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Crispation accentuée avant l'élection présidentielle d'octobre
Venezuela-présidentielle: Chavez menace au nom de l'armée et insulte Capriles
 

   

 
"Rencontre nationale" du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), le 17 février 2012 à La Guaira. Hugo Chavez y met en garde ses partisans contre les conséquences supposées, y compris "une guerre", d'une victoire de l'opposition à l'élection présidentielle du 7 octobre 2012. (Photo Miguel Angulo / Prensa Presidencial)

CARACAS, lundi 20 février 2012 (LatinReporters.com) - Une victoire de l'opposition "bourgeoise" à l'élection présidentielle du 7 octobre serait suivie de contre-réformes "menant sans doute à une guerre, car nous ne sommes pas manchots" et "nous ne resterions pas les bras croisés" a averti le président du Venezuela, Hugo Chavez, ajoutant que "les militaires ne sont pas manchots non plus".

Cette menace était diffusée en direct sur les chaînes publiques de télévision, le 17 février. Le président Chavez s'exprimait lors d'une "Rencontre nationale" de son Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), à La Guaira, capitale de l'État côtier de Vargas. Dans le propos du leader bolivarien, une victoire de l'opposition ne relevait que de l'éventualité, mais non les conséquences dramatiques supposées de cette éventuelle victoire, présentées de manière affirmative. "Que personne n'en doute" alla jusqu'à s'exclamer Hugo Chavez. [Voir vidéo 1. ci-dessous].

La veille, il traitait de "minus" et de "cochon" [voir vidéo 2. ci-dessous], sans jamais citer son nom, son rival à la présidentielle d'octobre, le centriste Henrique Capriles, élu candidat unique de l'opposition aux élections primaires du 12 février. Le président vénézuélien l'a qualifié aussi de candidat de l'"Empire", de la "contre-révolution", des "Yankees", des "apatrides" et de la "bourgeoisie". Hugo Chavez s'adressait à des milliers de jeunes médecins fraîchement diplômés, à Maiquetia, autre ville de l'État de Vargas. Mais cette fois son discours était retransmis en "cadena", c'est-à-dire obligatoirement, sous peine de sanctions, par toutes les chaînes publiques et privées de télévision et de radio.

En tournée préélectorale, Henrique Capriles, avocat de 39 ans qui gouverne l'État de Miranda, préfère actuellement ne pas répondre aux insultes que lui lance le président Chavez. Selon la députée Maria Corina Machado, qui obtint le record national de voix (235.259) aux législatives de septembre 2010 et qui brigua aussi la candidature unique de l'opposition à la prochaine présidentielle, "cela [les insultes de Chavez] démontre la crainte de la victoire de l'Unité". L'Unité est le nom abrégé de la Table de l'Unité démocratique (MUD), qui fédère la vingtaine de partis d'opposition dont Henrique Capriles est devenu le candidat à la présidence du Venezuela.

Aux législatives de 2010, la MUD recueillit 5,32 millions de suffrages, faisant alors jeu quasi égal avec le PSUV de Hugo Chavez (5,42 millions) et même le surpassant si l'on tient compte du récent ralliement à la MUD d'une dissidence du chavisme, le PPT (Patria para Todos, 520.000 voix aux législatives). Les sondages actuels désignent néanmoins le chef de l'État comme favori à sa propre succession.

Stratégie d'intimidation ?

Quant à la menace proférée par le président Chavez au nom de l'armée, lorsqu'il affirme que les militaires ne seraient pas "manchots" face aux contre-réformes d'un éventuel gouvernement issu d'une victoire électorale de l'opposition, elle semble s'inscrire dans une stratégie calculée d'intimidation des électeurs.

A cet égard, les observateurs citent notamment l'ascension du général Henry Rangel Silva, compagnon d'armes de Chavez lors de son putsch manqué de février 1992, promu général en chef en novembre 2010 après avoir affirmé à la presse que ni l'armée ni le peuple n'accepteraient un gouvernement issu de l'opposition. Le secrétaire général de l'Organisation des États américains, le socialiste chilien José Miguel Insulza, qualifia cette déclaration de "grave". Le 6 janvier dernier, Hugo Chavez nommait Henry Rangel Silva ministre de la Défense, poste qu'il cumule avec celui de général en chef.

Le 7 août 2011 sur la chaîne Televen, le président Chavez lui-même exprimait des "doutes" sur le choix des armes ou de la voie démocratique comme chemin idéal de la révolution.

Le rapport "Violence et politique au Venezuela" diffusé le 17 août 2011 par l'International Crisis Group redoute l'éclatement prochain d'une "violence meurtrière" pouvant provoquer "la perte de milliers de vies" et "menacer sérieusement la stabilité du pays et de la région". S'inquiétant notamment de "la rhétorique incendiaire" du président vénézuélien, l'International Crisis Group croit que "la violence ou la menace d'y recourir sont devenues inhérentes au projet politique du président Hugo Chavez".

Le même organisme voit dans la maladie du leader bolivarien, un cancer dont Hugo Chavez se prétend guéri, et dans l'élection présidentielle d'octobre 2012 deux facteurs supplémentaires de risque, de crispation et d'inquiétude.



Vidéo 1. Hugo Chavez : "Les militaires non plus ne sont pas manchots" (La Guaira, 17 février 2012)


TRADUCTION :
"Imaginez un gouvernement à nouveau bourgeois, qui prétende effacer les missions [d'aide économique, sociale et médicale; ndlr], comme ils [les bourgeois de l'opposition] le feraient, qui prétende expulser les médecins cubains du Venezuela (...) La bourgeoisie les hait, les satanise, les agresse, ne les respecte pas. Ah! mais sûrement que ces mois-ci [avant l'élection présidentielle d'octobre], ils vont les aimer, les aimer entre guillemets. Mais si la bourgeoisie, pour une quelconque raison, s'emparait à nouveau du gouvernement, ils les expulseraient, ils ne permettraient pas aux médecins communautaires de travailler ici au Venezuela. Ils mettraient fin à la mission [de soins médicaux] Barrio Adentro. Ils privatiseraient à nouveau les hôpitaux, l'éducation. Ils livreraient [le géant pétrolier public] PDVSA et la Ceinture pétrolifère de l'Orénoque. Ils entameraient une persécution violente des hommes et femmes révolutionnaires. Que personne n'en doute. Mais pareille situation nous mènerait sans doute à une guerre, car nous autres, nous ne sommes pas manchots. Nous ne resterions pas les bras croisés pour leur permettre de nous bousculer. Une bourgeoisie qui pour une quelconque raison gouvernerait à nouveau, que pensez-vous qu'elle ferait des forces armées bolivariennes? Elle tenterait d'en expulser les leaders patriotes. Du général en chef au cadet de première année, les soldats patriotes sont dans toute la structure militaire vénézuélienne. Que feraient les militaires s'ils étaient bousculés? Eh bien, ils ne sont pas manchots non plus!"



Vidéo 2. Hugo Chavez insulte le candidat présidentiel de l'opposition, Henrique Capriles, sans citer son nom (Maiquetia, 16 février 2012)


TRADUCTION :
"Une de mes tâches, minus, pardon : Monsieur minus! (...) est de t'enlever le masque, minus, car tu as beau te déguiser, minus, tu as une queue de cochon, tu as des oreilles de cochon, tu ronfles comme un cochon, tu es un cochon. Tu es un cochon, ne te déguise donc pas, minus. Au plus tu te déguiseras, au plus tu auras affaire à moi, chaque jour de ce monde, tu ne pourras pas m'éviter. La confrontation avec Chavez, tu ne pourras pas l'éviter. C'est la confrontation avec le patriotisme, avec la patrie, avec la dignité nationale".

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