Accueil  | Politique  | Economie  | Multimédia  | Société  | Pays+dossiers  | Flashs  | Titres  |Communiqués
  version imprimable
Google
 
Web LatinReporters.com
L'ETA "continuera à frapper" l'Espagne. Et la France ...?

Manifestation contre toute négociation avec les Basques de l'ETA, en 2006 à Madrid
Archives - Photo AVT
MADRID, dimanche 9 septembre 2007 (LatinReporters.com) - "ETA ... a décidé de continuer à frapper les infrastructures de l'Etat espagnol sur tous les fronts et à défendre l'Euskal Herria [Patrie basque] par les armes" affirme un communiqué de l'organisation indépendantiste publié dimanche par les quotidiens basques Gara et Berria. La France n'est pas directement menacée, mais...

Il s'agit du premier communiqué de l'ETA depuis l'annonce, le 5 juin dernier, de la fin de son cessez-le-feu. Celui-ci avait été décrété en mars 2006 dans le cadre de négociations dites de paix avec le gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero. Les pourparlers coururent à l'échec après l'attentat spectaculaire du 30 décembre 2006 contre l'aéroport de Madrid. Sur le fond, ces négociations ont buté, comme toutes les précédentes, sur deux exigences historiques de l'ETA: droit des Basques à l'autodétermination et rattachement de la Navarre au Pays basque.

L'Euskal Herria que les séparatistes prétendent continuer "à défendre par les armes" comprend, tant aux yeux de l'ETA que des nationalistes dits modérés, le Pays basque espagnol, la Navarre et le Pays basque français.

Considérée officiellement comme terroriste par l'Union européenne et par les Etats-Unis, l'ETA réaffirme dans son communiqué que "les Basques n'ont pas de futur sous la domination de l'Espagne et de la France".

Pas d'autre mention de la France. Contrairement à l'Espagne, elle n'est pas menacée explicitement comme elle fut dans certains communiqués antérieurs des indépendantistes. La police française vient pourtant de porter des coups spectaculaires à la logistique et à la filière des explosifs de l'ETA, interpellant au sud de l'Hexagone 17 des 22 membres présumés de l'organisation neutralisés depuis le 5 juin.

Mais à Bilbao, Vasco Press, agence de référence dans l'analyse de la problématique basque, attribue à l'ETA un document exposant une stratégie de "pression" et de "confrontation" contre "les piliers économiques et politiques" afin que la France prenne conscience qu'elle aussi "est en conflit avec l'Euskal Herria".

Centrée sur la défense du sol et la lutte contre la spéculation immobilière, cette stratégie est liée par Vasco Press à la trentaine d'attentats commis ces derniers mois au Pays basque français contre des intérêts immobiliers, touristiques et bancaires. Vasco Press précise que "des responsables de la police" croient que "ces attaques sont encouragées par l'ombre de l'ETA", mais elles ne lui sont pas imputées explicitement.

Comme le 5 juin lorsqu'ils annonçaient la fin de leur cessez-le-feu, les indépendantistes attribuent dans leur nouveau communiqué l'échec des négociations de paix au gouvernement espagnol, qui n'aurait pas respecté "les points déterminés avec l'ETA à la table de négociation". Ils estiment que l'objectif de Madrid était de mener un "processus de reddition [de l'ETA], sans contenu politique". Le Parti nationaliste basque (PNV), qui contrôle l'exécutif régional, est aussi la cible des critiques des séparatistes.

Leur lutte, disent-ils, se poursuivra jusqu'au jour où "tous les projets pourront être défendus dans des conditions démocratiques en Euskal Herria". "La Constitution espagnole et toute la législation créée à partir d'elle" constitueraient "la principale limite antidémocratique" imposée aux Basques.

Si le 5 juin l'ETA menaçait déjà "d'agir sur tous les fronts en défense de l'Euskal Herria", ce sont désormais "les infrastructures de l'Etat espagnol" qui sont textuellement visées, également "sur tous les fronts".

L'apparition soudaine du mot "infrastructures" [selon traduction, du basque en espagnol, de la TV publique basque; d'autres traductions indiquent "structures" - ndlr] pour définir aujourd'hui la menace est-elle significative? Les séparatistes suggèrent-ils ainsi qu'ils chercheront à provoquer de graves dommages matériels, mais non les massacres que dit redouter le gouvernement de M. Zapatero à l'approche des élections législatives de mars 2008? A en croire les autorités espagnoles, plusieurs des dernières actions de l'ETA, la plupart avortées par la vigilance policière, auraient pu provoquer un carnage.

A la fin de leur communiqué, les terroristes revendiquent, dans l'ordre, deux explosions passées quasi inaperçues le 25 juillet dernier sur le parcours navarrais du Tour de France cycliste, le puissant attentat du 24 août contre la caserne de la garde civile de Durango (à peine deux blessés légers, mais d'importants dégâts matériels), l'explosion anticipée le 26 août à Castellon d'un véhicule piégé qui avait attiré les soupçons de la garde civile et la pose de charges de faible puissance le long de routes d'accès au Pays basque pour perturber le 2 septembre le retour massif de vacanciers.

DOCUMENT
Texte intégral du communiqué de l'ETA diffusé le 9 septembre 2007, en espagnol et traduit du basque par le canal EiTB24 de la télévision publique basque.

 version imprimable
Réagissez sur notre forum en rappelant titre et date de l'article


ARTICLES ET DOSSIERS LIÉS
Attentat: l'ETA marque la rentrée politique à l'approche des législatives
L'ETA reprend les armes "sur tous les fronts"
Dossier Pays Basque - ETA
Dossier Espagne


Dernière heure
ATTENTAT MANQUÉ DE L'ETA

MADRID, lundi 10 septembre 2007 (LatinReporters) - Une Ford Fiesta piégée contenant quelque 80 kilos d'explosif a été désamorcée dans la nuit de dimanche à lundi à Logroño, capitale de la Rioja, a déclaré lundi matin le délégué du gouvernement espagnol dans cette région du nord de l'Espagne.
Le véhicule était parqué devant l'entrée du siège local du ministère de la Défense, au centre de Logroño, ville de 150.000 habitants.
Un appel téléphonique fait au nom de l'ETA au quotidien basque Gara, dimanche soir à 23h, avait averti qu'une explosion allait se produire dans la zone visée à 23h30, ce qui permit à la police d'établir d'urgence un périmètre de sécurité.
Un faible explosion, celle du mécanisme de mise à feu, se produisit effectivement à 23h30, mais la charge principale n'explosa pas.
Le siège du Ministère de la Défense de Logroño n'est pas habité. Il abrite des dépendances administratives ouvertes pendant les heures du bureau.
Dans un communiqué publié dimanche matin, les séparatistes basques de l'ETA menaçaient de "continuer à frapper les infrastructures de l'Etat espagnol sur tous les fronts".
VOIR AUSSI
  • ETA: attentat de rentrée
  • L'ETA reprend les armes
  • Dossier Pays Basque-ETA
  • Dossier Espagne
  • REPRODUCTION
    Le texte de cet article peut être reproduit à 2 conditions:

    1. Attribution claire à LatinReporters.com

    2. Lien actif sur le mot LatinReporters.com

    L'affichage de ce logo
    serait aussi apprécié
    PAYS
  • Argentine
  • Bolivie
  • Brésil
  • Chili
  • Colombie
  • Costa Rica
  • Cuba
  • Equateur
  • Espagne
  • Guatemala
  • Haïti
  • Honduras
  • Mexique
  • Nicaragua
  • Panama
  • Paraguay
  • Pérou
  • Porto Rico
  • R.dominicaine
  • Salvador
  • Uruguay
  • Venezuela
  • DOSSIERS
  • Tous les titres
  • Pays basque-ETA
  • Europe-Amérique latine
  • Espagne-UE
  • Gibraltar
  • Letizia-prince Felipe
  • Irak
  • Droits de l'homme
  • Ingrid Betancourt
  • Terrorisme international
  • Globalisation
  • Immigration
  • Peuples autochtones
  • Dollarisation
  • Drogue
  • NOUS CONTACTER
  • Rédaction
  • Christian Galloy directeur
  • (00 34) 917 155 469
  • (00 34) 610 686 761
  • Publicité - Références

  •   Accueil   |  Politique   |  Economie   |  Multimédia   |  Société   |  Pays+dossiers   |  Flashs   | Titres  | Forum 

    © LatinReporters.com - Amérique latine - Espagne
    Le texte de cet article peut être reproduit s'il est attribué, avec lien, à LatinReporters.com