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1.500 GUÉRILLEROS COLOMBIENS AU VENEZUELA SELON BOGOTA
Crise Venezuela-Colombie soumise à des internationalisations divergentes
  • Bogota mise sur l'OEA et la Cour pénale internationale
  • Caracas pour une solution sud-américaine du conflit colombien
  • Hugo Chavez rompt à nouveau les relations bilatérales

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    Parmi les "preuves" présentées le 22 juillet 2010 à l'OEA par la Colombie figure cette photo prise par satellite qui localiserait, dans l'Etat vénézuélien de Zulia (nord-ouest) et à 24 km de la frontière colombienne, un camp permanent d'Ivan Marquez, nº2 de la guérilla colombienne des FARC.
    Dans les quotidiens El Tiempo (Bogota) et El Universal (Caracas), autres "preuves" de la présence des FARC et de l'ELN au Venezuela présentées devant l'OEA.

    BOGOTA / CARACAS, vendredi 23 juillet 2010 (LatinReporters.com) - "Par dignité", le président vénézuélien Hugo Chavez a rompu une fois de plus les relations diplomatiques avec la Colombie en réaction à la dénonciation par ce pays, le 22 juillet devant l'Organisation des Etats américains (OEA), de la présence tolérée au Venezuela de 1.500 guérilleros colombiens dans 87 camps servant de bases d'attaque et de repli. Caracas le nie. Chacun des deux pays tente d'internationaliser la crise bilatérale de façon distincte et conforme à ses intérêts.

    Estimant le président conservateur colombien Alvaro Uribe "capable de provoquer une guerre", Hugo Chavez a aussi décrété une "alerte maximale" au long des 2.219 km de frontière commune avec la Colombie. L'opposition vénézuélienne prétend y voir une manoeuvre visant, à l'approche des élections législatives du 26 septembre, à estomper sous un nationalisme exacerbé des déficiences criantes, notamment la perte de milliers de tonnes d'aliments pourris dans le réseau officiel vénézuélien d'importation et de distribution.

    C''est à l'initiative d'Alvaro Uribe, auquel succédera le 7 août son dauphin présumé Juan Manuel Santos, que l'ambassadeur colombien Luis Alfonso Hoyos présentait jeudi à Washington devant le conseil permanent de l'OEA les preuves supposées, aux yeux de Bogota, de la présence "consolidée, active et croissante" au Venezuela de chefs et de combattants des deux guérillas colombiennes d'extrême gauche. Il s'agit essentiellement des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et, dans une moindre mesure, de l'ELN (Armée de libération nationale).

    Force est de reconnaître que lesdites preuves -vidéos et photos, prises notamment par satellite avec coordonnées géographiques précises- ne peuvent susciter à première vue ni l'adhésion ni le rejet du commun des mortels. Sans doute s'agit-il d'une affaire de spécialistes, mais croire ou non qu'un point rouge dessiné sur une zone forestière photographiée de l'espace désigne effectivement un camp de terroristes risque de dépendre de préjugés idéologiques.

    Le Venezuela refuse une commission de vérification de l'OEA

    L'ambassadeur Luis Alfonso Hoyos visa à dissiper les doutes en proposant qu'une commission internationale désignée par l'OEA se rende au Venezuela pour vérifier les accusations de la Colombie et ce dans le délai d'un mois, au cours duquel, selon l'ambassadeur, la guérilla colombienne n'aurait pas le temps d'effacer complètement l'évidence de sa présence massive au pays d'Hugo Chavez.

    Le Venezuela a repoussé la proposition, invoquant la non-ingérence dans ses affaires internes. Dommage, car si vraiment aucun camp de guérilleros ne correspond au Venezuela aux coordonnées GPS mentionnées par la Colombie, Hugo Chavez pourrait le démontrer en à peine quelques heures à n'importe quel aréopage d'experts internationaux. Le président colombien Alvaro Uribe serait alors discrédité. Manquer pareille occasion, par orgueil ou pour éviter la confirmation d'une vérité encombrante, ne crédibilisera pas le président Chavez, d'autant qu'il a plusieurs fois exhorté la communauté internationale à reconnaître les FARC et l'ELN.

    Arguant de la coopération supposée du Venezuela avec les guérillas colombiennes, considérées comme terroristes notamment par l'Union européenne et les Etats-Unis, et attribuant à ces guérillas au moins soixante attaques contre des localités colombiennes perpétrées à partir du Venezuela et suivies de repli dans ce pays, le procureur général de la Colombie, Guillermo Mendoza Diago, dit envisager de dénoncer comme complices de crimes contre l'humanité les dirigeants vénézuéliens devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
    [NDLR - La Colombie est elle-même accusée depuis longtemps de multiples crimes contre l'humanité, mais les poursuites ouvertes ces dernières années par la justice colombienne contre la plupart des présumés coupables ont évité jusqu'à présent une mise en cause de Bogota par la CPI].

    L'OEA et peut-être bientôt la CPI sont donc les instances choisies par la Colombie pour internationaliser sa crise avec le Venezuela et forcer ainsi ce pays, espère Bogota, à coopérer dans la lutte contre des groupes armés irréguliers conformément aux obligations internationales souscrites aussi par Caracas.

    Cette internationalisation ne va pas dans la direction souhaitée par Hugo Chavez, car l'OEA demeure un instrument de l'influence (non plus de la suprématie) des Etats-Unis sur le continent américain et la CPI, quoique soupçonneuse à l'égard de la Colombie, est perméable au diagnostic de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH), qui dénonçait en février dernier de "sérieuses restrictions" des droits humains au Venezuela.

    Hugo Chavez préfère l'Unasur

    Hugo Chavez, lui, préfère laisser le dossier aux mains de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), qui avait fait la part belle l'an dernier à la fureur du Venezuela consécutive au nouvel accord qui offre à l'aviation et à la marine des Etats-Unis l'usage d'au moins sept bases militaires colombiennes. Au sein de l'Unasur, seul le Pérou et peut-être aujourd'hui le Chili du nouveau président conservateur Sebastian Piñera s'opposeraient résolument à la crucifixion de la Colombie par le trio radical que forment le Venezuela, la Bolivie et l'Equateur.

    Le chef de la diplomatie vénézuélienne, le ministre Nicolas Maduro, vient précisément de solliciter de la présidence tournante de l'Unasur, assumée par l'Equateur, "la convocation immédiate d'un conseil des ministres des Affaires étrangères". Selon M. Maduro, il est nécessaire que "l'Unasur assume une réponse sud-américaine à cette agression [de la Colombie contre le Venezuela devant l'OEA]. L'Unasur est le scénario naturel".

    Le président équatorien, Rafael Correa, envisage d'élever au niveau des chefs d'Etat la réunion de l'Unasur sollicitée par Nicolas Maduro. Imposer à la Colombie "un plan de paix sud-américain sérieux" appuyé par toute la région est un objectif d'Hugo Chavez rappelé par son chef de la diplomatie. Reconnaissance de la guérilla des FARC comme interlocuteur nécessaire de Bogota et influence accrue du Venezuela sur le destin de la Colombie seraient des corollaires naturels de ce plan.

    Dans l'immédiat, les Etats-Unis, l'OEA et les Nations unies exhortent Bogota et Caracas au calme et au dialogue. Washington juge néanmoins que les accusations de la Colombie "doivent être prises très au sérieux". De nombreux pays latino-américains, dont le Brésil, ont offert leur médiation.

    La plupart des scénarios actuels pourraient être revus après l'investiture à la présidence de la Colombie de Juan Manuel Santos, qui succédera le 7 août à Alvaro Uribe. Hugo Chavez lui-même invitait jeudi M Santos au rétablissement d'un dialogue montrant que "des gouvernements de droite et de gauche peuvent cohabiter" en Amérique latine. Pareille concession oratoire du leader bolivarien est inhabituelle.

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