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Seules la France et la Suisse sont encore acceptées
comme médiatrices à la fois par Bogota et par la guérilla

Colombie / otages : les FARC rejettent la médiation de l'Espagne et de l'Eglise

Raul Reyes, nº2 des FARC: soif de reconnaissance internationale
Photo ANNCOL
BOGOTA, jeudi 14 février 2008 (LatinReporters.com) - Non à la médiation de l'Espagne et de l'Eglise, non à la zone de rencontre proposée par cette dernière pour y négocier l'accord humanitaire sur l'échange d'otages contre des guérilleros emprisonnés... Dans son dernier monologue, la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) veut surtout être reconnue par la communauté internationale, comme le propose en vain le président vénézuélien Hugo Chavez.

"La proposition de Chavez de reconnaître aux FARC le statut [de force belligérante, qui implique certaines prérogatives politiques et diplomatiques; ndlr] est le meilleur apport connu à ce jour au bénéfice de l'accord humanitaire et de la recherche de la paix" dit à l'agence officielle cubaine Prensa Latina le numéro deux des FARC, Raul Reyes.

Prensa Latina donne l'impression de résumer un long communiqué de Reyes reçu via Internet, sans qu'aucune question ne soit explicitement posée au chef rebelle. L'agence cubaine date et localise sa dépêche par les mentions "Paris, 13 février". Mentionner La Havane aurait peut-être trop impliqué le régime castriste.

"La communauté internationale ou pour le moins les peuples et gouvernements anti-impérialistes, socialistes et progressistes de la région devraient répondre avec enthousiasme à l'appel du chef du gouvernement bolivarien [Hugo Chavez; ndlr] de la république soeur du Venezuela" insiste Raul Reyes.

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Le 11 janvier dernier, Hugo Chavez, clamant ses affinités idéologiques "bolivariennes" avec les guérillas colombiennes, demandait à la communauté internationale de reconnaître les FARC et l'ELN (Armée de libération nationale) et de les retirer des listes d'organisations terroristes. Seuls le Nicaragua, la frange la plus radicale de la gauche colombienne et des membres de la famille d'Ingrid Betancourt, otage des FARC depuis le 23 février 2002, ont approuvé cet appel du président vénézuélien.

Il a été explicitement rejeté par les Etats-Unis et au siège de l'Union européenne, ainsi qu'à titre propre par la France, l'Espagne et l'Allemagne. Rejet explicite également par des responsables gouvernementaux socialistes ou sociaux-démocrates du Chili, du Pérou et du Costa Rica. Même un allié déclaré de Hugo Chavez, le socialiste Rafael Correa, président de l'Equateur, affirme "rejeter plus que quiconque les agissements des FARC" et exige "la libération immédiate et inconditionnelle" des otages de cette guérilla. Dans les autres pays de la planète, y compris Cuba et la Bolivie, l'appel de Hugo Chavez à la reconnaissance des FARC n'a pour réponse que le silence.

Ignorant les millions de Colombiens qui ont opposé aux FARC une gigantesque répulsion collective lors des manifestations historiques du 4 février dernier, Raul Reyes rejette toute médiation, dans le dossier des otages, "du gouvernement espagnol et de l'Eglise catholique de Colombie". Il estime qu'ils "se sont exclus eux-mêmes comme possibles médiateurs en prenant parti pour le gouvernement" du président Alvaro Uribe, représentant des "oligarchies" soumises aux "yankees". L'Eglise avait appuyé l'immense mobilisation anti-FARC du 4 février. Quant à l'Espagne socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, elle offrait solennellement son appui "inconditionnel" au président Uribe, le 23 janvier à Madrid, et signait avec lui une "association stratégique".

La mise à l'écart de l'Eglise et de l'Espagne, laquelle formait avec la France et la Suisse un trio conciliateur actif depuis plusieurs années en Colombie, fait aujourd'hui d'émissaires de Paris et Berne les seuls médiateurs avalisés à la fois par le gouvernement colombien et par les FARC.

Raul Reyes réitère qu'aux yeux de la guérilla, il est "péremptoire de retirer la force publique [armée et police, mais non les guérilleros; ndlr] des municipalités de Pradera et Florida" pour que puisse y être négocié un échange humanitaire d'otages et de prisonniers. Florida et Pradera couvrent 800 km² du sud-ouest colombien, à moins de 40 km de Cali, troisième ville du pays, et comptent plus de 110.000 habitants. La démilitarisation unilatérale réclamée par la guérilla leur laisserait pour seule autorité celle des insurgés.

Alvaro Uribe, reprenant une proposition de l'Eglise qu'il avait chargée de contacter les FARC, proposait, lui, une "zone de rencontre" d'un maximum de 150 km², "de préférence sans population civile ou avec une population très réduite" et sans installations policières ni militaires qu'il faille évacuer.

En conséquence, les espoirs des otages et de leurs familles continuent à ne reposer actuellement que sur les libérations unilatérales consenties au compte-gouttes par les FARC pour appuyer médiatiquement et politiquement Hugo Chavez. Deux otages dits "politiques" des FARC étaient ainsi remis le 10 janvier dernier à des émissaires du président vénézuélien. Trois autres le seront prochainement. Selon Bogota, la guérilla marxiste séquestrerait plus de 700 personnes, hommes, femmes et enfants. Seule la quarantaine d'otages "politiques", dont Ingrid Betancourt et trois Américains, est réservée par les FARC à un éventuel "échange humanitaire" contre les quelques 500 guérilleros emprisonnés, y compris deux chefs rebelles extradés et condamnés aux Etats-Unis. Le sort des autres séquestrés est lié au paiement d'une forte rançon.

Nombre d'éditorialistes colombiens inscrivent la collaboration entre la guérilla colombienne et Hugo Chavez dans l'ambition de ce dernier d'étendre en Colombie sa révolution dite bolivarienne. L'analyse des libérations unilatérales d'otages indique qu'elles pourraient découler de pressions que les aléas politiques font peser sur le couple "bolivarien" FARC-Chavez (voir article "Deux questions essentielles à Juan Carlos Lecompte, mari d'Ingrid"). Un approfondissement de cette analyse tracerait peut-être de nouvelles voies pouvant conduire à la libération de séquestrés.

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