 2011 : calendrier et analyses
 
Au premier plan : ARGENTINE (3e puissance latino-américaine), PÉROU (virage à gauche?) et NICARAGUA (conflit institutionnel)

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Cristina Fernandez de Kirchner, présidente de l'Argentine. Les sondages la désignent comme favorite à sa propre succession à l'élection présidentielle du 23 octobre 2011. (Archives - Photo Presidencia)

I. CALENDRIER ÉLECTORAL 2011
  • 20 mars  HAÏTI, second tour des élections présidentielle et législatives.
  • 3 juillet  MEXIQUE, élection des gouverneurs de 4 Etats (Mexico, Coahuila, Hidalgo, Nayarit).
Le calendrier électoral de 2012 sera dominé par les élections présidentielles en République dominicaine (20 mai), au Mexique (1er juillet) et au Venezuela (7 octobre).

II. PANORAMA ET PERSPECTIVES

LatinReporters.com, 4 avril 2011 – Haïti, Pérou, Guatemala, Argentine et Nicaragua sont, dans l'ordre chronologique, les cinq pays d'Amérique latine appelés à élire leur président et leurs parlementaires en 2011. Divers autres scrutins sont programmés en Equateur, au Mexique et en Colombie.

En 2010, la gauche avait perdu le Chili. Cette année, le Guatemala pourrait lui tourner le dos. Sous réserve du résultat des élections péruviennes, cela signifierait la poursuite d'un lent rééquilibrage idéologique dans une région submergée au début du siècle par un tsunami rose-rouge et où la droite et le centre droit ne gouvernent actuellement que 38% des 570 millions de Latino-Américains, au Mexique, au Chili, au Pérou, au Panama, au Costa Rica, au Honduras et en Colombie.

A noter que les pays dominés par la gauche radicale (Venezuela, Cuba, Nicaragua, Equateur et Bolivie) totalisent à peine 12% de la population de l'Amérique latine. Ce pourcentage grimperait à 17% si le nationaliste de gauche Ollanta Humala devenait président du Pérou et s'il réactivait ses liens avec le président vénézuélien Hugo Chavez. Aujourd'hui, il dit préférer le modèle brésilien.

L'Argentine, 40 millions d'habitants et 3e puissance latino-américaine, ainsi que le Pérou, qui frôle les 30 millions d'habitants et est devenu l'un des champions régionaux de la croissance économique (8,8% en 2010), sont par leur importance relative les deux pays qui dominent le calendrier électoral de 2011.

ARGENTINE. Quoique déjà tempérée, notamment par l'impact de la criminalité, la vague de sympathie populaire que provoqua en octobre 2010 la mort soudaine de son mari, l'ex-président Nestor Kirchner, étaye encore la popularité de la présidente argentine Cristina Fernandez de Kirchner. Elle apparaît dans les sondages comme la favorite à sa propre succession aux élections du 23 octobre 2011. Péroniste de gauche, elle navigue, comme avant elle son défunt mari, entre social-démocratie à la brésilienne et symptômes grandissants d'interventionnisme public radical de type vénézuélien. La division des diverses oppositions et l'apparente bonne santé économique de l'Argentine favorisent une nouvelle candidature de la présidente.


Au PÉROU, où la Constitution prohibe un nouveau mandat d'Alan Garcia, président sortant, cinq des onze candidats à la présidence conservent, selon les sondages, la possibilité de survivre le 10 avril au premier tour de l'élection présidentielle. Les tendances très mouvantes au sein de l'électorat compliquent les pronostics.

Si au cours des trois premiers mois de 2011 semblait assuré un come-back triomphal de "l'Indien qui croit au marché", l'ex-président métis Alejandro Toledo (2001-2006), les résultats de deux sondages diffusés le 27 mars le reléguaient soudain à la 3e place, derrière Ollanta Humala et Keiko Fujimori, la fille de l'ancien président d'origine japonaise Alberto Fujimori (1990-2000), condamné pour crimes contre l'humanité et emprisonné à Lima. L'avantage d'Ollanta Humala s'est élargi dans des sondages plus récents.

Surnommé à l'époque le "Chavez péruvien", mais se déclarant aujourd'hui partisan du modèle brésilien, le lieutenant-colonel retraité Ollanta Humala remporta le premier tour de la présidentielle de 2006, avant de s'incliner au second tour, sur le score de 47,4%, devant le social-démocrate Alan Garcia (52,6%).

Au NICARAGUA, le président sortant, le sandiniste Daniel Ortega, allié d'Hugo Chavez et des frères Castro, domine les sondages, quoiqu'avec à peine plus de 30% des intentions de vote, grâce à la perpétuelle division des libéraux. Mais sa nouvelle candidature présidentielle, entérinée par une décision de justice très polémique, viole la Constitution qui prohibe notamment, comme au Pérou, la réélection immédiate.

Aussi le Nicaragua est-il agité par un conflit institutionnel qui s'ajoute au souvenir des fraudes supposées perpétrées par les sandinistes aux élections municipales de 2008. L'opposition, l'Eglise nicaraguayenne, les Etats-Unis et l'Union européenne s'en étaient alors émus. Dans ces circonstances, un regain de violence risque de secouer le Nicaragua à l'approche des élections présidentielle et législatives du 6 novembre.

Au GUATEMALA, la Constitution prohibe toute réélection présidentielle, consécutive ou non. Le président en exercice, le socialiste modéré Alvaro Colom, ne sera donc pas candidat le 11 septembre. Sa femme, Sandra Torres de Colom, devrait également être écartée par la Charte suprême pour son degré de parenté avec le chef de l'Etat. Elle a néanmoins annoncé sa candidature à la présidence.

Devant le tollé général, le couple présidentiel, voulant manifestement conserver le pouvoir, a entamé une procédure de divorce par consentement mutuel afin de tenter de soustraire Sandra Torres à l'interdit constitutionnel. Cette manoeuvre polémique pourrait être soumise à l'appréciation de la justice. Actuellement, le favori des sondages est le candidat de la droite, l'ancien général Otto Pérez Molina. En 2007, il s'était incliné au second tour, avec 47,16% des suffrages devant les 52,84% d'Alvaro Colom.

En HAÏTI, le second tour de l'élection présidentielle a opposé le 20 mars, dans un calme relatif, l'ancienne Première dame Mirlande Manigat au chanteur Michel Martelly. La publication de sondages à la sortie des urnes a été évitée. Le victoire de Michel Martelly, avec 67,57% des suffrages, a été annoncée le 4 avril. Le président élu n'a aucune expérience politique. Divers observateurs le classent à droite.



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