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Camps de la guérilla colombienne dans le "narcosanctuaire vénézuélien"
Ingrid Betancourt otage des FARC au Venezuela? El Pais en relance l'hypothèse

MADRID, dimanche 16 décembre 2007 (LatinReporters.com) - Sous le titre "La connexion vénézuélienne - Le narcosanctuaire des FARC", l'influent quotidien espagnol El Pais (centre gauche) a brossé le 16 décembre un large tableau d'une présumée coopération en matière d'armes et de narcotrafic entre des autorités du Venezuela et la guérilla marxiste colombienne qui séquestre depuis février 2002 Ingrid Betancourt. Le journal relance l'hypothèse de sa détention au pays de Hugo Chavez, voisin de la Colombie.

A la une d'El Pais: "La connexion vénézuélienne - La guérilla colombienne des FARC trouve au Venezuela un sanctuaire pour ses opérations de narcotrafic"
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Citant dans son ample reportage quatre déserteurs supposés de la guérilla des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), ainsi que "diverses sources de services diplomatiques et de renseignement" non identifiées, El Pais, sous la plume du reporter chevronné John Carlin (*), leur fait dire que "les autorités du Venezuela donnent dans leur pays une protection armée à au moins quatre camps de guérilleros" des FARC.

L'idéologie révolutionnaire bolivarienne que partagent les FARC et le président vénézuélien Hugo Chavez, ainsi que les intérêts matériels considérables liés au narcotrafic géré par la guérilla, au point que "30% des 600 tonnes de cocaïne qui circulent annuellement dans le monde" transiteraient aujourd'hui par le Venezuela, expliqueraient, selon les interlocuteurs de John Carlin, que ce pays soit devenu pour la principale guérilla colombienne un "narcosanctuaire" où elle s'approvisionnerait notamment en armes, fournies parfois par l'armée vénézuélienne. Les rebelles recevraient des cartes d'identité et des passeports vénézuéliens qui permettraient aux chefs des FARC, fichés comme terroristes dans l'Union européenne et aux Etats-Unis, de voyager sous de faux noms.

C'est dans ce contexte général qu'est évoquée, accessoirement, la séquestration d'Ingrid Betancourt. John Carlin écrit à ce propos: "Quelques sources de services de renseignement interviewées par El Pais affirment disposer d'une information solide selon laquelle les FARC retiendraient Ingrid Betancourt en territoire vénézuélien. Rafael [un déserteur de la guérilla] a soutenu qu'au début de l'année et peut-être ensuite, Betancourt se trouvait dans un village frontalier vénézuélien appelé Elorza, dans l'Etat d'Apure, sous la garde de German Briceño Suarez, alias Grannobles, membre de l'état-major des FARC et chef du Front 10 au sein duquel opérait Rafael".

Ce chef rebelle colombien posséderait à Elorza "une grande et luxueuse propriété protégée, selon des sources de services de renseignement, par la garde nationale [vénézuélienne]". Les FARC appelleraient cette propriété "Rancho Grande".

Le reporter d'El Pais précise toutefois que le déserteur Rafael "a reconnu n'avoir pas vu lui-même Betancourt, mais des compagnons guérilleros le lui avaient dit [qu'elle était détenue à Elorza]". John Carlin ajoute encore que "la thèse selon laquelle elle [Ingrid Betancourt] est au Venezuela n'est pas partagée par toutes les sources consultées par El Pais". Elles seraient par contre unanimes à voir en Grannobles l'homme clé de "la logistique de la narcoguérilla au Venezuela". Le contact privilégié du président vénézuélien Hugo Chavez avec les FARC serait néanmoins le commandant Ivan Marquez, l'un des sept principaux chefs de la guérilla et "ambassadeur des FARC au Venezuela". Ivan Marquez y posséderait aussi une propriété.

"La source de plus haut rang" parmi les services de renseignement consultés par El Pais a déclaré au journal espagnol: "Si [le président vénézuélien Hugo] Chavez voulait, il pourrait forcer la libération de Betancourt demain même, qu'elle soit au Venezuela ou en Colombie. Qu'il dise aux FARC 'livrez-la ou le jeu se termine ici au Venezuela'. La dépendance à l'égard du Venezuela que sont sont créée les FARC est si énorme qu'elles ne pourraient pas se risquer à lui répondre non".

Début août déjà, le nom de la localité vénézuélienne d'Elorza était cité par la journaliste Patricia Poleo, vénézuélienne aussi. Elle affirmait qu'Ingrid Betancourt s'y trouvait dans une propriété d'un chef des FARC, ce qui recoupe les informations prudentes d'El Pais.

Mais Patricia Poleo situait son information dans le cadre d'une libération imminente d'Ingrid Betancourt, son transfert à Elorza étant à l'époque, selon la journaliste vénézuélienne, le prélude à un voyage au Venezuela de Cécilia Sarkozy, qui viendrait recueillir l'infortunée Franco-Colombienne de la même façon qu'elle ramena de Libye les infirmières bulgares condamnées à mort.

El Pais présente par contre Elorza, pour autant qu'Ingrid Betancourt s'y trouve, comme un possible lieu de séquestration de la célèbre otage, mais non comme un tremplin vers sa libération. Annoncé avec grande visibilité en première page de son édition du 16 décembre et occupant toute la une de son supplément dominical, ainsi que quatre de ses pages, le reportage sur le "narcosanctuaire vénézuélien" des FARC est censé bénéficier, à tort ou à raison, du label de crédibilité conquis en plus de trente ans par l'influent quotidien madrilène.


( * ) Né à Londres en 1956, le journaliste John Carlin a été en poste en Argentine, au Mexique, au Salvador, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud. Ses articles ont été publiés par, notamment, le New York Times, le Daily Telegraph, The Observer et New Statesman. Il a aussi collaboré avec la BBC, tant en radio qu'en télévision. Installé en Espagne depuis 1998, il y travaille pour le quotidien El Pais et il y remporta, en 2000, le prix Ortega y Gasset de journalisme.

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RÉACTION OFFICIELLE
DU VENEZUELA


CARACAS, lundi 17 décembre 2007 - Le quotidien espagnol El Pais "a une vision coloniale et raciste des changements dans notre continent" et une "aversion absolue  pour le leadership légitime et démocratique de Chavez, ainsi que pour la révolution bolivarienne" a déclaré le ministre vénézuélien des Relations extérieures, Nicolas Maduro. Il a nié que son pays soit un sanctuaire de la guérilla marxiste colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

Le ministre réagissait au reportage dans lequel des interlocuteurs d'El Pais affirment notamment que "la guérilla des FARC trouve au Venezuela un sanctuaire pour ses opérations de narcotrafic" et que "les autorités du Venezuela donnent dans leur pays une protection armée à au moins quatre camps de guérilleros" des FARC.

Selon Nicolas Maduro, l'article d'El Pais s'inscrirait dans une campagne visant à justifier la révocation, le 21 novembre par le président colombien Alvaro Uribe, du mandat de médiateur octroyé fin août au président vénézuélien Hugo Chavez pour faciliter un échange humanitaire d'otages des FARC, dont Ingrid Betancourt, contre plusieurs centaines de guérilleros emprisonnés.

Le ministre Maduro ne s'est pas référé à l'hypothèse, relancée par le reportage d'El Pais, qu'Ingrid Betancourt soit séquestrée par les FARC en territoire vénézuélien.

Premier quotidien payant d'Espagne (450.000 exemplaires en moyenne et 825.000 le dimanche), El Pais est considéré comme proche du gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero.
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