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Dialogue de paix ouvert à Cuba. La guérilla annonce une trêve de 2 mois
Colombie : cessez-le-feu des Farc, mais non de l'armée
 

   

 
Entouré d'une nuée de journalistes à l'ouverture, le 19 novembre 2012 à La Havane, du dialogue de paix avec le gouvernement colombien, le chef de la délégation de la guérilla des Farc, Ivan Marquez, annonce une trêve unilatérale de deux mois. (Photo Roberto Suarez / Juventud Rebelde)

LA HAVANE / BOGOTA, mardi 20 novembre 2012 (LatinReporters.com) - La guérilla colombienne des Farc s'est adjugé un avantage médiatique en annonçant par surprise, lundi à l'ouverture du dialogue de paix à La Havane, un cessez-le-feu unilatéral de deux mois, du 20 novembre au 20 janvier. Le ministre de la Défense colombien Juan Carlos Pinzon a répliqué que l'armée poursuivra ses opérations contre "cette organisation terroriste", y compris durant sa trêve.

"La force publique a le devoir de poursuivre tous les criminels qui ont violé la Constitution" a affirmé le ministre Pinzon dans une déclaration diffusée lundi à Bogota. Émettant l'espoir que les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes) respectent leur promesse de trêve unilatérale, le ministre a néanmoins estimé que "la réalité démontrée par l'histoire est que cette organisation terroriste ne respecte jamais rien et il donc difficile de croire qu'elle cessera de tuer des enfants, de perpétrer des attentats contre la population civile".

Depuis l'annonce de la mise en marche du processus de paix entre le gouvernement colombien et les Farc, le 26 août dernier, la guérilla a commis 48 attentats qui ont fait 47 morts (dont 17 civils) et 83 blessés (dont 43 civils) relevait lundi Caracol Radio. En revanche, depuis la même date, 50 guérilleros ont été tués et 60 autres capturés indiquait le ministre de la Défense le 29 octobre dernier.

Le président colombien Juan Manuel Santos a lui-même rejeté à plusieurs reprises l'idée d'un cessez-le-feu , réclamé d'emblée par les Farc, pendant la durée des négociations.

Dimanche, avant son départ de Bogota vers La Havane, le chef de la délégation gouvernementale, l'ex-vice-président Humberto de la Calle, a écarté à nouveau tout cessez-le-feu tel qu'il avait été décrété pour de précédentes négociations qui avaient échoué. "Pas de concessions de caractère militaire, ni cessez-le-feu, ni zones démilitarisées" a-t-il dit.

Mais en arrivant lundi matin au Palais des conventions de La Havane pour y entamer réellement le dialogue de paix mis sur les rails le 18 octobre à Oslo, le chef de la délégation des Farc, Ivan Marquez, a lu devant une nuée de journalistes un communiqué dans lequel le secrétariat de l'état-major central de la guérilla annonce un cessez-le-feu unilatéral de deux mois.

Pas de reddition

"Le secrétariat des Farc-EP [EP pour "ejército del pueblo", "armée du peuple"; ndlr], accueillant l'immense clameur de paix des divers secteurs du peuple colombien, ordonne aux unités de guérilleros dans toute la géographie nationale de cesser tout type d'opérations militaires offensives contre la force publique et les actes de sabotage contre l'infrastructure publique ou privée, durant la période comprise entre le 20 novembre 2012 à 00h00 et le 20 janvier 2013 à 00h00" proclame le communiqué lu par Yvan Marquez, qui est aussi le nº2 de la guérilla.

"C'est une démonstration de plus de notre volonté de générer un climat politique propice au progrès des conversations qui visent à parvenir à un véritable traité de paix mettant fin au conflit social et armé, conformément au désir de la majorité des Colombiens" ajoute le texte, avant de critiquer avec virulence le gouvernement colombien pour, notamment, sa "guerre économique contre le peuple", "l'accumulation capitaliste" ou encore "les lois dont bénéficient les multinationales au prix des intérêts du pays".

Cette entrée en matière semble confirmer que, contrairement aux espoirs de Bogota, les Farc ne sont pas venus négocier leur reddition. Ils tentent plutôt de faire considérer leur conception de la paix. "La paix ne signifie pas le silence des fusils. Elle recouvre aussi des changements dans les structures de l'État et les structures économiques" avait lancé Ivan Marquez en octobre à Oslo, priant la délégation du gouvernement colombien de négocier une "paix avec justice sociale". "Ni le modèle économique ni les investissements étrangers ne sont à l'agenda de ces pourparlers" avait alors répliqué Humberto de la Calle.

Réactions

Le cessez-le- feu unilatéral de la guérilla est qualifié de "preuve de bonne volonté des Farc" par l'ex-sénatrice colombienne Piedad Cordoba, connue pour sa médiation dans la libération d'une vingtaine d'otages des insurgés marxistes.

Le maire de Bogota, Gustavo Petro, ex-guérillero du M-19, croit que si réellement la trêve unilatérale est observée, cela "démontrerait la volonté des Farc d'aboutir à la fin définitive du conflit armé".

"Cela me paraît un signe très positif" estime pour sa part Rafael Correa, président de l'Équateur. Ce pays voisin de la Colombie abrite plus de 50.000 réfugiés qui ont fui le conflit.

Lors de plusieurs mois de négociations secrètes en début d'année, guérilla et gouvernement colombien ont adopté un ordre du jour des discussions de paix en cinq chapitres: développement rural, participation des Farc à la vie politique, fin des hostilités, lutte contre le trafic de cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial, et droits des victimes.

Garanti par la Norvège et Cuba, secondées par le Venezuela et le Chili en tant qu'"accompagnateurs", le processus vise à mettre un terme à un conflit qui a fait depuis 1964 plusieurs centaines de milliers de morts et près de quatre millions de déplacés, selon l'ONU. Trois tentatives précédentes de dialogue ont échoué, la dernière en 2002. Le président Santos et son négociateur Humberto de la Calle n'affichent qu'un "optimisme modéré".

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