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Nouveau sexennat (2013 - 2019) de "socialisme bolivarien"
Venezuela: réélu président, Chavez invite Capriles au dialogue
 

   

 
Hugo Chavez, entouré de parents et de ministres, au "balcon du peuple" du palais présidentiel de Caracas, au moment de prononcer son discours de victoire électorale, le 7 octobre 2012 peu avant minuit. (Photo Prensa Presidencial)

CARACAS, lundi 8 octobre 2012 (LatinReporters.com) - Pour la 4e fois depuis 1998, Hugo Chavez a remporté dimanche l'élection présidentielle au Venezuela. Son rival Henrique Capriles l'a aussitôt félicité, recevant à son tour les félicitations du leader bolivarien et une invitation au dialogue, mais dans un cadre qui restera celui du "socialisme du 21e siècle". L'élégance inhabituelle et réciproque des deux adversaires a déjoué les sombres pronostics de troubles postélectoraux.

Si Dieu qu'il implore lui prête vie, le président réélu, qui se dit guéri d'un cancer, régira le pays durant le prochain sexennat 2013-2019, occupant ainsi le pouvoir durant 20 années consécutives.

Estimant irréversible un résultat basé sur 90% des suffrages, le Conseil national électoral attribuait dimanche soir la victoire à Hugo Chavez sur le score provisoire de 54,42% et 7.444.082 voix, contre 44,97% et 6.151.544 voix à Henrique Capriles, candidat unique de plus de 20 partis d'opposition fédérés au sein de la Table de l'unité démocratique (MUD). Quatre autres candidats de petites formations se partagent la poignée de votes restants. La participation, historique, a mobilisé 80,94% des quasi 19 millions d'électeurs vénézuéliens.

Contrairement aux craintes de nombreux analystes et de Chavez lui-même, qui accusait "l'impérialisme" de vouloir ouvrir au Venezuela "un scénario libyen", le perdant n'a pas crié à la fraude et a rapidement reconnu sa défaite, la moins cinglante subie par l'opposition à une élection présidentielle depuis 1998. A cet égard, l'avantage de Chavez sur son rival immédiat, 26 points en 2006, s'est réduit hier à 10 points, ce qui demeure tout de même une performance après 14 ans de pouvoir.

"Je veux féliciter le candidat, le président de la République Hugo Chavez", a déclaré Henrique Capriles, arborant une veste aux couleurs du drapeau vénézuélien, lors d'une allocution prononcée à son siège de campagne, à Caracas. Il a aussi remercié les plus de 6 millions de personnes qui lui ont accordé leurs voix.

"Ici, celui qui n'est pas parvenu à remporter la victoire, c'est moi. Ici, on ne se sent pas vaincu. Ici, on a contribué à ouvrir un chemin et ce chemin est là (...) Je suis aussi sur ce chemin, je ne vais pas laisser seule la quasi-moitié du pays", a poursuivi le jeune candidat (40 ans).

"Je demande aujourd'hui à celui qui se maintient au pouvoir respect et considération envers la quasi-moitié du pays qui n'est pas d'accord avec le gouvernement" a conclu Capriles à l'attention de son adversaire.

Caracas, 7 octobre 2012 : des milliers de militants chavistes écoutent le discours de victoire électorale de Hugo Chavez, qui harangue la multitude du haut du "balcon du peuple" du palais présidentiel. (Photo Prensa Presidencial)

Le Venezuela "ne reviendra jamais au libéralisme"

Du haut de son légendaire balcon du peuple, qui orne l'une de façades du palais présidentiel de Miraflores, et devant une marée humaine de sympathisants enthousiasmés par sa victoire, Hugo Chavez a répondu à Henrique Capriles, sans jamais citer son nom, en offrant ses "félicitations aux dirigeants de l'opposition qui ont reconnu la victoire du peuple" et qui "ne se sont pas prêtés aux plans déstabilisateurs" de "certains".

Jugeant "important pour la construction de la paix au Venezuela" ce "talent démocratique" de l'opposition, Hugo Chavez l'a invitée "au dialogue, au débat et travail en commun [...] Au nom de nous tous, je tends ces deux mains et ce coeur, car nous sommes tous des frères dans la patrie de Bolivar".

Mais le reste du discours de victoire de Chavez enfermait cet éventuel dialogue dans un "socialisme bolivarien du 21e siècle" non négociable, car le Venezuela "ne reviendra jamais au libéralisme" et maintiendra "sa principale conquête", consolidée selon Chavez par sa nouvelle victoire, à savoir "l'indépendance" face à "l'impérialisme". (Les États-Unis n'en demeurent pas moins les principaux importateurs de pétrole vénézuélien).

Peut-être bientôt otage, après sa défaite, de courants de droite au sein de sa coalition, Henrique Capriles, qui se réclame d'un centre gauche de type brésilien, aurait probablement des difficultés à maintenir l'unité de la MUD s'il dialoguait dans le cadre fixé par Chavez.

En promettant au balcon du peuple d'être désormais "chaque jour un meilleur président", soucieux "d'efficacité", Hugo Chavez a néanmoins reconnu implicitement que son rival avait frappé sur un clou sensible en critiquant, pendant la campagne électorale, un président hanté par "des projets planétaires", mais qui serait incapable de gérer rationnellement l'eau, l'électricité, la santé, la sécurité publique, les routes, l'éducation, l'agriculture, etc.

Henrique Capriles entouré de sympathisants au moment de voter, le 7 octobre 2012 à Caracas. (Photo Guillermo Suarez / Comando Venezuela)

"Victoire de l'Amérique du Sud"

Commentant les félicitations envoyées par ses amis ou alliés de la région, dont le président cubain Raul Castro et la présidente argentine Cristina Kirchner, Hugo Chavez a dédié sa victoire tant à l'Amérique latine qu'au peuple du Venezuela.

Les compliments de Mme Kirchner valent le détour. "Ta victoire es la nôtre, celle de l'Amérique du Sud et des Caraïbes. En avant Hugo ! En avant le Venezuela ! En avant le Mercosur et l'Unasur !" écrivait-elle sur son compte Twitter.

"Hugo, tu rapportes toujours les paroles de Bolivar solitaire dans son exil, lorsqu'il disait 'J'ai l'impression que j'ai labouré la mer'. Hugo, je veux te dire aujourd'hui que tu as labouré la terre, tu l'as semée, tu l'as irriguée et aujourd'hui tu as fait la récolte" ajoutait-elle.

Au-delà des mots, l'Argentine, 3e puissance latino-américaine (peut-être 4e vu l'essor de la Colombie) entre en fait progressivement depuis plusieurs années dans la galaxie chaviste, même si en Europe neuf journaux sur dix jugent ternie l'étoile régionale du leader de la gauche radicale latino-américaine.

Et son cancer? "Dieu, continue à nous donner vie et santé pour poursuivre la construction de cette bonne patrie, de cette patrie neuve, cette patrie bolivarienne, cette patrie socialiste" a imploré Chavez à la fin de son discours au balcon du peuple. Vivra-t-il jusqu'à la fin de son nouveau mandat, en 2019? Dans l'immédiat, le (ou la) vice-président(e) qu'il choisira pour ce prochain sexennat sera scruté(e) et soupesé(e) par tous les analystes.

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Hugo Chavez et Henrique Capriles
Résultats définitifs
CHAVEZ : 55,26%
CAPRILES : 44,13%

CARACAS, mercredi 10/10/2012 (LatinReporters.com) - Le Conseil national électoral (CNE) a proclamé officiellement, le 10 octobre à Caracas, Hugo Chavez vainqueur de l'élection présidentielle du 7 octobre.

Les résultats définitifs du scrutin diffusés à cette occasion par le CNE sont les suivants :

  Hugo Chavez : 55,26% (8.136.637 voix)

  Henrique Capriles : 44,13% (6.499.575 voix)

  Quatre autres candidats se partagent moins d'un pour cent des suffrages.

  Participation : 80,67%
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