CARACAS, mercredi 22 février 2012 (LatinReporters.com) - A sept mois et demi de son éventuelle réélection à 
la présidentielle du 7 octobre, le président vénézuélien 
Hugo Chavez, déjà atteint d'un cancer, a annoncé mardi 
qu'il sera à nouveau opéré à Cuba après 
la détection d'une 
"nouvelle lésion". 
"Il est hautement 
probable qu'elle soit cancéreuse, car elle se situe au même endroit
que l'autre lésion" a-t-il précisé, faisant allusion
à la tumeur cancéreuse dont il fut opéré en juin
2011 dans un hôpital cubain.
 
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Le président Hugo Chavez annonçant le 21 février 2012 à
la télévision sa prochaine opération d'une "lésion
probablement cancéreuse". A gauche, avec lunettes, son frère
Adan Chavez, considéré comme l'un des dauphins du président,
auquel il ambitionnerait de succéder en cas de décès.
(Photo Prensa Presidencial)  | 
 "Si elle résultait maligne, il faudrait alors entrer dans une
autre phase, sûrement de radiothérapie focalisée, et
cela me freinerait" a reconnu Hugo Chavez, mardi soir dans un appel téléphonique 
à la chaîne de télévision publique VTV. Il a néanmoins 
appelé ses partisans à accélérer les préparatifs pour la campagne de
l'élection présidentielle, tout en précisant, comme en proie au doute, que la 
révolution qu'il mène ne dépend pas de son agenda.
 
 Quelques heures plus tôt, apparaissant alors en chair et en os en
direct sur la même VTV, le président Chavez avait déjà 
souhaité, après avoir révélé son nouvel 
accident de santé, 
"que personne ne s'alarme et je dirais même 
que personne ne se réjouisse car, indépendamment de mon destin 
final, cette révolution (...) a déjà son élan 
et personne ne pourra l'arrêter". Et d'ajouter:
 "Cette vie ne 
m'appartient déjà plus depuis longtemps. C'est une vie que je
demande à Dieu d'allonger autant qu'il le veuille, seulement pour servir
chaque jour davantage et mieux le peuple vénézuélien".
 
 Rarement Hugo Chavez, âgé de 57 ans et au pouvoir depuis 1999, 
avait ainsi semblé envisager un avenir dont il serait absent. Mais 
il demeure candidat à sa réélection à l'occasion 
de l'élection présidentielle d'octobre, lors de laquelle il
 affrontera pour la première fois une opposition unie, rassemblée 
derrière le jeune avocat centriste 
Henrique 
Capriles, 39 ans, actuel 
gouverneur de l'État de Miranda. 
 
 Assurant que les examens médicaux n'ont révélé 
aucune présence de métastases, le président Chavez a 
nié être en train de mourir et il a affirmé se sentir en 
bonne condition physique pour affronter la bataille électorale. Il 
ne s'est toutefois plus prétendu guéri, comme il avait coutume 
de le faire ces dernières semaines, après avoir subi depuis 
son opération quatre sessions de chimiothérapie à La 
Havane et à Caracas. 
 
 S'exprimant à la télévision coiffé d'un casque 
d'ouvrier dans une usine de tracteurs et de camions de son État natal de 
Barinas, Hugo Chavez a dit d'une voix tranquille que sa nouvelle 
"petite 
lésion, d'environ 2 cm de diamètre, très clairement visible",
nécessiterait une intervention chirurgicale moins compliquée 
que la précédente. La gravité et la localisation exacte 
de la tumeur maligne dont il fut opéré à Cuba en juin 
2011 n'ont jamais été révélées.
 
 
"Stéroïdes pour dissimuler sa maladie"
 
 La nouvelle lésion fut détectée le week-end dernier 
à La Havane, où Hugo Chavez s'était rendu secrètement. 
Ce voyage et la possibilité d'une détérioration de la 
santé du leader bolivarien furent éventés par le même 
journaliste vénézuélien, 
Nelson 
Bocaranda, qui fut le premier à affirmer formellement en juin 2011, avant toute annonce 
officielle et contre les démentis gouvernementaux, que le président 
Chavez était atteint d'un cancer, de la prostate précisait le
journaliste.
 
 Homme de télévision, de radio, ainsi que de presse écrite 
et digitale, Nelson Bocaranda, critique du régime chaviste, édite 
notamment le site Internet 
www.runrun.es, qu'Alexa 
classe parmi les 30.000 sites mondiaux les plus fréquentés. Plus de 510.000 internautes 
sont abonnés au compte twitter @NelsonBocaranda.
 
 Son nouveau scoop a ridiculisé une fois encore des ministres et autres 
notables bolivariens, notamment le ministre de l'Information, Andrés 
Izarra. Ce dernier avait traité de 
"guerre sale de la canaille" 
la révélation par Nelson Bocaranda du très discret voyage 
présidentiel à La Havane pour raison de santé, confirmé 
36 heures plus tard, mardi, par Chavez lui-même.
 
 L'information du redoutable fouineur vénézuélien était 
enrichie des détails suivants: 
 
 
"Le mandataire [Hugo Chavez] n'a pas écouté les médecins 
ni sa famille ni même son mentor octogénaire Fidel Castro, à 
propos du repos requis pour surmonter les ravages de la maladie et l'effet 
dévastateur de la chimiothérapie.
 
 Pire encore est que Chavez, pour rivaliser et attaquer le candidat de l'opposition 
[Henrique Capriles] élu aux primaires démocratiques, a fait 
des efforts surhumains, recourant aux stéroïdes pour dissimuler 
sa maladie et faire croire à ses partisans qu'il est en bonne santé 
et capable de remporter pour six années de plus [à l'élection 
du 7 octobre] la présidence du Venezuela.
 
 Un trio de médecins brésiliens qui, à la demande expresse 
de l'ex-président Lula da Silva, ont confronté leurs rapports 
à ceux d'autres médecins traitants de Chavez - parmi lesquels 
trois Cubains, deux Espagnols et un Vénézuélien d'ascendance 
juive- ont recommandé l'arrêt immédiat de l'usage de ces
stéroïdes à cause du dommage collatéral qu'ils provoquent".