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Nouveau mandat présidentiel de six ans avec 61% des suffrages
Venezuela: réélu, Hugo Chavez dédie sa victoire à Castro et à une Amérique latine unie et libre

Hugo Chavez: "socialisme indigène, chrétien et bolivarien" pour son 3e mandat présidentiel
Photo Prensa Presidencial
Au volant de la révolution pour 6 ans de plus
Photo Prensa Presidencial
 Chavez au balcon du Palais de Miraflores
par Christian Galloy
Analyste politique
Directeur de LatinReporters


CARACAS / MADRID, lundi 4 décembre 2006 (LatinReporters.com) - "Unissons-nous et nous serons libres" s'est exclamé Hugo Chavez en s'adressant à l'Amérique latine entière au soir de sa victoire à l'élection présidentielle du 3 décembre, victoire dédiée aussi au président cubain Fidel Castro. Contre "l'impérialisme nord-américain", Hugo Chavez poursuivra sa révolution bolivarienne nationale et continentale.


Après dépouillement de 78,31% des bulletins de vote, le triomphe d'Hugo Chavez est sans appel: 61,35% des suffrages et 3e victoire consécutive à l'élection présidentielle du Venezuela après celles de 1998 (avec 56,2%) et de 2000 (59,76%). La révolution bolivarienne au profit des plus démunis s'use donc d'autant moins qu'on s'en sert. La participation record au scrutin, plus de 70%, l'atteste aussi.

Crédité d'un score de 38,39%, le social-démocrate Manuel Rosales, principal candidat de l'opposition, a accepté rapidement sa défaite. "Aujourd'hui, ils nous ont vaincus" reconnaissait-il à Caracas, épargnant au pays des troubles publics que l'on redoutait entre adversaires et partisans du président Chavez si les résultats avaient été contestés pour fraude.

Rassembleur de 43 formations éparpillées, Manuel Rosales veut continuer à personnifier l'alternative. "J'annonce au peuple du Venezuela que nous entamons aujourd'hui la lutte pour la construction d'un Temps Nouveau [Nuevo Tiempo est le parti de M. Rosales], que je n'en resterai pas là et qu'à partir d'aujourd'hui je serai dans la rue" déclarait-il dimanche soir à son siège de campagne plongé dans la tristesse.

Euphorie par contre dans les rues de la capitale. Pétards, klaxons, fusées d'artifice et cris "Ouh! ha! Chavez ne s'en va pas!" dans une marée mouvante de chavistes vêtus du rouge bolivarien. Et clou de la soirée, le discours passionné, truculent du président Hugo Chavez ivre de son triomphe, au balcon du Palais présidentiel de Miraflores, le balcon dit de la victoire ou aussi balcon du peuple, avec un auditoire de milliers de Caraqueños malgré la pluie.

"Ce 3 décembre n'est pas un aboutissement, mais le point de départ d'une nouvelle ère, de l'élargissement et de l'expansion de la révolution bolivarienne, de la démocratie révolutionnaire, de la voie vénézuélienne vers le socialisme" clamait à la foule Hugo Chavez réélu pour six ans.

Avant le scrutin, il avait confirmé son intention de réviser la Constitution afin de pouvoir, toujours sur la base du pluralisme, briguer autant de mandats présidentiels que possible. La rédaction actuelle de la Charte fondamentale empêcherait Hugo Chavez de se représenter en 2012.

Et dévoilant du haut de son balcon quelques pincées du "socialisme du 21e siècle" qu'il n'a jamais vraiment défini, il a affirmé que "personne ne doit craindre le socialisme. Il est fondamentalement humain, amour, humanité, solidarité. Notre socialisme est originaire, indigène, chrétien et bolivarien... Le royaume de l'amour et la paix du Christ sont le royaume du socialisme, le royaume du futur Venezuela".

Comme exorcisé par cette prophétie, Marx n'a pas été cité. Hugo Chavez lui a préféré Simon Bolivar, le libertador vénézuélien qui délia au 19e siècle l'Amérique du Sud de l'empire espagnol. Son nom définit l'essence de la révolution bolivarienne lancée contre le nouvel empire, les Etats-Unis, avec les revenus du pétrole dont le Venezuela est le 5e exportateur mondial.

Hugo Chavez s'est écrié "Unissons-nous et nous serons libres", citant, après Simon Bolivar, Antonio José de Sucre, José de San Martin, Bernardo O´Higgins, Augusto Cesar Sandino, Emiliano Zapata, etc., soit une longue liste de héros nationaux de l'Equateur, d'Argentine, du Chili, du Nicaragua, du Mexique et d'autres pays latino-américains invités à s'unir au Venezuela dans une Alternative bolivarienne pour les peuples d'Amérique (ALBA).

Dans ce contexte, Hugo Chavez a dédié aussi sa victoire électorale "au peuple cubain et à Fidel Castro... Fidel, d'ici, je t'embrasse!" Cette victoire constitue, selon Chavez, "une leçon de dignité donnée à l'impérialisme nord-américain, une nouvelle défaite de l'empire de Mister Danger, du diable qui prétend dominer le monde". C'est bien sûr le président américain George W. Bush qui était visé, quoique les Etats-Unis demeurent le premier client du pétrole vénézuélien.

Au crépuscule de Fidel Castro hospitalisé et peut-être mourant, Hugo Chavez, rescapé en 2002 d'un coup d'Etat manqué et en 2004 d'un référendum "révocatoire", prend plus que le relais de la résistance aux Etats-Unis. Son ambition bolivarienne semble en effet s'inscrire dans une offensive continentale plutôt que dans une guerre de positions.

Le duel Bush-Chavez qui a a marqué toutes les élections présidentielles convoquées depuis novembre 2005 dans onze pays latino-américains (ceux dont la langue officielle est l'espagnol, plus le Brésil) s'est conclu sur 4 victoires de la gauche radicale (en Bolivie, au Nicaragua, en Equateur et au Venezuela), 4 aussi de la social-démocratie ou de présidents qui la pratiquent sans nécessairement la revendiquer (au Chili, au Costa Rica, au Pérou et au Brésil) et 3 victoires de la droite libérale ou conservatrice (au Honduras, en Colombie et au Mexique).

Toutes tendances confondues, la gauche latino-américaine aura donc remporté 8 des 11 dernières élections présidentielles. Elle gouverne par ailleurs aussi en Argentine, en Uruguay et à Cuba. Au total, la gauche dirige 11 des 19 pays latino-américains.

Relativement prudents à l'égard de Washington, les deux géants du sous-continent, Brésil et Argentine, n'en ont pas moins accueilli à bras ouverts cette année le Venezuela au sein du Mercosur, le marché commun sud-américain qui regroupe aussi le Paraguay et l'Uruguay et qui s'enrichira probablement de nouvelles adhésions.

L'Amérique latine n'est donc plus l'arrière-cour de Washington et la paternité d'une part de ce bouleversement revient à Hugo Chavez. Le leader bolivarien devra démontrer que son modèle sui generis de socialisme et la démocratie sont durablement compatibles.

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